“Wavering grounds : Time in reverse” : une performance et exposition de l’artiste Lana Von Thorn
Depuis le jeudi 14 mars 2024 et pour un mois, la Galerie des Minimes renoue avec son héritage artistique et redevient “L’Atelier”. C’est ici que la sculptrice Lana Von Thorn est invitée à poser ses valises pour transformer l’espace en une scène vivante…
Il s’agit d’une performance hors du commun. Elle modèlera le grillage – sa matière de prédilection – derrière la vitrine pendant vingt-huit jours, sous les yeux des badauds qui s’autoriseront un instant. Ses œuvres émergeront petit à petit dans l’espace de l’atelier pour mieux le cerner, chaque geste prenant une mesure différente. Et puis, du 13 avril au 12 mai, les créations seront présentées dans un événement au titre évocateur : Wavering grounds : Time in reverse : une immersion dans les vestiges d’une civilisation futuriste.
Une expérience inédite
Si nous sommes habitués à découvrir les œuvres achevées, il s’agit ce9e fois, de s’accorder un peu de temps pour les voir naître sous les doigts de l’artiste. La rencontre est laissée au hasard. Peut-être que notre regard saisira les repentirs, les satisfactions ou le geste final qui couronne l’achèvement. Ces étapes qui d’habitude, se dérobent à la vue, nous rendrons complices de la création. L’Atelier exhibe les coulisses. Il n’est plus un privilège. Puis, du 13 avril au 12 mai, les portes restées closes pour la création, s’ouvriront de nouveau, offrant la possibilité d’observer de près les fruits de ce mois d’effervescence artistique. C’est l’occasion de s’immiscer enfin dans les œuvres réalisées in situ.
Des sculptures monumentales futuristes
Lana Von Thorn érige des œuvres minimalistes en grillage. Elle compose avec les vides, leur donnant même une pesanteur. Les sculptures s’exposent en transparence. Elles sont étonnantes, remplies de rien. La maille froide et souple du grillage permet de découper l’espace sans l’étouffer, sans boucher la vue. Elle le quadrille, multipliant au contraire, les perspectives. S’inspirant des sculptures négatives de Michael Heizer, l’artiste explore le champ des perceptions. Ainsi, depuis la vitrine, ces formes creuses en 3D semblent être dessinées – trait de crayon qui ponctue l’horizon. Elles ont un air fantomatique. Tout près, pourtant, elles sont bien plus concrètes et massives.
Multiplier les possibles
Les créations de Lana Von Thorn visent l’ordre et l’harmonie. Cette intention s’appuie sur une appréhension géométrique de l’espace. Ces principes de rationalité dépassent l’Homme, ils s’incarnent dans le cosmos : ils font la beauté. Les lois mathématiques permettent d’atteindre la perfection : elles forment et discriminent le difforme. Et puisqu’il est question de mesure, les œuvres se déploient en grand, surplombant bien souvent l’artiste. Elles font écho aux réalisations qui dépassent leur créateur et montrent l’étendue du génie humain. Elles sont un hommage à l’imagination qui fait fi des limites et de l’échelle. Les sculptures en grillage sont une démonstration de la force de projection et de réalisation. Le maillage, toile complexe, rappelle toutes les connexions possibles. Enfin, la
combinaison des corps rectangulaires a quelque chose de futuriste. Le grillage, sa matière grise et sa transparence, rappellent les visions fantasmées de l’avenir.
La rencontre comme un prologue
Ce projet prend racine sur un coup de dé et une audace : Lana Von Thorn et les deux fondateurs de la galerie, Olga du Saillant et Felix Cholet, se sont rencontrés il y a un an. Les travaux étaient en cours dans cet Atelier qui se préparait à devenir Galerie. Ils se sont aussitôt entendus, et les galeristes ont promis à l’artiste qu’ils lui confieraient un jour l’espace pour une carte blanche. Cet événement exceptionnel illustre le cran et l’énergie remarquables de Lana Von Thorn, Olga du Saillant et Felix Cholet.
Lana Von Thorn est en 5e année aux Beaux-Arts de Paris, dans l’atelier de Petrit Halilaj et Alvaro Urbano qui créent des sculptures immenses et théâtrales. Comme eux, elle peaufine la scénographie en s’inspirant dans son rapport à l’espace et à la sculpture, de Michael Heizer.
Vernissage les 13 et 14 avril
[Source : communiqué de presse]
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