À la découverte des portraits de Corot
Peintre du XIXe siècle on connaît surtout Corot pour ses paysages. Dans l’exposition “Corot, le peintre et ses modèles”, au Musée Marmottan, on redécouvre l’artiste.
Le 17 février, j’ai accompagné une amie au Musée Marmottan pour voir l’exposition Corot. Elle m’a convaincue en me disant que le peintre avait passé trois ans de sa vie en Italie, et elle sait combien j’aime ce pays.
Ce peintre, mondialement connu pour ses paysages, et déjà très apprécié de son vivant, aussi bien par le public que ses collègues, m’a agréablement surprise par sa modernité.
J’ai parcouru la soixantaine de tableaux, pas toute seule car il y avait beaucoup de monde, admirant surtout ceux de femmes. Le peu de portraits d’hommes sont d’ailleurs consacrés à des moines, ainsi qu’à quelques amis du peintre. Je les ai trouvés, pour la plupart, assez sévères, et j’ai rapidement été attirée par les couleurs des robes des modèles, peut-être pas somptueuses mais réalistes.
Ensuite, en les regardant de plus près, j’ai assez vite remarqué que des tableaux ont été réalisés en atelier et d’autres, même certains nus, en plein air. Ce qui frappe le plus, c’est leur regard pensif et mélancolique. Une main soutient souvent la tête, comme si leurs pensées étaient ailleurs pendant que le peintre exécutait leur portrait. L’ensemble est réalisé avec une grande délicatesse.
Délicatesse et modernité
Autre détail qui frappe, cependant : la force dégagée par ces femmes, surtout les paysannes. Je pense à la Moissonneuse tenant sa faucille, la tête appuyée sur sa main, une femme, jeune, travaillant dur dans les champs, mais avec un visage serein et sa féminité préservée.
Dans un autre registre, car peint en atelier, et sûrement plus connu car venant du Louvre : le portrait de La Dame en bleu. Encore une fois, on pense à une femme solide et sûre d’elle. Plus tard, j’ai appris dans un magazine acheté au musée que le modèle en question posait dès son plus jeune âge.
J’ai aussi découvert que Corot n’avait exposé que très peu de ses portraits, car il préférait les garder à l’abri des regards. D’ailleurs, il a toujours refusé de les vendre. On a dû attendre cette belle exposition pour les voir et les admirer. À ne pas rater, donc !
Victime de son succès, l’exposition est prolongée jusqu’au 22 juillet 2018 !
Margaux Depaquit
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