0 Shares 1860 Views

Cadavres non exquis – galerie Frédéric Moisan

30 novembre 2012
1860 Vues
Cadavre non exquis - galerie Frédéric Moisan



Pierre Buraglio rapproche « cette pratique de l’improvisation collective qu’elle appartienne au New-Orléans ou au Free-jazz ». « Ces artistes, ces citoyens s’essaient et réussissent dans une certaine mesure à couper court avec l’individualisme – face dévoyée de l’individualité, à provoquer l’échange, la réciprocité. » (août 2009)

Ici, l’image est fabriquée et trafiquée. Claude Buraglio collecte des images des années 30’s qui se retrouvent ensuite isolées, recyclées, évidées, dénaturées. L’image a perdu son sens premier, elle est déchue, délavée. Ce n’est plus le contenu de l’image qui nous retient, c’est un « au-delà » de l’image ; un substrat de vie qui continue à « émettre ». Aussi dans ses lithographies, Claude détourne l’image d’origine. Elle n’en retient que la force d’attraction et nous transporte dans une nostalgie des origines. A ce propos, Stéphane Doré dira de l’image qu’elle est « suffisamment présente, grâce au procédé du collage qui en renforce l’unité, et à son agrandissement qui lui octroie un pouvoir d’attraction visuel important, pour sidérer le regardeur ; Suffisamment inconsistante pour porter en elle le fantôme de l’image d’origine, un quelque chose d’évanescent, qui tout en nous disant que bientôt nous en perdrons la trace, nous la rappelle. » Et il ajoute « Ce refus de se laisser bercer par les ronronnements continu des une se succédant aux autres, ce refus de croire à leurs contenus dérisoires est une attitude que l’on pourrait rapprocher de celle de Manet, qui s’insurgeait contre les poses outrancières des modèles, contre une société bourgeoise qui maintenait artificiellement un sublime, des conventions, des « formes vides ». 

Des objets en papier mâché réalisés à partir de journaux israéliens, arabes et français, viendront ponctuer l’exposition : crâne, escarpins et bananes. Pauvreté du matériau et économie de moyens, ces objets de vanité – fétiches ? – entre mythe et symbole, échappent au prosaïque. « … ces opérations étant autant de façons de faire rentrer ces images-là (ou ces objets vus et revus) dans le champ de l’Art ». Pierre Wat, 2003 

D’objets ordinaires et d’images empruntées, Claude Buraglio donne naissance à des icônes falsifiées. L’objet ou l’image se prostitue et nous sidère.

Cadavres non exquis

Du 12 au 29 décembre 2012
Du mardi au samedi de 11h à 19h 

Vernissage le mercredi 12 décembre à partir de 18h

Galerie Frédéric Moisan  
72, rue Mazarine
75006 Paris 

www.galerie-fmoisan.fr

[Visuel : courtesy galerie Frédéric Moisan]

Articles liés

MINIATURE : l’expo événement pour les 10 ans de la Galerie Artistik Rezo
Agenda
198 vues

MINIATURE : l’expo événement pour les 10 ans de la Galerie Artistik Rezo

La galerie Artistik Rezo et FIGURE s’associent pour présenter la troisième édition de l’exposition MINIATURE : un événement unique en son genre à l’occasion des 10 ans de la galerie. Cette édition réunit plus de 80 artistes français et...

Justice livre un show explosif et festif à l’Accor Arena de Paris Bercy
Musique
1174 vues

Justice livre un show explosif et festif à l’Accor Arena de Paris Bercy

Ce mardi 17 novembre 2024, après une première partie orchestrée par Pedro Winter, boss du label Ed Banger, Justice a électrisé une salle pleine à craquer, première date des deux soirées prévues à Paris, chez eux, à domicile. La...

Marion Mezadorian pète les plombs au Théâtre Victor Hugo
Agenda
127 vues

Marion Mezadorian pète les plombs au Théâtre Victor Hugo

Avec son précédent “one woman show”, Pépites, Marion Mezadorian a défrayé la chronique. Dans la même veine, celle d’une performance scénique où l’humour le dispute à l’émotion, cette nouvelle création donne la parole à celles et ceux qui craquent...