Paul Claudel
Paul Claudel naît en 1868, dans l’Aisne, d’un père haut fonctionnaire. Il est le petit frère de Louise Claudel et de la célèbre sculptrice Camille Claudel. A l’âge de 14 ans, il s’installe avec sa mère à Paris puis entame des études à l’École libre des sciences politiques où il se spécialise en droit.
Alors qu’il baigne « dans le bagne matérialiste du scientisme de l’époque », selon ses mots, il est bouleversé par la foi, lors des Vêpres de Noël 1886, à Notre-Dame de Paris. « En un instant mon cœur fut touché et je crus », raconte-t-il. Cette révélation, puissante source d’inspiration artistique, déterminera son œuvre.
Alors qu’il baigne « dans le bagne matérialiste du scientisme de l’époque », selon ses mots, il est bouleversé par la foi, lors des Vêpres de Noël 1986, à Notre-Dame de Paris. « En un instant mon cœur fut touché et je crus », raconte-t-il. Cette révélation, puissante source d’inspiration artistique, déterminera son œuvre. L’écrivain signe sa première pièce de théâtre, L’Endormie, un an plus tard. Il est bientôt frappé par une seconde illumination, alors qu’il découvre la poésie de Rimbaud. Dès lors, Claudel marie foi et poésie dans son œuvre, intrinsèquement liés à ses yeux. « De même que Dieu a dit des choses qu’elles soient, le poète redit qu’elles sont », affirme-t-il. Il élabore ainsi une rhétorique originale, le “verset claudélien” et signe des pièces de théâtre qui chantent la Création, célèbrent la foi, telles Le Partage de midi (1906), Le Soulier de satin (1929) ou l’Annonce faite à Marie (1912). Il développe à travers son œuvre dramatique puis sa poésie une méditation sur la parole, une exégèse biblique originale.
Diplomate, Paul Claudel voyage et séjourne aux quatre coins du monde, des Etats-Unis à l’Europe de l’Est jusqu’en Chine ou au Japon. Son œuvre se nourrit de ces divers périples. En 1900, sur un bateau, il rencontre Rosalie Scibor-Rylska, une femme mariée d’origine polonaise, dont il tombe éperdument amoureux. Il lui donne une fille. La belle inspire plusieurs de ses personnages de théâtre. Six ans plus tard, le voyageur épouse Reine Sainte-Marie-Perrin. De cette union naîtront cinq enfants. En 1936, Claudel met un terme à sa carrière et s’installe à Brangues afin de se vouer entièrement à la littérature.
La position de l’écrivain vis à vis de Pétain et du régime de Vichy, pendant l’Occupation, fait couler de l’encre. Si l’artiste se réjouit, dans premier temps, de l’arrivée au pouvoir du maréchal, très favorable notamment à la religion catholique, il est rapidement déçu, refroidi par la collaboration de la France avec l’Allemagne qu’il condamne.« Les catholiques de l’espèce bien-pensante sont décidément écœurants de bêtise et de lâcheté », affirme-t-il. Il se tourne alors vers le général de Gaulle, à qui il publie un poème dans le Figaro du 23 décembre 1944.
Dans l’immédiat après-guerre, en 1946, Paul Claudel entre à l’Académie française. L’artiste, unanimement reconnu comme un grand poète et dramaturge français, rend l’âme en 1955.
Jeanne Rolland
Bibliographie
Théâtre
- 1887 : L’Endormie (première version)
- 1888 : Fragment d’un drame
- 1890 : Tête d’or (première version)
- 1892 : La Jeune Fille Violaine (première version)
- 1893 : La Ville (première version)
- 1894 : Tête d’or (deuxième version) ; L’Échange (première version)
- 1899 : La Jeune Fille Violaine (deuxième version)
- 1901 : La Ville (deuxième version)
- 1901 : Le Repos du septième jour
- 1906 : Partage de midi, drame (première version)
- 1911 : L’Otage, drame en trois actes
- 1912 : L’Annonce faite à Marie (première version)
- 1913 : Protée, drame satirique en deux actes (première version)
- 1917 : L’Ours et la Lune
- 1918 : Le Pain dur, drame en trois actes
- 1919 : Les Choéphores d’Eschyle
- 1920 : Le Père humilié, drame en quatre actes
- 1920 : Les Euménides d’Eschyle
- 1926 : Protée, drame satirique en deux actes (deuxième version)
- 1927 : Sous le Rempart d’Athènes
- 1929 : Le Soulier de satin ou Le pire n’est pas toujours sûr
- 1933 : Le Livre de Christophe Colomb
- 1939 : Jeanne d’Arc au bûcher
- 1939 : La Sagesse ou la Parabole du destin
- 1942 : L’Histoire de Tobie et de Sara, moralité en trois actes
- 1947 : L’Endormie (deuxième version)
- 1948 : L’Annonce faite à Marie (deuxième version)
- 1949 : Protée, drame satirique en deux actes (deuxième version)
- 1954 : L’Échange (deuxième version)
Poésie
- 1900, puis 1907 (2e éd.): Connaissance de l’Est
- 1905 : Poèmes de la Sexagésime
- 1907 : Processionnal pour saluer le siècle nouveau
- 1911 : Cinq grandes Odes
- 1911 : Le Chemin de la Croix
- 1911–1912 : La Cantate à trois voix23
- 1915 : Corona benignitatis anni dei
- 1919 : La Messe là-bas
- 1922 : Poèmes de guerre (1914-1916)
- 1925 : Feuilles de saints
- 1942 : Cent phrases pour éventails
- 1945 : Visages radieux
- 1945 : Dodoitzu, illustrations de Rihakou Harada.
- 1949 : Accompagnements
Essais
- 1928 : Positions et propositions, tome I
- 1929 : L’Oiseau noir dans le soleil levant
- 1934 : Positions et propositions, tome II
- 1935 : Conversations dans le Loir-et-Cher
- 1936 : Figures et paraboles
- 1940 : Contacts et circonstances
- 1942 : Seigneur, apprenez-nous à prier
- 1946 : L’œil écoute
- 1949 : Emmaüs
- 1950 : Une voix sur Israël
- 1951 : L’Évangile d’Isaïe
- 1952 : Paul Claudel interroge l’Apocalypse
- 1954 : Paul Claudel interroge le Cantique des Cantiques
- 1955 : J’aime la Bible, Fayard
- 1956 : Conversation sur Jean Racine
- 1957 : Sous le signe du dragon
- 1958 : Qui ne souffre pas… Réflexions sur le problème social
- 1958 : Présence et prophétie
- 1959 : La Rose et le rosaire
- 1959 : Trois figures saintes pour le temps actuel
Mémoires, journal
- 1954 : Mémoires improvisés. Quarante et un entretiens avec Jean Amrouche
- 1968 : Journal. Tome I : 1904-1932
- 1969 : Journal. Tome II : 1933-1955
Correspondance
- 1949 : Correspondance de Paul Claudel et André Gide (1899-1926)
- 1951 : Correspondance de Paul Claudel et André Suarès (1904-1938)
- 1952 : Correspondance de Paul Claudel avec Gabriel Frizeau et Francis Jammes (1897-1938), accompagnée de lettres de Jacques Rivière
- 1961 : Correspondance Paul Claudel et Darius Milhaud (1912-1953)
- 1964 : Correspondance de Paul Claudel et Lugné-Poë (1910-1928). Claudel homme de théâtre
- 1966 : Correspondances avec Copeau, Dullin, Jouvet. Claudel homme de théâtre
- 1974 : Correspondance de Jean-Louis Barrault et Paul Claudel
- 1984 : Correspondance de Paul Claudel et Jacques Rivière (1907-1924)
- 1990 : Lettres de Paul Claudel à Élisabeth Sainte-Marie Perrin et à Audrey Parr
- 1995 : Correspondance diplomatique. Tokyo (1921-1927)
- 1995 : Correspondance de Paul Claudel et Gaston Gallimard (1911-1954)
- 1996 : Paul Claudel, Jacques Madaule Connaissance et reconnaissanc
- 1998 : Le Poète et la Bible
- 2002 : Le Poète et la Bible
- 2004 : Lettres de Paul Claudel à Jean Paulhan
- 2005 : Correspondance de Paul Claudel avec les ecclésiastiques de son temps.
- 2005 : Une Amitié perdue et retrouvée. Correspondance de Paul Claudel et Romain Rolland
Citations
- « Rien n’est plus dangereux qu’une idée quand on n’en a qu’une. »
- « L’homme qui se fâche est toujours le dernier à savoir les choses. »
- « Le bien est plus intéressant que le mal parce qu’il est plus difficile. »
- « L’ordre est le plaisir de la raison, mais le désordre est le délice de l’imagination. » (Le Soulier de satin)
- « Le temps, tout le consume et l’amour seul l’emploie. » (Conversations)
- « Même pour le simple envol d’un papillon tout le ciel est nécessaire. »
- « Qu’importe la douleur d’aujourd’hui puisqu’elle est le commencement d’autre chose ! »
- « Le vin est un professeur de goût, il est le libérateur de l’esprit et l’illuminateur de l’intelligence. »
- « Les grands écrivains n’ont jamais été faits pour subir la loi des grammairiens, mais pour imposer la leur. » (Positions et propositions)
- « Quatre-vingts ans c’est l’âge de la puberté académique. » (Journal)
- « Est-ce que le but de la vie est de vivre ? » (L’annonce faite à Marie)
- « L’homme connaît le monde non point par ce qu’il y dérobe mais par ce qu’il y ajoute. » (Art poétique)
- « L’écriture a ceci de mystérieux qu’elle parle. » (Connaissance de l’Est)
- « Le poème n’est point fait de ces lettres que je plante comme des clous, mais du blanc qui reste sur le papier. » (Cinq grandes odes)
- « Le pire n’est pas toujours sûr. » (Le soulier de satin)
- « C’est de ne rien espérer qui est beau ! C’est de savoir qu’on en a pour toujours ! » (Le soulier de satin)
- « La parole n’est qu’un bruit et les livres ne sont que du papier. » (Tête d’or )
- « On croit que tout est fini, mais alors il y a toujours un rouge-gorge qui se met à chanter. » (Paul Claudel)
[Visuel : French poet, playwright and diplomat Paul Claudel (1868-1955). 14 March 1927. This image is available from the United States Library of Congress’s Prints and Photographs division under the digital ID npcc.16465. This is a press photograph from the National Photo Company Collection at the Library of Congress. According to the library, there are no known restrictions on the use of these photos.]
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