Ulises Silva – Festival de l’imaginaire – La Marbrerie
Musique urbaine d’Asunción
Né en 1965 à Sajonia, quartier populaire d’Asunción, Ulises Silva a passé une partie de son enfance à Buenos Aires, où sa famille a émigré dans les années 1970, lorsque le Paraguay traversait une grave crise économique et politique (dictature du Général Stroessner). Sa famille est musicienne, et il grandit à l’écoute des guaranias chantées par sa mère, ainsi que des guitares de ses frères et surtout de celle de son père, amateur des chansons et poèmes d’Emiliano Rivarola Fernández.
La famille revient à Asunción au début des années 1980. Ulises poursuit alors des études musicales et commence à composer, influencé par les traditions de son pays et par certains artistes de la Nueva Canción espagnole (mouvement artistique et musical anti-franquiste) et de la Nueva Troba cubaine (mouvement inspiré par la Nueva Canción chilienne, artistes engagés contre la dictature). Il construit sa carrière musicale dans les fêtes communautaires de quartier, familiales (mariages, anniversaires) et militantes de la région d’Asunción, tout en se nourrissant de voyages et de rencontres musicales en Amérique latine. En 2001, il crée son groupe, « Café caliente », et acquiert peu à peu une notoriété nationale, grâce à l’originalité de ses compositions et à leur ancrage dans la culture urbaine populaire. Ulises raconte avec émotion et humour la vie sociale des quartiers populaires d’Asunción, leurs traditions, sans crainte de dénoncer les difficultés politiques et économiques.
Sa musique puise à la fois dans les formes musicales venues d’Europe à l’époque coloniale, remaniées et devenues traditionnelles au Paraguay, telles que la polca paraguaya, dont la forme mélodique et le rythme sont bien différentes de son origine tchèque, ou la galopa, mais aussi dans les mélodies dites « indigènes », c’est-à-dire guaranis. Mais en digne héritier de la tradition poétique d’Amérique latine, et dans le sillage de Chico Buarque, Ulises est surtout reconnu pour son originalité et sa créativité dans la composition de textes tant en guarani qu’en espagnol, et en jopará, le parler populaire d’Asunción, qui mélange guarani et espagnol, qu’Ulises nomme avec humour « guarañol » dans ses chansons.
Ulises Silva a collaboré avec différents grands chanteurs paraguayens et latino-américains, tels Ricardo Flecha (Paraguay), Daniel Viglietti (Uruguay), ou Vicente Feliú (Cuba). S’il joue différents instruments, Ulises s’accompagne surtout, en concert, à la guitare classique – qui reste avec la harpe l’instrument le plus joué au Paraguay –, escorté d’un requinto (petite guitare accordée plus haut que la guitare classique) et d’une guitare basse, suivant en cela la tradition des trios du campoparaguayen. Il y adjoint une harpe paraguayenne, un accordéon ou un bandonéon, et parfois un cajón– la percussion venue des musiques criollas de la côte péruvienne, aujourd’hui très répandue en Amérique latine.
Aujourd’hui reconnu comme le meilleur représentant de la tradition musicale urbaine à Asunción, Ulises Silva sera pour la première fois en France dans le cadre du Festival de l’Imaginaire 2018. Son groupe sera accompagné par l’un des meilleurs musiciens actuels de harpe paraguayenne, Christian González, qui proposera en première partie des pièces traditionnelles et des compositions personnelles sur cet instrument encore mal connu en France.
[Source : communiqué de presse]
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