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Vente de photographies d’Irving Penn – Christie’s

13 octobre 2011
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Christie's

Cet ensemble rend hommage à l’un des maîtres de la photographie du XXème siècle. Né en 1917, photographe de mode reconnu notamment pour Vogue, Penn a également photographié au début des années cinquante les petits métiers à Paris, Londres et New York. On tire notamment de cette série Butchers, Paris, 1950 (estimation : €20.000-30.000), Cleaning Women, London (estimation : €20.000-30.000) ou encore Deep sea diver, New York, 1951 (estimation : €15.000-25.000) qui seront ainsi proposés à la vente.

Egalement intéressé par l’extinction des cultures dans le monde, il voyagea de 1948 à 1971 afin de photographier les autochtones à Cuzco, en Crète, en Estrémadure, au Bénin, au Cameroun, à San Francisco, au Népal, en Nouvelle Guinée, et au Maroc. Children in shopfront, India vers 1944-45 (estimation : €7.000-10.000), Cuzco children, Cuzco, 1948 – qui détient le prix record pour une oeuvre du photographe en ventes aux enchères avec $529.000 chez Christie’s à New York en avril 2008, Running Children, Morocco, 1952 (estimation : €20.000-30.000), Three Asaro mud men, New Guinea, 1970 (estimation: €30.000-50.000), Three Dahomey Girls, one standing, Dahomey, 1967 (estimation: €10.000-15.000), Three Rissani women with bread, Morocco, 1971 (estimation : €25.000-35.000), Two New Guinea young women with feathers, New Guinea, 1970 (estimation: €15.000-25.000) sont autant de témoignages rapportés de ses voyages et qui ne manqueront pas d’éveiller l’intérêt des collectionneurs.

Penn publia des extraits de chaque série dans le magazine Vogue puis, en 1974, il les rassembla dans le livre Worlds in a Small Room et fit le commentaire suivant : « J’ai préféré me confronter uniquement à la personne elle-même loin des accidents de la vie quotidienne, portant ses propres vêtements et bijoux, isolée dans mon studio. De cette personne seule, je pouvais distiller l’image que je voulais et la froide lumière du jour la transporterait sur le film… Eloigner les modèles de leur environnement naturel et les installer dans un studio face à l’objectif, n’avaient pas seulement pour but de les isoler, cela les transformait. »

Cette collection privée met en lumière un genre dans lequel il excellait et qui a marqué son siècle : les portraits. Qu’il photographie les autochtones, un nu, un mannequin de mode, un coquelicot ou des personnalités ; tout est portrait et tout se passe dans un studio. Toute sa vie il est resté fidèle à la photographie de studio. Penn a photographié un grand nombre de personnalités de tout univers; retenons Marlène Dietrich, New York, 1948 (estimation: €20.000-30.000), Jean Cocteau, Paris, 1949 (estimation : €8.000-12.000), Truman Capote (Kneeling on chair), New York, 1948 (estimation : €10.000-15.000).

La personne humaine occupe une place majeure dans son oeuvre. Pour lui, la personnalité du modèle tient un rôle important notamment dans sa photographie de mode, de sorte que ses images sont très proches du portrait à l’image des clichés de sa femme, Lisa Fonssagrives- Penn. On la retrouve posant dans un palais marocain en 1951 (estimation : €200.000-300.000) ou encore dans la fameuse photographie Harlequin dress (Lisa Fonssagrives-Penn), 1950, estimée entre 200.000 et 300.000 euros. Ces deux tirages détiennent respectivement les 3ème et 4ème meilleurs prix d’une oeuvre de Penn aux enchères. Parmi ces photographies, Black and White fashion (with Hand Bague) Jean Patchett fait figure de proue dans la collection (estimation : €30.000-50.000). Enfin, conçu comme un portrait, Poppy : Glowing embers, New York, 1968 (estimation : €70.000-100.000) est encore un parfait exemple.

Très vite devenu incontournable dans l’art du portrait, il le devient également dans le genre de la nature morte. Il est reconnu pour son art de sublimer les objets les plus banals à l’instar de Italian Still Life (B), New York, 1981 (estimation : €20.000-30.000). Autant d’opportunités pour découvrir ses photographies, leurs qualités esthétique et technique, la rigueur des processus de production si caractéristiques de son empreinte et de son art. La présentation de réalisations passées aux côtés d’images plus récentes montre à quel point le photographe est à l’avant-garde de la photographie et maîtrise le tirage artistique.

La vente de cet ensemble s’inscrit dans la lignée des grandes ventes monographiques de photos à New York, Londres et désormais Paris depuis 2010. Elle fait également suite à la dispersion chez Christie’s à New York en avril 2010 de « Three decades with Irving Penn : Photographs from the Collection of Patricia McCabe ».

A lire sur Artistik Rezo :
la dispersion de la collection Henri Cartier-Bresson, vendredi 11 novembre à 19h

Vente de photographies d’Irvin Penn

Exposition publique du lundi 7 au vendredi 11 novembre 2011

Vente : samedi 12 novembre 2011 à 19h

Christie’s
9, avenue Matignon
75008 Paris

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