Donald Baechler – Bronze Heads and Collages – galerie Thaddaeus Ropac
Les têtes et silhouettes prirent une importance particulière et récurrente dans son travail dans différents collages des années 90 sous la forme d’accumulation (crowd paintings). Son style évoquant les comics américains, le graffiti, l’art tribal ou dit savant traduit la curiosité insatiable de l’artiste pour les images qu’ils collectionne inlassablement. Certaines figures insistent cependant sur un univers enfantin sans toutefois faire référence à des souvenirs spécifiques. De la même manière, la série des « Heads » évoque avec distance et une certaine pointe d’humour le genre du buste sculpté. Le traitement a priori grossier et burlesque des volumes du visage parodie la grande tradition du réalisme pictural, motivée par la quête désespérée d’inscrire l’individu dans l’éternité. A l’inverse cependant d’un Daumier qui discriminait par la caricature, Baechler prend l’art même pour sujet en en accentuant les traits.
Le travail de Baechler exprime une naïveté affirmée qui, précisément parce qu’elle apparaît fausse, fait vaciller à la fois l’objet et le sujet. L’œuvre devient immanquablement abstraite. Ses peintures et sculptures ont ceci de puissant que la réduction des formes et des volumes aux contours qui les contiennent permet de faire l’économie d’un discours superficiel pour atteindre plus efficacement l’essentiel. De ce point de vue, ses thématiques a priori simplistes subsument toutes les qualités attendues d’une œuvre pour exprimer des problématiques aussi diverses que l’essence de l’art et son histoire, l’enfance, le fétichisme incarné dans l’objet d’art, la nostalgie et la complexité de l’époque contemporaine.
Ses peintures et sculptures sont dotées d’une structure puissante et robuste accentuée par l’utilisation du noir. Le processus d’exécution ne cherche pas un aboutissement dans la maîtrise du geste du peintre ou de la transcription du volume, son travail ne se veut pas naturaliste ni parfait. Ses œuvres assument en revanche la marque d’un geste, d’un processus en cours et en mouvement. C’est précisément ce qui explique son recours au collage, assemblage de souvenirs d’enfance, dans ce qu’ils ont de flou, mais aussi de résurgent et d’obsédant. Des souvenirs dont les contours ne se dessinent pas précisément, mais qui sont immanquablement présents et impossibles à occulter.
Donald Baechler est né à Hartford dans la Connecticut en 1956. Son œuvre a été révélée au grand public dans les années 80 et sont présentées dans les plus grandes collections internationales telles que le Whitney Museum of American Art, the Museum of Modern Art et le Guggenheim Museum à New York, le Museum of Fine Arts à Boston, le Stedelijk Museum à Amsterdam et le Centre George Pompidou à Paris. Ses œuvres ont été récemment exposées au Fisher Landau Center for Art, Long Island City, New York et au Art Pavilion, Zagreb, Croatie.
Aux mêmes dates à la galerie Thaddaeus Ropac :
– Ilya & Emilia Kabakov – The Appearance of Collage 2012
Donald Baechler – Bronze Heads and Collages
Du 31 mai au 30 juin 2012
Du mardi au samedi, de 10h à 19h et sur rdv
Vernissage le 31 mai 2012, de 19h à 21h
Galerie Thaddaeus Ropac
7, rue Debelleyme
75003 Paris
M° Saint-Sébastien-Froissard ou Filles du Calvaire
A découvrir sur Artistik Rezo :
– Les vernissages à Paris en mai 2012
Articles liés
MINIATURE : l’expo événement pour les 10 ans de la Galerie Artistik Rezo
La galerie Artistik Rezo et FIGURE s’associent pour présenter la troisième édition de l’exposition MINIATURE : un événement unique en son genre à l’occasion des 10 ans de la galerie. Cette édition réunit plus de 80 artistes français et...
Justice livre un show explosif et festif à l’Accor Arena de Paris Bercy
Ce mardi 17 novembre 2024, après une première partie orchestrée par Pedro Winter, boss du label Ed Banger, Justice a électrisé une salle pleine à craquer, première date des deux soirées prévues à Paris, chez eux, à domicile. La...
Marion Mezadorian pète les plombs au Théâtre Victor Hugo
Avec son précédent “one woman show”, Pépites, Marion Mezadorian a défrayé la chronique. Dans la même veine, celle d’une performance scénique où l’humour le dispute à l’émotion, cette nouvelle création donne la parole à celles et ceux qui craquent...