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Une sorte d’Alaska – Théâtre les Déchargeurs

27 août 2013
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On assiste, avec le Dr Hornby qui a pris soin d’elle pendant ses années de coma et fini par épouser sa sœur Pauline, à son réveil. Déborah va devoir accepter et intégrer ces 15 longues années de non-vécu et pouvoir enfin exister dans une réalité commune.

Harold Pinter

Il est né le 10 octobre 1930 à Hackney, un quartier de l’East End, qui était à l’époque populaire et industriel. Petit garçon morose, il garde de sa prime jeunesse des images précises (la puanteur d’une usine à savon), mais aussi la marque d’une désorientation angoissée (crise sociale, chômage, montée du nazisme, guerre civile espagnole, importante campagne antisémite en Grande-Bretagne).

En 1940, au déclenchement de la seconde guerre mondiale, la famille quitte Londres (où il ne reviendra qu’à l’âge de quatorze ans) pour échapper aux raids aériens allemands. Il confiera plus tard: La condition de bombardé ne m’a jamais quitté.

Le mot du metteur en scène

La mort de Pinter en 2008 a été pour moi l’occasion de redécouvrir son œuvre, de me plonger dans ses écrits et films. J’avais d’abord travaillé le rôle d’Edward dans Une petite douleur, dans le cadre de ma formation théâtrale, avant d’interpréter celui de Duff dans Paysage.

Pour cette nouvelle mise en scène, ce qui m’a principalement séduit, c’est l’évocation de ce réveil, après une longue période de sommeil. Comment retrouver sa place au sein d’un monde que l’on ne possède plus ?

Le temps est au centre de ce texte. En particulier sa relativité, directement liée à la perception de la réalité qu’en ont les personnages. Les fractures temporelles font écho aux fractures relationnelles entre les êtres… L’action a beau se dérouler dans une seule unité de temps, la perception qu’en a le personnage principal (Deborah) est faussée. Le sommeil soustrait à la conscience du vieillissement et brise les liens familiaux, faussant également les rapports d’âge des personnages.

C’est cet aspect de confrontation à la jeunesse insouciante, oublieuse du temps et créatrice de réalités nouvelles que ce spectacle voudra mettre en lumière. Quand on aime, quand on dort, quand on est mort, dans quelle autre réalité temporelle est-on ? Dédouané, libéré des inquiétudes, des devoirs, des échéances ?

Fuit-on alors la réalité ou s’échappe-t-on de la prison d’une temporalité finalement suggestive ?

Telles sont les questions que cette pièce soulève en chacun de nous…

Une sorte d’Alaska

D’Harold Pinter

Mise en scène d’Ulysse di Gregorio

Avec Dorothée Deblaton, Grégoire Pallardy et Marinelly Vaslon

Du 26 aout au 16 décembre 2013
Le lundi à 21h30

Tarif Plein: 24€
Tarif Plein: 10€

Durée: 1h20

Théâtre les Déchargeurs 
3, rue des Déchargeurs 
75001 Paris
M° Châtelet 

www.lesdechargeurs.fr

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