Luca Penni Un disciple de Raphaël à Fontainebleau – musée du Louvre
Bien que né à Florence, Luca Penni eut très probablement une formation totalement romaine auprès de son frère, Gianfrancesco Penni, et de Perino del Vaga, tous deux collaborateurs de Raphaël. Il suivit Perino à Gênes avant de rejoindre la première équipe de peintres qui travailla sur le chantier du château de Fontainebleau, à l’invitation de François Ier. Là, il travailla avec Rosso, conducteur des travaux, et Primatice, dont il fut un temps l’égal. Il fut moins impliqué que ces derniers dans la conception du décor du château, mais contribua largement, avec le concours de nombreux graveurs, à faire connaître son style par l’estampe.
Après la mort de François Ier en 1547, Luca Penni quitta Fontainebleau pour s’installer à Paris. En collaboration avec des burinistes parisiens, il continua son travail de diffusion du style de Fontainebleau en le transposant dans tous les domaines – armes, médailles, portraits… Il s’attacha à le rendre accessible à une clientèle nouvelle, faite non seulement d’aristocrates, mais aussi de bourgeois. Traduisant souvent des oeuvres de Raphaël, Penni réalisa de nombreuses compositions philosophiques et se livra à l’interprétation de textes antiques. Homère, Virgile et surtout Ovide etLes Métamorphoses, offrirent à l’artiste la possibilité de mettre en scène son sens de la narration épique. Penni fit par ailleurs montre d’un sens aigu de l’enchevêtrement des corps, multipliant les images fascinantes, érotiques ou historiques, séduisantes ou sanglantes, auxquelles il sut toujours donner un tour chorégraphique vif et gracieux. L’oeuvre de Penni est ainsi le fruit de l’héritage raphaélesque et de l’esthétique de Fontainebleau. Une évolution de style qui fera paradoxalement de lui l’inventeur du classicisme français à partir du maniérisme italien.
Luca Penni mourut en 1557, avant le printemps. Les burinistes continuèrent de graver ses dessins qui étaient excellents. Ses dessins furent recherchés. Les estampes furent recherchées. Louis XIV en acquit. Ce fut le début d’un engouement que le XXe siècle, attentif à la manière du XVIe siècle, devait amplifier. Ce fut le socle de ce que le Louvre montre aujourd’hui avec le concours des collections parisiennes.
A découvrir aux mêmes dates au musée du Louvre :
– Dessins de Giulio Romano. Élève de Raphaël et peintre des Gonzague (jusqu’au 14 janvier 2013)
– Jean-Baptiste Huynh, Rémanence (jusqu’au 31 décembre 2012)
– Raphaël, Les dernières années (jusqu’au 14 janvier 2013)
Dessins de Giulio Romano. Élève de Raphaël et peintre des Gonzague
Commissaire : Dominique Cordellier, conservateur en chef, département des Arts graphiques, musée du Louvre
Du 11 octobre 2012 au 14 janvier 2013
Tous les jours de 9h à 18h, sauf le mardi.
Nocturnes, mercredi et vendredi jusqu’à 21h45
Accès avec le billet d’entrée au musée : 11 €
Renseignements : 01.40.20.53.17
Musée du Louvre
Aile Sully, 2e étage, salles 20-23
A découvrir sur Artistikrezo :
– Les grandes expositions parisiennes en octobre 2012 et décembre 2012
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