Un bilan mitigé pour Art Cologne
Un bilan mitigé pour Art Cologne |
La 48e édition de la foire Art Cologne a fermé ses portes dimanche 13 avril, après cinq jours placés sous le signe d’une activité mitigée, avec un bon départ le jour du vernissage, un creux les jeudis et vendrediS pour se conclure sur un week-end plus dynamique.
Près de 55.000 visiteurs ont arpenté les allées du Hall 1 de la Koelmesse, où certains stands auraient pu aisément être transposés à Art Basel, avec des galeries de niveau international qui sont revenues à Cologne dès 2013 (David Zwirner, Thaddaeus Ropac, David Zwirner, Hauser & Wirth, Karsten Greve, Michael Werner) et Victoria Miro cette année. « Art Cologne s’améliore depuis trois ans, elle est redevenue internationale et attire tous les grands collectionneurs allemands. Le niveau du public et des stands est nettement plus élevé » confie Marcus Roth de la galerie Thaddaeus Ropac. Il est vrai que les collectionneurs américains Don et Mera Rubell ont été aperçus sur la foire, tout comme Nancy et Bob Mollers, Susan et Michael Hort, Fernando Lopez et Marshall Coburn, Mimi Dusselier et Bernard Soens, ces derniers venant de Belgique. Mais malgré tout, l’ouverture à l’international reste réduite par rapport à la Fiac ou Art Basel si l&rsqu o;on regarde le contingent de galeries, puisque plus de 60% des galeries sont allemandes et autrichiennes (133 sur un total de 225 galeries). La galerie Carolina Nitsch de New York qui participe à la foire pour la première fois nuance cependant, ayant vendu à des collectionneurs belges, autrichiens et hollandais : « Art Cologne a la chance de s’imposer comme une foire européenne ; la qualité et le niveau de l’offre sont bons. » Un effort important a été effectué sur les États-Unis puisque seize galeries américaines étaient présentes, contre huit parisiennes, sept belges, huit londoniennes ou neuf hollandaises. Cette présence soutenue s’explique certainement par le fait que le directeur de la foire depuis 2008, Daniel Hug, a été galeriste pendant de nombreuses années à Los Angeles, et qu’il a instauré depuis plusieurs éditions une collaboration avec NADA (New Art Dealers Alliance). Cette année, l’échange avec cette association de marchands américain a pris la forme d’une section intégrée à la foire – contrairement à l’année dernière où les stands étaient délimités -, où étaient présentées deux galeries ou un projet commun. Les stands étaient répartis aux angles du 1er étage réunissant les galeries plus contemporaines. Une foire reflet du marché allemand Malgré tout, la foire est clairement tournée vers un marché local, germano-centré, s’adressant à de nombreux collectionneurs allemands qui ne font pas les grandes foires internationales, que l’on ne retrouvera donc pas à Art Basel, à la Fiac ou à Miami. D’où l’intérêt pour les galeries étrangères de venir capter cette cible qui est, de l’avis de tous, de qualité car constituée d’un public érudit, connaisseur et fidèle. Un collectionneur pourra sans retenue acheter dans le temps plusieurs œuvres d’un même artiste. Peut-être que la tendance artistique que l’on peut relever sur la foire en dit long sur le goût de ces collectionneurs allemands : l’abstraction l’emporte largement sur la figuration, beaucoup d’art géométrique, aussi bien dans la partie historique que dans la création contemporaine, très peu de photographie ou d’art vidéo pour laisser la place à une majorité de peintures. Certaines galeries se sont plaintes du niveau très faible de contacts et de ventes (en couvrant à peine les frais) là où d’autres affichent de belles ventes : la galerie Eigen + Art (Leipzig/Berlin) a vendu deux bronzes de Stella Hamberg à 120.000 euros chacun, la galerie Klaus Gerrit Friese (Stuttgart) une œuvre de Cornelius Völker à 30.000 euros, la galerie Levy (Hambourg) la toile Winston Winnie de Mel Ramos à 170.000 euros. Mais l’œuvre la plus chère du salon est restée invendue : il s’agit de La peur du lièvre de Franz Marc réalisée en 1912 proposée à 9,4 millions d’euros. Il s’agissait de la seule œuvre présentée par la galerie Thomas (Münich), une opération de promotion pour la galerie qui fête ses 50 ans. Beaucoup de discussions sont en cours après la fermeture du salon, avec entre autres exemples à la galerie Ropac la sculpture en bronze de Georg Baselitz Zero Ende (1,3 million d’euros) ou des œuvres de Juli en Salaud à la galerie Suzanne Tarasiève (Paris). La nouveauté de cette édition est également le fait qu’alors qu’Art Cologne a longtemps été présentée comme une concurrente d’Art Brussels, les deux foires se sont entendues pour ajuster leurs dates alors qu’elles se chevauchaient jusqu’à présent, pour faciliter la participation aux deux événements. Art Media Agency |
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