0 Shares 1655 Views

The Devil’s Fidelity – Galerie Marian Goodman

12 janvier 2012
1655 Vues
Galerie Marian Goodman

Si ces six artistes représentent un champ large de travaux distincts en vidéo, photographie, sculpture et peinture, ils se rejoignent néanmoins autour de certaines trames communes. La tension entre haute et basse culture est inhérente à la pratique de chacun d’eux : certains utilisent des matériaux et des techniques ostensiblement bruts au service de résultats sobres et raffinés, ou à l’inverse, ils construisent une élégance superficielle pour dissimuler un geste radical subversif. Révélatrices de la pratique ouverte de chaque artiste, les œuvres de l’exposition questionnent leur propre réalisation, prenant leur processus de création comme sujet, tout en proposant une critique sociale et culturelle à plusieurs niveaux.

Nina Canell (née en 1979) est basée à Berlin. Ses installations sculpturales ont l’apparence d’instruments expérimentaux testant la nature transitoire du mesurable (l’électricité, l’eau) et de l’incommensurable (la conscience) dans une recherche ouverte sur les phénomènes éphémères et les sujets historiques et culturels.
Le travail de Nina Canell a récemment fait l’objet d’expositions monographiques au Fridericianum de Kassel (Allemagne), au Mumok de Vienne, au Kunstverein Hamburg à Hambourg (Allemagne), à la Neuer Aachener Kunstverein d’Aix-la-Chapelle (Allemagne) ou à la Douglas Hyde Gallery de Dublin. En 2012, elle va participer à la Biennale de Sydney.

Matias Faldbakken (né en 1973) est un artiste et écrivain vivant et travaillant à Oslo. En plus de publier des romans, sa pratique inclut la sculpture, l’installation, le film et les interventions photographiques. Son esthétique abstraite est enracinée dans des gestes de négation potentiellement violents et destructifs. Avec une dose d’humour, Faldbakken transforme ce vandalisme et cette violence en des objets formellement séduisants qui cachent leur nature anarchique, créés pour contrebalancer la banalité de la pop culture, des médias et du commerce.
« Mes pratiques artistique et littéraire sont toutes deux nourries par l’idée (et la pratique) du négatif comme force motrice. Dans le champ de l’art, mon travail consiste principalement en une recherche sur la « négation spectaculaire », et pourrait être décrit comme du négativisme visualisé. » (Matias Faldbakken, 2010)
Matias Faldbakken a récemment été exposé au Fridericianum de Kassel (Allemagne), à IKON Gallery à Birmingham (Royaume-Uni), à la Kunsthalle de Saint-Gall (Suisse), à Power Station à Dallas et au Pavillon Nordique de la Biennale de Venise en 2005.

Cyprien Gaillard (né en 1980) vit et travaille à Paris, Berlin et Los Angeles, où il est actuellement en résidence au UCLA Hammer Museum. Ses photographies, sculptures, vidéos et performances se situent quelque part entre l’anthropologie, l’archéologie, le land art, l’architecture et le minimalisme. Pour un projet récent à Berlin, il a construit une ziggurat à partir de pack de bière turque importée. Au vernissage, les visiteurs étaient invités à grimper sur la sculpture, à ouvrir les boîtes et à boire la bière. L’expérience même de l’œuvre incluait sa propre destruction et consommation, rappelant les destructions moins métaphoriques de monuments historiques partout dans le monde.
« Je m’intéresse aux défaillances, à la beauté de l’échec et à la chute en général. » (Cyprien Gaillard, 2009)
Parmi ses expositions monographiques de 2011, on peut citer Ur au Centre Pompidou pour le Prix Marcel Duchamp 2010, The Recovery of Discovery au KW Institute for Contemporary Art de Berlin et Obstacles to Renewal à la Kunsthalle Basel à Bâle.

Tim Lee (né en 1975) est basé à Vancouver. Il réalise des vidéos, des photographies et des sculptures dans lesquelles il incarne ou recréé des moments marquants de l’histoire de l’art, de la musique et de la culture pop. Il présente pour cette exposition une installation vidéo sur quatre écrans intitulée String Quartet, Opus 1, Glenn Gould, 1955 (2010). Les images montrent l’artiste en train de jouer les quatre instruments du récital de la seule composition originale de Glenn Gould. L’œuvre est en fait une fabrication élaborée. Tim Lee ne sait jouer d’aucun de ces instruments, et c’est uniquement grâce à un montage complexe qu’il donne l’impression de posséder les dons requis pour jouer cette pièce.
Dernièrement, des expositions de Tim Lee ont été organisées à la Hayward Gallery de Londres, à Presentation House à Vancouver, au Contemporary Art Museum de Houston, à la Lisson Gallery de Londres et à la Galerie Jörg Johnen à Berlin.

Mai-Thu Perret (née en 1976) vit et travaille à Genève. Elle explore les sociétés utopiques et l’histoire de l’avant-garde et du féminisme à travers une pratique riche incorporant sculptures, peintures, installations et performances. Depuis 1999, elle développe un immense corpus d’œuvres sur une communauté imaginaire de séparatistes féministes vivant au Nouveau-Mexique (Etats-Unis). Elle produit différents textes, sculptures, peintures, céramiques et performances qu’elle attribue à cette communauté.
Mai-Thu Perret a récemment montré son travail lors d’expositions monographiques au Mamco à Genève, à l’Aargauer Kunsthalle à Aarau (Suisse), au Aspen Art Museum et au San Francisco Museum of Modern Art. Elle a participé à la 54ème Biennale de Venise, et participe actuellement à l’exposition « Danser sa vie » au Centre Pompidou.

Mark Soo (né en 1977) vit et travaille à Berlin. Il réalise des films, des photographies, des sculptures et des installations qui associent différents moments de l’histoire culturelle, industrielle et musicale. Dans une installation vidéo récente, il juxtaposait par exemple un bateau à vapeur du XIXème siècle typique de la Louisiane à de la musique techno de Detroit, pour proposer un point de vue sur l’évolution des moteurs de la vapeur à la combustion, et sur le développement de l’ère industrielle. De la même manière, son travail photographique aborde les évolutions historiques du médium lui-même. La nouvelle série de photographies présentée dans l’exposition The devil’s fidelity a été réalisée en combinant des techniques traditionnelles d’impression d’un négatif exposé, à un photogramme et à de la photographie numérique.
Les dernières expositions monographiques de Mark Soo ont eu lieu à The Western Front à Seattle et à la Galerie Johann König à Berlin. Il a participé à des expositions de groupe à la Vancouver Art Gallery, au CCA Wattis à San Francisco, au Nasher Museum of Art à Durham (Etats-Unis) et au MuHKA à Anvers (Belgique).

The Devil’s Fidelity

Du 13 janvier au 18 février 2012
Du mardi au samedi, de 11h à 19h

Vernissage le 13 janvier 2012

Galerie Marian Goodman
79, rue du Temple
75003 Paris

www.mariangoodman.com

A découvrir sur Artistik Rezo :
Agenda des vernissages en janvier 2012

Articles liés

“Riding on a cloud” un récit émouvant à La Commune
Agenda
124 vues

“Riding on a cloud” un récit émouvant à La Commune

A dix-sept ans, Yasser, le frère de Rabih Mroué, subit une blessure qui le contraint à réapprendre à parler. C’est lui qui nous fait face sur scène. Ce questionnement de la représentation et des limites entre fiction et documentaire...

“Des maquereaux pour la sirène” au théâtre La Croisée des Chemins
Agenda
111 vues

“Des maquereaux pour la sirène” au théâtre La Croisée des Chemins

Victor l’a quittée. Ils vivaient une histoire d’amour fusionnelle depuis deux ans. Ce n’était pas toujours très beau, c’était parfois violent, mais elle était sûre d’une chose, il ne la quitterait jamais. Elle transformait chaque nouvelle marque qu’il infligeait...

La Croisée des Chemins dévoile le spectacle musical “Et les femmes poètes ?”
Agenda
110 vues

La Croisée des Chemins dévoile le spectacle musical “Et les femmes poètes ?”

Raconter la vie d’une femme dans sa poésie propre, de l’enfance à l’âge adulte. En découvrir la trame, en dérouler le fil. Les mains féminines ont beaucoup tissé, brodé, cousu mais elles ont aussi écrit ! Alors, place à leurs...