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Napoléon III et l’Italie – Naissance d’une nation – musée de l’Armée

2 septembre 2011
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musée de l'armée

En 1815 au congrès de Vienne, les alliés vainqueurs de Napoléon Ier redessinent la carte de l’Europe à leur profit. L’Autriche et les Bourbons dominent alors la plus grande partie de l’Italie mais des mouvements nationaux et libéraux gagnent peu à peu le pays. Véritable épopée, la construction de l’Unité italienne trouve ses fondements lors des premiers mouvements de 1830 puis en 1848 et bénéficie de soutiens français mais ne se réalise qu’en 1861 lorsque le roi du Piémont, Victor Emmanuel, devient roi d’Italie puis en 1870 lorsque Rome devient la capitale du pays.

En 2011, à l’occasion du 150ème anniversaire de cette Unité, l’exposition du musée de l’Armée retrace les liens indéfectibles qui unirent les deux pays, rappelle le rôle de Napoléon III et l’intensité avec laquelle l’opinion et la société françaises les vécurent. De 1848 à 1870, les relations franco‐italiennes furent agitées de mouvements contradictoires et passionnés, au rythme des engagements politiques, des hésitations diplomatiques et des conflits armés ; marquées par des intérêts partagés mais aussi par des incompréhensions qui n’ont pas empêché la marche – finalement irrésistible – vers la liberté.

Organisée avec Alinari 24ORE de Florence ‐ berceau de la photographie dans la péninsule – et la ville de Milan, en particulier les Civiche Raccolte Storiche, la manifestation retrace ces relations en proposant aux visiteurs des regards croisés sur les épisodes, militaires, politiques et diplomatiques qui ont ponctué cette aventure d’un quart de siècle. Près de 300 œuvres et objets sont présentés, dans le souci permanent de confronter les témoignages d’acteurs français et italiens. Il s’agit, pour beaucoup, de pièces peu exposées, réunies pour la première fois dans leur contexte : photographies, dont certaines inédites – les tout premiers clichés pris en temps de guerre –, peintures – portraits, scènes de batailles et de la vie quotidienne –, sculptures, dessins, mais aussi uniformes et armes des campagnes de Crimée et d’Italie…réunis grâce à de très nombreux prêts italiens, suisses et français, de musées, ainsi que de collections publiques et privées.

La visite s’ouvrira sur un plan‐relief prêté par le musée des Plans‐reliefs, représentant l’épisode mal connu en France du siège de Rome en 1849. Cette pièce monumentale sera pour la première fois présentée en regard des dessins préparatoires, photos et gravures qui témoignent des échanges entre ingénieurs militaires et artistes présents à Rome à cette époque. Des supports pédagogiques multimédia (cartes animées, bornes visuelles), et un parcours‐enfant permettront au public le plus large de revivre cette histoire.

L’engagement de la France

Louis Napoléon Bonaparte, prince‐président puis empereur en 1852, se fait le défenseur du nouveau principe des nationalités. Désireux d’imposer son influence sur l’Italie, tout en ménageant le pouvoir temporel du Pape et en restaurant la place de la France sur la scène européenne pour effacer les conséquences du congrès de Vienne, il décide d’engager la France dans la marche vers l’Unité de l’Italie. Pour ce faire, il apporte son soutien au Piémont et à son premier ministre Cavour, considéré aujourd’hui comme un des « pères de la patrie italienne ». Ses convictions et l’investissement sont forts : actions militaires, politiques, diplomatiques, successives ou simultanées… la ligne paraît fermement tracée. Mais l’empereur doit faire face aux divisions de l’opinion française, à la mobilisation souvent hostile des élites, à la méfiance des chancelleries. Sa politique italienne devient alors sinueuse. A plusieurs reprises, il modère son engagement, jusqu’à décider même de l’interrompre – par exemple, lors de l’Armistice de Villafranca, signé en 1859 avec les Autrichiens et perçu par les Italiens comme une trahison.

Au‐delà des considérations militaires et politiques, l’exposition s’attache à mettre en évidence le rôle inédit des opinions publiques sur le cours de l’histoire et leur poids déterminant dans les décisions prises, par l’empereur comme par Cavour, parfois paradoxales, apparemment contraires à leurs convictions car résultant de compromis. Le bombardement de la République de Rome par la République française en 1849, ou l’abandon par le Piémont de Nice et de la Savoie cédées à la France, en sont les meilleurs exemples.

L’enthousiasme des élites

L’enthousiasme qui a accompagné la marche vers l’Unité italienne a aussi été porté, de part et d’autre, par de grandes figures de la pensée, de la littérature, de la musique, qui lui ont conféré un retentissement exceptionnel : Giuseppe Mazzini, Giuseppe Verdi en Italie, Victor Hugo, George Sand en France ou encore Alexandre Dumas qui, en 1860, rejoint Garibaldi en Sicile puis à Naples où il est nommé directeur des Beaux‐Arts.

Après la Grèce luttant pour la liberté, l’Italie voit en effet éclore le phénomène des « volontaires internationaux » venus de tous pays et notamment de la France, pour la soutenir, lors notamment de la fameuse expédition des Mille que Garibaldi conduit de Gênes à la Sicile.

Le « poids des photos »

Cet aspect est à associer au développement des média imprimés et de la photographie qui donne aux événements, politiques et militaires, un retentissement sans précédent. L’exposition présente plusieurs « reportages de guerre », parmi les tout premiers connus, à travers des clichés rares et inédits : vues de Rome bombardée par Lecchi et Flacheron en 1849, panoramas de la Tchernaïa en 1855 où les troupes françaises et sardes combattent côte à côte en Crimée et de Solférino en 1859 par Méhédin, portraits de troupes et d’officiers par Le Gray, vues de la campagne de Crimée et de celle d’Italie par Robertson et Sacchi… Ce nouveau mode de reproduction s’affirme alors comme un formidable outil de diffusion et de propagande.

Le mouvement vers l’Unité italienne acquiert donc un statut particulier dans l’histoire des représentations d’événements militaires ou diplomatiques qui le rapproche des conflits du XXe siècle. Son rayonnement médiatique précoce aide par ailleurs à comprendre le retentissement que ces derniers ont connu.

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Napoléon III et l’Italie – Naissance d’une nation

Commissariat :
– musée de l’Armée
Sylvie Le Ray‐Burimi, conservateur, département iconographie
Anthony Petiteau, chargé d’études documentaires, département iconographie
‐ Fondation Alinari
Monica Maffioli, directrice scientifique de la Fondation Alinari pour l’histoire de la photographie de Florence
‐ Ville de Milan, Marina Messina, directrice scientifique des Civiche Raccolte Storiche

Comité scientifique présidé par Gilles Pécout, professeur à l’Ecole normale supérieure et à l’Ecole pratique des hautes études

Scénographie : Agence Pylône

Du 19 octobre 2011 au 15 janvier 2012

Musée de l’Armée
Hôtel des Invalides
129, rue de Grenelle
75007 Paris

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