Julião Sarmento – Galerie Daniel Templon
Julião Sarmento associe des fragments de photographies et de textes à ses images graphiques au graphite. Silhouettes humaines, architectures et mots sont soumis au même effacement, par la force d’un cadrage cinématographique, d’un geste inachevé ou de la disparition sous une épaisse couche d’acrylique. Le sujet est « ce qui n’est pas là », explique l’artiste. Fenêtre ouverte sur des narrations et des relations possibles, sa peinture invite le spectateur à laisser libre cours à son imagination – et au plaisir voyeuriste d’une vision incomplète.
Par un travail raffiné sur la texture et les matériaux l’œuvre de Julião Sarmento fait aussi acte de matérialité. L’artiste exploite une grande variété de combinaisons pour perpétuer un répertoire de motifs récurrents : femme archétypale sans visage, architectures modernistes, lignes végétale et références à la littérature et au cinéma. L’érotisme de Bataille, les histoires américaines de Raymond Carver, « l’intranquillité » de Fernando Pessoa sont autant de pistes pour interroger les drames qui se trament sous la surface de son œuvre.
« Il s’agit d’imposer la sensualité concrète d’une peau contre la domesticité d’un foyer, le pouvoir fétichiste d’un mot contre la convenance d’une explication. Contre la paix d’une image finie, promouvoir le défilé interminable de plus et plus d’images » écrit le critique d’art Alexandre Melo.
Né à Lisbonne en 1948, Julião Sarmento a étudié la peinture et l’architecture à l’Ecole des Beaux-Arts de Lisbonne. Il développe depuis les années 1970 une pratique associant peinture, vidéo, installations sonores et plastiques. L’artiste a à son actif plus d’une centaine d’expositions à travers le monde.
En 1997, Julião Sarmento représente le Portugal à la Biennale de Venise. Plus récemment, on a pu voir son travail à la Tate Modern de Londres qui lui dédiait une « Artist Room », au Centro de Arte Contemporaneo de Malaga en Espagne (2010) ou au Contemporary Art Center de Cincinnati (2011). La Fundaçao Serralves à Porto consacrera une grande rétrospective à l’artiste au printemps 2012.
L’œuvre de Julião Sarmento est représentée dans les plus grandes collections publiques – notamment au Museum of Modern Art (MOMA) et au Solomon Guggenheim Museum à New York, au Musée national d’art moderne/Centre Pompidou à Paris et au Moderna Museet à Stockholm.
Julião Sarmento
Du 7 janvier au 18 février 2012
Vernissage le 7 janvier 2011, de midi à 20h
Galerie Daniel Templon
30, rue Beaubourg
75003 Paris
www.danieltemplon.com
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