Kiki, Seton & Tony Smith – Les Abattoirs
Friedrich Meschede, directeur de la Kunsthalle de Bielefeld, a entrepris de rassembler les oeuvres de Tony Smith et celles de ses deux filles, Kiki et Seton. C’est à partir de cette première présentation qu’a été développée l’exposition aux Abattoirs, augmentée d’une large sélection de dessins, sculptures et photos de Kiki et Seton Smith ainsi que de trois grandes sculptures de Tony Smith.
Associé à l’art minimaliste, Tony Smith appartient pourtant à la génération des artistes de l’expressionnisme abstrait. Proche d’Ad Reinhardt, de Barnett Newman ou de Jackson Pollock, il développe lui-même, parallèlement à son activité d’architecte, une oeuvre de peintre. L’exposition présentée aux Abattoirs rend compte des influences réciproques de son activité d’architecte et de sa relation à la peinture.
Il débute sa carrière comme commis de bureau dans le cabinet de Frank Lloyd Wright avant de se mettre à son propre compte. Pendant les années 40 et 50, plusieurs commandes témoignent de sa proximité avec les peintres de l’expressionnisme abstrait, comme les ateliers construits pour le peintre Theodoros Stamos et l’artiste-galeriste Betty Parsons, ou le projet de chapelle non réalisé dont les vitraux devaient être peints par Jackson Pollock. La propre peinture de Smith, qui préfigure pourtant son approche modulaire de la sculpture, ne lui vaut pas la même reconnaissance que ses réalisations d’architecte. Ainsi, la série des Louisenberg (1953-1955), que les visiteurs pourront découvrir aux Abattoirs, montrée une fois seulement dans la légendaire exposition The Art of the Real au MoMA en 1968, aura été la dernière exposée de son vivant.
À partir de 1961, Tony Smith se consacre exclusivement la sculpture. Icône de l’art du XXe siècle, Die, cube noir de 6 x 6 x 6 pieds réalisé en 1962, est l’une de ses premières réalisations. La réponse qu’il donne à la question de Robert Morris sur la taille de cette pièce – il ne souhaite faire “ni un monument, ni un objet ” – nous renseigne sur la méthode à laquelle s’accordera dorénavant toute son oeuvre.
Ses filles Kiki et Seton ont grandi dans la maison familiale du New Jersey au milieu des sculptures de leur père et des oeuvres expressionnistes des grands peintres de l’époque amis de la famille. Jane, leur mère, était une actrice et chanteuse d’opéra. Au sein de cet environnement où rien n’existait en dehors de l’art, Seton s’intéresse très vite aux arts visuels, tandis que Kiki envisage d’abord une carrière dans l’artisanat.
Très tôt, Seton Smith commence par photographier des éléments d’architecture : fenêtres, corridors, escaliers… qu’elle présente en polyptyques de grand format. La question de l’espace est au coeur de son travail, qu’il s’agisse de l’espace physique d’un lieu ou de celui que délimitent les déplacements de l’appareil photographique. Loin de la photographie dite d’architecture, où les bâtiments sont le plus souvent magnifiés, Seton porte sur ses sujets un regard rêveur, habité par les souvenirs de la maison familiale, mais vide de tout sujet humain.
À l’inverse, le corps humain, et en particulier le corps féminin, est un motif récurrent dans le travail de Kiki Smith. Cette dernière se fait reconnaître internationalement après sa première exposition au MoMA au début des années 80. Son oeuvre puise aussi dans ses souvenirs d’enfance, mais, chez elle, ces apports biographiques sont traités de manière symbolique et figurative. Depuis les années 90, son travail a pris un tour plus narratif avec certaines oeuvres qui réfèrent directement à des personnages bibliques ou mythologiques.
Kiki, Seton & Tony Smith
Du 24 juin au 1er septembre 2013
Mercredi au dimanche de 11h à 19h
Jeudi jusqu’à 20h
Plein tarif : 7€ // Tarif réduit : 3€ // Jeudi de 18h à 20h : 2€
les Abattoirs
76, allées Charles-de-Fitte
31300 Toulouse
A découvrir sur Artistik Rezo :
– Les expositions de l’été 2013 en province
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