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Un Platonov – Théâtre de l’Opprimé

4 mars 2010
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platonov theatre opprime

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« Platonov est la meilleure expression de l’incertitude de notre époque »

Ne pas faire un Platonov de plus (de trop ? petite note d’humour et il en faut pour Tchekhov), éviter la théâtralisation, se mettre en jeu permanent, ne pas se réfugier dans du savoir-faire, se brûler certainement et essayer de comprendre le pourquoi d’une attirance indescriptible pour ce personnage et cette pièce-fleuve. Voilà énoncées de manière débridée quelques pistes qui me conduisent, je dirais fatalement à cette partition.

Je souhaite amener toute l’équipe de comédiens sur ce chemin du trouble et effacer les archétypes de la représentation théâtrale.

Peu de costumes, une adaptation ancrée dans notre temps, une scène singulière, tout doit contribuer à effacer la distance. Miroir à peine déformé de nos propres existences, « Un Platonov » est donnée dans un grand espace en bois sur lequel se déroulera le jeu. Un espace vide, intérieur ou extérieur selon les besoins, quelques accessoires, de la lumière. La jauge limitée permet la confidentialité que réclame le théâtre de Tchekhov.

Nous sommes témoins, complices, rats de laboratoire. Tchekhov parle de nous. Pas de héros. Rien que de l’humanité. Tchekhov voulait de la simplicité avant tout.

Un Platonov de «quadras» qui nous questionne sur le monde d’aujourd’hui. La perte de repères, la peur du lendemain, la sacralisation du passé, tout cela nous constitue au quotidien, nous rend parfois drôles, touchants mais souvent pathétiques.

Jouer Platonov, c’est chercher le creux, la face sombre du fanfaron, questionner le séducteur d’opérette et mettre à jour l’être irresponsable, touchant mais également dangereux.
C’est questionner le vide, miroir de nos vies.
Cela doit être drôle, risible et triste à en crever.

Platonov, ce n’est pas que « être sans père » et sans repère, c’est je le crois surtout profondément l’absence de mère. Cela se lit dans son rapport aux femmes. Platonov, court désespérément après la sienne. Les femmes constituent sa quête, dérisoire et pathétique, dévoilant son immaturité et son inadaptation au monde.

C’est pour moi un frère de théâtre que j’ai envie de questionner. Histoire d’apprendre à vivre. Après tout, c’est cela aussi le théâtre : ça aide à vivre.

Un Platonov
Anton Tchekhov

Mise en scène : Serge Lipszyc et Franck Berthier
Texte : Valérie durin et Serge Lipszyc
Scénographie : Sandrine Lamblin
Lumières : Jean-Louis Martineau

Distribution
Anna Pétrovna Voïnitséva, jeune veuve, générale : Valérie Durin
Serguéï Pavlovitch Voïnitsev, fils du général Voïnitsev, né d’un premier mariage :
Pierre Ficheux
Sofia Iégorovna, son épouse : Juliane Corre
Porfiri Sémionovitch Glagoliev, Banquier : Patrick Palméro
Kirill Porfiriévitch Glagoliev, Glagoliev 2, son fils : Sylvain Méallet
Maria Efimovna Grékova, une femme : Judith D’Aleazzo
Ivan Ivanovitch Triletski, colonel en retraite : René Jauneau
Nikolaï Ivanovitch Trileski, son fils, médecin : Bruno Cadillon
Abram Abramovitch Venguérovitch, Juif aisé : Gérard Chabanier
Isaak Abramovitch Venguérovitch, son fils, étudiant : Julien Léonelli
Timofeï Gordéïévitch Bougrov, Marchand : Stéphane Gallet
Mikhaïl Vassiliévitch Platonov, instituteur rural : Serge Lipszyc
Alexandra Ivanovna (sacha), son épouse : Catherine Ferri
Ossip, voleur de chevaux : Marc Ségala

Du 24 mars au 4 avril 2010
Du mercredi au samedi à 20h30, dimanche à 17 H , relâche lundi et mardi
Intégrale : tous les samedis à 16 H
16 H Un Platonov – 18 H 30 Intermède croustillant – 20 H Trois soeurs
Tarif plein 16 euros, tarif réduit 12 euros, groupe 10 euros

Théâtre de l’opprimé
78 rue du charolais
75012 Paris
Tel : 01 43 40 44 44

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