Un art autre ? Artistes autour de Michel Tapié – Christie’s Paris
Au sein même des locaux du 9 avenue Matignon qui ont hébergé ses bureaux et où ses recherches avaient déjà été mises en avant en 1984 et 1994 à travers deux expositions que seront présentées une soixantaine d’œuvres prêtées par des musées et des collectionneurs pour illustrer la richesse de son parcours.
« Nous avons décidé d’organiser une exposition, hommage à Michel Tapié et de perpétuer ainsi sa mémoire dans les salons d’exposition de Christie’s Paris qui furent un temps son lieu de travail. La loi du 20 juillet 2011 offrant la possibilité aux maisons de vente d’effectuer des ventes de gré à gré, certaines œuvres seront, dans ce cadre juridique, susceptibles d’être vendues. » précise François de Ricqlès, président de Christie’s France.
La réputation de Michel Tapié, figure internationale et incontournable du monde de l’art des années 1940 aux années 1970, s’est bâtie autour d’expositions de Dubuffet et de Fautrier qu’il conçoit pour le compte du galeriste René Drouin. Ces deux artistes provoquent chez lui un véritable choc, le sentiment de « percevoir cette autre chose » (M. Tapié, Un art autre, Paris, novembre 1952).
Refusant « les troupeaux [qui] n’ont de sens que par rapport aux barrières qu’ils se donnent », il recherche des créateurs offrant une autre vision, un art qui ne rentrerait pas dans des catégories préétablies.
Pour Alexandre Carel, directeur du département d’Art Contemporain, à Paris : « Michel Tapié est un véritable précurseur. Il est constamment à la recherche d’individualités. Soixante ans après la publication de Un art autre, la liberté de ses choix esthétiques non conformes frappe encore. Parce qu’il est l’un des premiers, après la guerre, à jeter un pont entre New York et Paris, Tapié est parvenu à créer des événements culturels dont le retentissement fût véritablement international. »
Michel Tapié est à l’origine de très nombreuses expositions. Il a en effet travaillé comme conseiller auprès des galeristes les plus attentifs aux nouvelles générations, comme René Drouin, Nina Dausset, Paul Fachetti, Jean Larcarde ou Rodolphe Stadler. Il a contribué à la reconnaissance d’artistes français tels que Dubuffet, Mathieu, Fautrier, Hartung, Michaux ou Wols et d’artistes étrangers comme Pollock, De Kooning, Francis, Hofmann, Jenkins ou encore Joan Mitchell. Véritable « découvreur », il a eu la volonté de ne pas se limiter au seul univers artistique parisien. Il s’est très tôt intéressé, dès 1957, à d’autres territoires de création, notamment au Japon où il a découvert le groupe Gutaïa. Il y trouve une forme radicale d’expression qui le touche profondément. Sa recherche constante de nouveaux artistes l’amène à explorer l’Espagne, du côté de Tapiès, l’Italie avec Fontana, Burri ou Accardi et à repousser les frontières « classiques » de l’art en consacrant, dans les années 1970, des expositions à des artistes asiatiques et iraniens.
Cette exposition regroupera, autour de la figure du critique, un ensemble d’oeuvres reflétant la diversité et la richesse des artistes qu’il a défendu et au sujet desquels, dès 1951, il écrivait : « Se pourrait-il que nous vivions une passionnante époque ? ».
Un art autre ? Artistes autour de Michel Tapié
Œuvres de Bluhm, Burri, Capogrossi, De Kooning, Dubuffet, Falkenstein, Fautrier, Fontana, Francis, Gribaudo, Guiette, Hartung, Hofmann, Imaï, Jenkins, Kanayama, Kline, Marca Relli, Masanobu, Mathieu, Michaux, Motonaga, Murakami, Ossorio, Pollock, Richier, Riopelle, Schumacher, Serpan, Shimamoto, Shiraga, Sumi, Tapiès, Tobey, Uemae, Wols et Zenderoudi
Scénographie de l’exposition : Charles Zana
Du 31 janvier au 29 février 2012, de 10h à 18h
Exposition publique et gratuite
Christie’s France
9, avenue Matignon
75008 Paris
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