Un solo show de Théo Lopez à la galerie suisse Russo Yubero
Du 13 septembre au 25 octobre, le street-artiste Théo Lopez expose ses œuvres à la galerie suisse Russo Yubero. Renaud Faroux revient sur son parcours…
Théo Lopez se fait remarquer et intègre très tôt par le collectif d’artistes 9e Concept, créé par Stéphane Carricondo, Ned et Jerk 45. Il s’inspire tout d’abord de masques ethnographiques, recompose des entrelacs maoris mêlés à des éléments anthropomorphes, qui donnent naissance à des villes futuristes, un univers onirique et mystique. Ses représentions kaléidoscopiques de visages colorés, ses foisonnements de végétaux, se caractérisent par un point commun : l’utilisation rigoureuse de la symétrie.
A partir de 2013, lors de ses premières expositions, il présente des pièces où des lignes aléatoires, des nœuds compliqués se transforment en paysages, en totems à identités multiples. L’atmosphère semble peuplée de perroquets et autres oiseaux fabuleux. La perspective multiplie les angles de vue, nie la hiérarchie des points de fuite dans un chromatisme brûlant et des contrastes nets de couleurs primaires.
Son passage de la figuration à l’abstraction date de son séjour en Israël en mai 2015. Son premier travail vraiment abstrait apparaît au cours de ce voyage de dix jours, où il était parti peindre des fresques avec des artistes locaux. La solution plastique sera sa prise de conscience que par la peinture, l’espace devient élastique !
A partir de cette expérience formatrice, Théo Lopez va recadrer son sujet dans ce qu’il peut avoir de plus abstrait, de plus géométrique et s’interroger sur le processus et les moyens de production, qu’il s’agisse du support ou de l’utilisation de caches, de bombes aérosols ou d’adhésif. Tout rapport représentatif, figuratif, est éliminé au profit du seul jeu de la couleur, des taches et des lignes. Inventer, c’est renouveler.
Théo Lopez s’inspire du monde organique, pour retrouver la peinture à l’état naissant. L’artiste suggère ainsi que sa peinture est l’expression de la vie rêvée et s’organise comme une fonction cosmique. Théo Lopez, loin de sa rigueur géométrique initiale tend actuellement à dissoudre les formes élémentaires. Loin de susciter une seule émotion sensorielle, le tableau doit agir comme un objet enchanté abordant non seulement la vison des formes et des couleurs, mais aussi celle des absences, des dédoublements, des souvenirs, des ambivalences psychiques et physiques. Sa quête spirituelle rejoint celle de Rimbaud qui écrivait dans la Lettre au Voyant : « L’esprit qui tire et qui accroche donne forme ou informe. »
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