Victoire de Castellane – Gagosian Gallery
Les collections de Victoire de Castellane pour Dior ont redéfini et revitalisé la haute joaillerie pour une nouvelle génération. Pour le projet ‘Fleurs d’excès’, elle est allée plus loin encore pour créer une œuvre qui évoque les obsessions joaillères de temps révolus tels que le rossignol mécanique des fables de Hans Christian Andersen, les Œufs Fabergé, ou encore les bestiaires d’animaux mythiques ou réels. Chacune de ces pièces complexes et hybrides contient un élément amovible; elle peut donc être exposée comme «un bijou au repos, en attente d’être porté.»
Indifférente aux conventions, passionnée par l’histoire, stimulée par les défis technologiques, Victoire de Castellane puise ses idées dans un imaginaire exubérant, alimenté par des sources aussi diverses que l’élan vital de la nature ou les artifices merveilleux du Technicolor. Des Frères Grimm à Walt Disney, des icônes voluptueuses d’Hollywood aux personnages des mangas, de la culture pop pétillante aux abîmes de l’inconscient, le spectre de ses inspirations couvre un large champ. Il n’est ainsi pas étonnant que le résultat soit stupéfiant, brouillant les frontières entre le réel et l’artificiel, se jouant du beau et du grotesque, glissant du subtil à l’excessivement baroque. Formes provocantes, messages énigmatiques : Victoire de Castellane crée de pervers trésors, en adéquation avec notre époque.
Les substances hallucinogènes, et leur promesse de voyage mental, ont inspiré et fasciné les artistes à travers les âges et le monde. Les fleurs de Victoire de Castellane sont enivrantes, mais aussi dangereuses par le poison qu’elles secrètent. Elles incarnent ici la femme «sous influence», dans toute sa splendeur romantique, tourmentée, irrésistible, dans un compendium de spécimens fantasmagoriques, dotés de fausses appellations scientifiques Heroïna Romanticam Dolorosa et la Crystalucinae Metha Agressiva.
Victoire de Castellane travaille les matériaux comme personne ne l’a fait avant elle et choisit les pierres précieuses pour leur beauté et forme atypiques autant que pour les liens qu’elles sont susceptibles d’entretenir avec sa démarche narrative. Elle les préfère brutes et non taillées, telles qu’elles apparaissent dans la nature. Montées sur de l’argent, fidèlement à la tradition, elles sont ensuite recouvertes d’une laque rendant l’aspect et la couleur de la monture: d’un rose brillant et opaque comme le plastique ou le chewing gum (Acidae Lili Pervertus); d’un vert-doré irisé qui évoque les ailes d’un scarabée (Cana Bisextem Now) ; à un pourpre intense et mat, tel du pigment pur (Opiom Velourosa Purpra). Des pierres dures comme le jaspe, la rhyolite, l’agate, du bois fossilisé, et de la chalcopyrite sont alors sculptés comme bases individuelles qui supportent et soulignent l’essence hallucinatoire (si ce n’est hallucinogène) de chaque pièce.
Victoire de Castellane
Du 2 au 22 mars 2011
Du mardi au samedi de 11h à 19h
Informations : 01.75.00.05.92 ou paris@gagosian.com
Gagosian Gallery Paris Project Space
4 rue de Ponthieu
75008 Paris
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