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À la découverte de l’art du graffiti avec ECLOZ

Jade Schreiner 12 mai 2021
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À la découverte d’ECLOZ, artiste français spécialiste de l’art du graffiti. ECLOZ utilise le street art pour communiquer et partager sa passion, exprimer sa liberté d’expression.

Guillaume Vincent a 15 ans quand il commence à graffer, à la fin des années 90. Il choisit le pseudo ECLOZ et peint des friches industrielles, des murs, des trains, des métros, des bords d’autoroutes : le graff devient très vite une véritable passion, une évidence.

Au gré de ses voyages, il perfectionne sans relâche sa technique. À Bruxelles, Amsterdam, Bucarest, Barcelone, Athènes, Los Angeles, New York ou Dakar, ses graffs, encore illégaux, forgent peu à peu son identité d’artiste. En 2004, il est arrêté à Paris, mis en examen et placé sous contrôle judiciaire puis condamné pour dégradations volontaires.

Ecloz sait rebondir : il continue de faire confiance à son instinct et reste fidèle à sa passion, et son approche évolue. Il s’inscrit à la Maison des Artistes, transmet aux enfants, peint sur toile, expose dans des galeries et réalise des fresques pour des entreprises et des institutions (MATMUT, SNCF, Renault, Ville de Rouen).

S’il est resté aussi fidèle à l’esprit du graff, c’est par la conviction qu’il a, au-delà de l’intérêt artistique, une vraie valeur : celle de la réalisation et du dépassement de soi.

Comment est née votre vocation d’artiste ?

Comme un coup de foudre pour le graffiti illégal, la vocation d’artiste est juste le prolongement avec l’âge.

Quelles sont vos inspirations artistiques et vos influences ?

L’environnement dans lequel j’évolue, la ville, les voyages à l’étranger, les friches industrielles que je visite et notre époque. L’ensemble me nourrit pour créer.

Quel est votre rapport au street art et que vous inspire ce mouvement ?

Je viens du graffiti à la base, le pilier du street art à mon avis. Ce mouvement m’apporte une liberté que la société me retire de plus en plus avec les années qui défilent, j’en ai besoin pour me sentir bien dans ce monde.

Comment se déroule la création de vos œuvres ?

De façon très spontanée et j’essaie d’être le plus cohérent avec mon humeur de la journée.

Une cause qui vous tient à cœur en particulier ?

Transmettre aux enfants ma passion de la bombe, je fais pas mal d’initiation et je trouve ça génial de partager ce pour quoi je me lève tous les matins.

Comment décriez-vous votre art ?

Je ne suis pas la bonne personne pour répondre à cette question, je le fais par besoin. Décrire mon travail l’enfermerait, je préfère qu’il soit libre.

Quelle différence faites-vous entre votre travail dans la rue et votre travail en atelier ?

Dans la rue c’est plus spontané (souvent interdit avec de l’adrénaline) et le support n’a pas de limite de taille, j’adapte l’œuvre à l’environnement, la plupart du temps je n’utilise que du noir.

En atelier c’est plus réfléchi, minutieux, je travaille en série, je décline des variantes, j’utilise plusieurs médiums avec des temps de séchage différents, il faut donner le meilleur sur une plus petite surface, il y a aussi beaucoup d’expérimentations, c’est un autre sport que la rue, plus introspectif.

Comment les gens réagissent face à votre travail que vous créez dans la rue ?

Généralement, je reste moins de cinq minutes, du coup la plupart des gens observent la construction, d’autres prennent des photos, certains m’engueulent et appellent la police, cela dépend du support, des gens, des pays.

Quel est le plus grand défi que vous avez rencontré en tant qu’artiste ?

En 2006, d’avoir quitté mon boulot alimentaire pour faire le choix de vivre de ma passion et d’être encore debout aujourd’hui.

Des projets à venir ?

Une petite fresque de 500 m2 pour la commune du Val-de-la-Haye à 10 km de Rouen avec une partie participative des habitants de la commune. Ça va démarrer en mai et j’espère terminer avant fin juin.

Propos recueillie par Jade Schreiner

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