Félix Vallotton. Le feu sous la glace – Grand Palais
À moins de trente ans, il se taille une renommée internationale grâce à ses gravures sur bois, petites images noir-blanc d’une ironie souvent féroce. Avant de conquérir le monde, elles font sensation au sein de l’avant-garde parisienne, valant à Vallotton son admission dans le groupe des nabis et l’amitié de ses principaux représentants.
À partir de 1899, le xylograveur cède le pas au peintre, qui laissera plus de 1700 tableaux à sa mort, en 1925. Travailleur acharné, Vallotton a traité tous les genres : portrait, nu, paysage, nature morte, et même peinture d’histoire sous la forme de vastes toiles à sujet mythologique ou allégorique, ou encore compositions inspirées par le spectacle de la guerre moderne, en l’occurrence celle de 1914–1918. Son style reconnaissable entre tous se distingue par un aspect lisse, des couleurs raffinées, un dessin précis découpant la forme, des cadrages audacieux, des perspectives aplaties empruntées aux estampes japonaises et à la photographie.
La rétrospective Félix Vallotton, présentée au Grand Palais, est un événement. La dernière exposition d’envergure consacrée par un musée parisien au peintre et graveur suisse de naissance et français d’adoption remonte à près de cinquante ans.
La manifestation revisite la production de Vallotton sous un angle inédit. Elle s’articule autour de dix axes aux intitulés évocateurs des motivations esthétiques, sociales et politiques de l’artiste comme de la personnalité complexe de l’homme : – Idéalisme et pureté de la ligne – Perspectives aplaties et vues cavalières – Un regard photographique – Refoulement et mensonge – Le double féminin – La violence tragique d’une tache noire – Erotisme glacé – Opulence de la matière – Mythologies – Pessimisme.
Dans chacune de ces sections, les oeuvres sont regroupées par affinité avec le propos plutôt que par genre ou ordre chronologique. Cette lecture transversale met en lumière la progression opiniâtre du peintre vers l’édification pas à pas d’un mode d’expression résolument personnel et moderne, mais se réclamant de la tradition séculaire de l’art. Dans cette perspective, l’exposition présente non seulement les chefs-d’oeuvre les plus connus de Vallotton, mais aussi des tableaux rarement ou même jamais exposés auparavant. Elle le doit aux prêts exceptionnels consentis par les musées suisses, mais aussi à la générosité des principaux musées américains et européens, ainsi qu’à celle de nombreux collectionneurs privés.
L’exposition sera également présentée du 14 février au 1er juin 2014 au Van Gogh Museum d’Amsterdam, puis du 14 juin au 23 septembre 2014 au Mitsubishi Museum de Tokyo.
[embedyt] https://www.youtube.com/watch?v=mTy4kVMN65k[/embedyt]
[embedyt] https://www.youtube.com/watch?v=YZCze8-jlZg[/embedyt]
Félix Vallotton. Le feu sous la glace
Commissaires :
- Guy Cogeval, président des musées d’Orsay et l’Orangerie
- Isabelle Cahn, conservateur au musée d’Orsay
- Marina Ducrey, conservatrice à la Fondation Vallotton, Lausanne
- Katia Poletti, conservatrice à la Fondation Vallotton, Lausanne
Du 2 octobre 2013 au 20 janvier 2014
Tous les jours (sauf le mardi) de 10h à 20h
Nocturne jusqu’à 22h le mercredi
Pendant les vacances de la Toussaint : ouverture tous les jours (sauf le mardi) de 10h à 22h
Pendant les vacances de Noël : ouverture tous les jours (sauf le mardi) de 9h à 22h
Fermeture anticipée à 18h les 24 et 31 décembre
Fermeture le 25 décembre
Plein tarif : 12€ // tarif réduit : 8€ (16-25 ans, demandeur d’emploi, famille nombreuse)
Tribu : 32€ (groupe de 4 payants composé d’au moins 2 jeunes de 16 à 25 ans)
Gratuit pour les moins de 16 ans, bénéficiaires du RSA et du minimum vieillesse
Billet couplé Braque / Vallotton :
Plein tarif : 20€ // Tarif réduit 16€ (16-25 ans, demandeur d’emploi, famille nombreuse)
Grand Palais
Avenue Winston Churchill
75008 Paris
M° Champs-Élysées-Clemenceau ou Franklin D. Roosevelt
A (re)découvrir sur Artistik Rezo :
– Les expositions de la rentrée 2013 // pendant les vacances de Noël 2013 à Paris
[Visuel : Vue depuis la Tour Eiffel, le Grand Palais, Paris, (France). Auteur : Gérard Ducher (user:Néfermaât). Licence Creative Commons Paternité – Partage des conditions initiales à l’identique 2.5 générique]
Articles liés
“Riding on a cloud” un récit émouvant à La Commune
A dix-sept ans, Yasser, le frère de Rabih Mroué, subit une blessure qui le contraint à réapprendre à parler. C’est lui qui nous fait face sur scène. Ce questionnement de la représentation et des limites entre fiction et documentaire...
“Des maquereaux pour la sirène” au théâtre La Croisée des Chemins
Victor l’a quittée. Ils vivaient une histoire d’amour fusionnelle depuis deux ans. Ce n’était pas toujours très beau, c’était parfois violent, mais elle était sûre d’une chose, il ne la quitterait jamais. Elle transformait chaque nouvelle marque qu’il infligeait...
La Croisée des Chemins dévoile le spectacle musical “Et les femmes poètes ?”
Raconter la vie d’une femme dans sa poésie propre, de l’enfance à l’âge adulte. En découvrir la trame, en dérouler le fil. Les mains féminines ont beaucoup tissé, brodé, cousu mais elles ont aussi écrit ! Alors, place à leurs...