Geniève Asse – Peintures – Centre Pompidou
Après une enfance passée dans le Morbihan, Geneviève Asse suit les cours de l’École nationale des arts décoratifs à Paris pendant l’Occupation. Influencée par Chardin, Cézanne et Braque, elle se consacre d’abord à des représentations d’objets du quotidien, natures mortes intimes peintes en camaïeu.
Après une interruption due notamment à son engagement comme conductrice ambulancière dans la 1ère DB (elle participe notamment à la libération du camp de Terezin), l’artiste poursuit son évolution au contact de peintres comme Serge Poliakoff, Nicolas de Staël, Bram et Geer Van Velde. Au début des années 1960, les objets, les nus et les paysages s’effacent progressivement de sa peinture pour laisser place à une exploration abstraite de l’espace, rendue par les seules vibrations atmosphériques de la lumière.
C’est notamment l’époque des grandes peintures blanches inspirées par la lumière du Midi, dont certaines se réfèrent explicitement à Turner. Interviennent bientôt des montants allusifs de portes ou de fenêtres, qui vont structurer pour un temps les compositions en leur communiquant leur verticalité. Les aplats de blancs, puis de bleus, désormais couleur emblématique de l’artiste, envahissent peu à peu l’intégralité du support sans jamais viser la monochromie absolue. Lignes de démarcation, bandes de bleus ou de blancs ménagent en effet des symétries décalées ou délimitent la périphérie de formats souvent monumentaux.
L’exposition « Geneviève Asse, peintures » s’organise autour de l’importante donation consentie par l’artiste au Centre Pompidou que complète une sélection de peintures appartenant déjà aux collections nationales ainsi qu’à divers collectionneurs privés. Cette manifestation rapproche, de façon tout à fait inédite, les peintures de chevalet et les carnets de l’artiste, également peints à l’huile, qui constituent la part secrète de son oeuvre.
Une large sélection de ces carnets est présentée pour la toute première fois dans cette exposition, ainsi qu’un ensemble de peintures de petits formats, jamais montrées auparavant, qui ne manquent pas de susciter une stimulante réflexion sur la notion d’échelle picturale. Aimée des écrivains comme Samuel Beckett, Yves Bonnefoy, Francis Ponge ou Jorge Luis Borges qu’elle a régulièrement illustrés, Geneviève Asse exprime en poète l’apparence du monde : « Derrière l’horizon, l’aube, les gris ombrés, bleus noirs d’outremer transparent, des blancs qui disparaissent dans le grain de la toile, rien d’extérieur en dehors du temps. » (Notes de travail, 1974)
[embedyt] https://www.youtube.com/watch?v=UlRvNMt-DR0[/embedyt]
Geniève Asse, Peintures
Du 26 juin au 9 septembre 2013
Tous les jours de 11h à 21h
Tarif plein : 13€
Gratuités et réductions : Gratuit pour tous les premier dimanche du mois // Moins de 18 ans : accès gratuit au Musée et aux expositions, sans passage en caisse // Pour les moins de 26 ans : accès gratuit uniquement au Musée, après retrait d’un billet exonéré aux caisses
Réservez en ligne
Centre Pompidou
Niveau 4 – Galerie du Musée
19, rue Beaubourg
75004 Paris
M° Rambuteau
Articles liés
“Tant pis c’est moi” à La Scala
Une vie dessinée par un secret de famille Écrire un récit théâtral relatant l’histoire d’un homme, ce n’est pas seulement organiser les faits et anecdotes qu’il vous transmet en une dramaturgie efficace, c’est aussi faire remonter à la surface...
“Un siècle, vie et mort de Galia Libertad” à découvrir au Théâtre de la Tempête
C’est Galia Libertad – leur amie, leur mère, leur grand-mère, leur amante – qui les a réunis pour leur faire ses adieux. Ce petit groupe d’amis et de proches, trois générations traversées par un siècle de notre histoire, se retrouvent...
“Chaque vie est une histoire” : une double exposition événement au Palais de la Porte Dorée
Depuis le 8 novembre, le Palais de la Porte Dorée accueille une double exposition inédite, “Chaque vie est une histoire”, qui investit pour la première fois l’ensemble du Palais, de ses espaces historiques au Musée national de l’histoire de...