0 Shares 835 Views

“Vrac Multivrac”, l’exposition de Delphine Reist au Frac Grand Large

6 juillet 2022
835 Vues

L’exposition de Delphine Reist s’établit dans différents espaces du Frac Grand Large : du parvis extérieur à la rue intérieure en passant par la halle industrielle des anciens Chantiers navals et le dernier étage qui surplombe la mer du Nord, jusqu’au 31 décembre 2022. Machines, outils et consommables se dressent, s’automatisent et s’inventent de nouvelles fonctions révélant un monde absurde et surprenant.

Depuis la fermeture des chantiers navals, dont le bâtiment du Frac est le dernier vestige, le port de Dunkerque a développé le transport des grands vracs, devenant ainsi le troisième port de France.

Avec le titre Vrac Multivrac, Delphine Reist nous relie à une réalité économique qui, par-delà les flux, se traduit dans des matières et des corps. L’artiste rend compte de cette réalité matérielle à travers des objets ou des empreintes, prélevés, déplacés ou détournés. Machines, outils et consommables semblent ne plus avoir besoin de nous. Ils se dressent, s’automatisent et s’inventent de nouvelles fonctions révélant un monde absurde et surprenant. Des appareils électroportatifs s’animent soudainement, un ballet circulaire de chaises à roulettes imprime ses marques au sol tandis que des seaux de béton renversés figent l’accident d’une chaine de travail à l’arrêt. Ces objets, choisis pour leur caractère archétypique, témoignent des mouvements profonds qui transforment nos sociétés : la bétonisation des villes, la tertiarisation de l’économie ou encore l’épuisement des ressources. Toutefois, ils ne se muent pas en symboles. Leur simple présence suffit à projeter des représentations alternatives du travail – de ses espaces, de ses rythmes et de ses mythes. Des bottes androgynes, une cadence déréglée, une sonnerie impromptue, des odeurs lancinantes, des huiles qui dégoulinent…

Si l’exposition dégage parfois une atmosphère de fin de partie, on y retrouve aussi le souvenir joyeux des navires baptisés tandis que l’ombre de cageots se transforme en gigantesques paquebots. Les objets de Delphine Reist sont ainsi peuplés de fantômes, mais ils sont aussi métamorphosés par une mécanique à la fois érotique et burlesque qui les inscrit dans notre présent.

[Source : Communiqué de Presse]

Articles liés

“Riding on a cloud” un récit émouvant à La Commune
Agenda
123 vues

“Riding on a cloud” un récit émouvant à La Commune

A dix-sept ans, Yasser, le frère de Rabih Mroué, subit une blessure qui le contraint à réapprendre à parler. C’est lui qui nous fait face sur scène. Ce questionnement de la représentation et des limites entre fiction et documentaire...

“Des maquereaux pour la sirène” au théâtre La Croisée des Chemins
Agenda
110 vues

“Des maquereaux pour la sirène” au théâtre La Croisée des Chemins

Victor l’a quittée. Ils vivaient une histoire d’amour fusionnelle depuis deux ans. Ce n’était pas toujours très beau, c’était parfois violent, mais elle était sûre d’une chose, il ne la quitterait jamais. Elle transformait chaque nouvelle marque qu’il infligeait...

La Croisée des Chemins dévoile le spectacle musical “Et les femmes poètes ?”
Agenda
109 vues

La Croisée des Chemins dévoile le spectacle musical “Et les femmes poètes ?”

Raconter la vie d’une femme dans sa poésie propre, de l’enfance à l’âge adulte. En découvrir la trame, en dérouler le fil. Les mains féminines ont beaucoup tissé, brodé, cousu mais elles ont aussi écrit ! Alors, place à leurs...