William Kentridge – Jeu de Paume
« William Kentridge, cinq thèmes » regroupe 40 oeuvres environ, dont beaucoup sont postérieures à l’an 2000. Prises collectivement, elles mettent en évidence l’étendue de la pratique artistique de Kentridge dans des techniques très diverses : dessin, film, collage, gravure, sculpture, décor de scène. Son intérêt de longue date pour le théâtre il l’a montré à Johannesburg dès les années 1970 en étant le cofondateur de la Junction Avenue Theatre Company, et l’a réaffirmé récemment en collaborant à plusieurs reprises avec la Handspring Puppet Company a contribué à la dimension dramatique, et même dramaturgique, du travail de Kentridge, l’une des rares personnes aujourd’hui à pouvoir établir des passerelles entre les arts plastiques, le cinéma et les arts de la scène. En effet, loin d’alterner ces divers modes d’expression artistique, il navigue librement de l’un à l’autre, passant du théâtre au dessin et du dessin au film.
Naturellement, son oeuvre fait écho à l’expérience sud-africaine, mais elle puise aussi dans des sources européennes très variées notamment dans la littérature, l’opéra, le théâtre et les débuts du cinéma dont l’artiste s’inspire pour construire les personnages archétypaux qui peuplent ses récits. Ces figures incarnent et mettent en scène un univers complexe dans lequel les forces du bien et du mal sont complémentaires et inséparables.
Ces dernières années, Kentridge a opéré un profond changement conceptuel en portant un regard réflexif et néanmoins amusé sur sa relation personnelle au monde. Alors que, dans ses premières animations au fusain, il mettait en scène toute une troupe de personnages de fiction, il est désormais le personnage principal dessinateur et auteur cinématographique de ses propres créations. Dans ses dernières productions, plus ambitieuses dans leur propos et plus variées dans leur forme, il continue d’introduire des transitions improvisées entre la caméra et le dessin ou entre les acteurs et les images qu’ils projettent. En même temps, faisant référence aux illusions d’optique et aux mécanismes de la perception, Kentridge va au-delà des manipulations habituelles de l’animation pour faire surgir un monde conçu comme un théâtre de la mémoire.
Lire la critique sur Artistik Rezo.
Lire aussi sur Artistik Rezo, William Kentridge au Musée du Louvre.
William Kentridge, cinq thèmes
Commissaire : Mark Rosenthal, conservateur adjoint au Norton Museum of Art
Du 29 juin au 5 septembre 2010
Le mardi de 12h à 21h (nocturne).
Du mercredi au vendredi de 12h à 19h.
Samedi et dimanche de 10h à 19h.
Informations : 01 47 03 12 50
Plein tarif : 7 euros / tarif réduit : 5 euros
Jeu de Paume
1, place de la Concorde
75008 Paris
Accès par le jardin des Tuileries, côté rue de Rivoli
Articles liés
Découvrez le seul-en-scène “Florence 1990” à La Petite Croisée des Chemins
18 novembre 1990. Florence Arthaud arrive dans le port de Pointe-à-Pitre à la barre de son trimaran et remporte la Route du Rhum, première femme à s’imposer dans une course en solitaire. Adolescent, je suis alors fasciné par cette...
Bananagun dévoile leur nouveau single “With the Night” extrait de leur nouvel album à paraître
Bananagun, originaire de Melbourne, partage “With the Night”, extrait de leur deuxième album “Why is the Colour of the Sky ?”, dont la sortie est prévue le 8 novembre via Full Time Hobby. Ce single au piano reflète le...
“Nadia Léger. Une femme d’avant-garde” au Musée Maillol : une exposition à ne pas manquer !
Nadia Khodossievitch-Léger (1904-1982) a été une figure de l’art du XXe siècle. À travers plus de 150 œuvres, la rétrospective Nadia Léger. Une femme d’avant-garde retrace le parcours largement méconnu de cette femme d’exception, tout à la fois peintre prolifique, éditrice...