Urs Fischer – schmutz schmutz – Gagosian Gallery
Continuellement à la recherche de nouveaux enjeux en matière de sculpture auxquels il souhaite apporter une solution (ou y ajouter d’autres défis), il a construit des maisons avec du pain ; a animé des espaces vides à l’aide d’objets mécaniques prêtant à la plaisanterie ; a déconstruit des objets pour ensuite les dupliquer ; et en a transféré d’autres de la 3D à la 2D par l’utilisation de processus photographiques et vice et versa.
Condensant le réel et le mimétique, l’objet et son image, il réalise d’audacieuses associations formelles dont l’échelle, et le matériau témoignent d’un sens aigu de l’humour. Récemment, Fischer a exploré les genres chers à l’histoire de l’art classique (la nature morte, le portrait, le nu, le paysage) en les confrontant à la vie de tous les jours–à travers des sculptures et des moulages, des peintures, des montages numériques, des installations, et des objets cinétiques ou en mutation–afin de créer une réalité alternative autant sculpturale qu’artificielle.
Le terme allemand « schmutz » signifie « sale ». En suisse-allemand, la langue maternelle de Fischer, cela signifie également « un bisou ». La répétition du terme « schmutz » suggère une image obscène qui correspond à l’esprit de cette exposition qui évoque les « questions » éternelles de la sculpture avec un sens de l’humour presqu’adolescent et à la fois mélancolique.
Fischer travaille sur le potentiel de transformation de la coupe, et de ses divers résultats. Une frêle bicyclette, légèrement agrandie par rapport à sa taille réelle, coupée en deux et largement écartée, chaque moitié peinte dans des tonalités pastelles contrastées se balance miraculeusement sur ses extrémités ; une bouteille d’eau est allongée sur le sol, son goulot cassé nettement délimite deux tons de jaunes incongrus ; un violoncelle miniature a été séparé en trois morceaux verticaux de taille inégale peint de traits dont la couleur passe du noir au blanc.
Un groupe de clous, coulés en bronze à la surface faiblement luisante et à taille humaine, repose contre le mur. Leurs ombres, également coulées dans le bronze, peintes en mauve, dégoulinent le long du mur et sur le sol, donnant ainsi une forme matérielle à un phénomène lumineux. Enfin, de véritables fruits sont utilisés en tant que médium et posent des postulats à visées scientifiques sur le temps, les échelles de taille et l’infini : une pomme et une poire suspendues ensemble devant une source de lumière, simulant une éclipse ; des fruits aux aspects divers, classés du plus grand (l’ananas) au plus petit (le raisin) individuellement suspendus pour former une ligne régulière symbolisent un système planétaire plus vaste. Le processus de pourriture des fruits intensifie la complexité de cette installation à la fois légère mais profonde, portant sur des mystères aussi immenses qu’impondérables.
Urs Fischer (né en 1973 à Zurich) vit et travaille à New York. Il a étudié à la Schule für Gestaltung à Zurich. On retrouve ses œuvres dans de nombreuses collections publiques et privées à travers le monde. Parmi ses expositions récentes majeures : « Kir Royal » (Kunsthaus Zurich, 2004); « Not My House Not My Fire » (Espace 315, Centre Pompidou, 2004); « Mary Poppins » (Blaffer Gallery, Art Museum of the University of Houston, Houston, Texas, 2006); « Marguerite de Ponty » (New Museum, New York, 2009-10); « Oscar the Grouch » (The Brant Foundation, Greenwich, CT, 2010-11) et les Biennales de Venise de 2003, 2007 et 2011.
Aux mêmes dates à la Gagosian Gallery Paris :
– Micro Mania (du 18 avril au 26 mai)
Urs Fischer – schmutz schmutz
Du 5 avril au 26 mai 2012
Du mardi au samedi, de 11h à 19h
Vernissage le 5 avril 2012
Gagosian Gallery
4, rue de Ponthieu
75008 Paris
A découvrir sur Artistik Rezo :
– les vernissages à Paris en avril 2012
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