Tsutsugaki, Textiles indigo du Japon – Musée Guimet
A l’occasion de la saison japonaise, le musée Guimet a souhaité faire découvrir au public l’art méconnu mais sensationnel du tsutsugaki en exposant une trentaine de textiles de type tsutsugaki 筒描 issus d’une collection privée japonaise, l’une des plus riches au monde, accompagnés d’une dizaine de pièces issues du prestigieux fonds Riboud appartenant au musée Guimet.
Le tsutsugaki (de tsutsu, « tube » et de gaki, « dessin ») désigne une technique japonaise de teinture à l’indigo accompagnée de décors réalisés par réserve à la pâte de riz, mais aussi et surtout les oeuvres textiles qui en procèdent, dont les plus anciens témoignages remontent au XVIe siècle. La renommée des tsutsugaki provient de leur assemblage quasi invisible de tissus, de la force de leurs couleurs et de la qualité de leurs dessins, comparables à de véritables tableaux auxquels il ne manquerait qu’une signature.
On pense que des artistes majeurs ont créé en leur temps des motifs de tsutsugaki. À l’image de l’art de l’estampe, le tsutsugaki st un art populaire qui relève à la fois du dessin et de la teinture, résultat d’un processus de création complexe qui fait appel à plusieurs savoir-faire conjoints (le dessinateur, l’artisan et le teinturier). Né à l’époque de Muromachi (1337-1573), le tsutsugaki a connu son apogée au cours de l’époque d’Edo (1603-1868).
Les motifs des tsutsugaki diffèrent selon les régions. Au nord-est du Japon les motifs de singes prédominent, tandis qu’à Kyûshû, au sud-est de l’archipel, le shishi (lion japonais) et le dragon s’imposent dans des coloris particulièrement vifs et éclatants.
Chacun des motifs ornant ces textiles était choisi avec soin pour sa valeur symbolique de bon augure, souhaitant longévité et prospérité à leurs possesseurs.
Au-delà de leurs qualités esthétiques, les tsutsugaki sont une invitation à pénétrer au coeur de la culture japonaise : initialement commandés à l’occasion de grands événements rythmant la vie familiale et collective (mariages, naissances, décors d’autels pour cérémonies religieuses…), l’usage des tsutsugaki imprégnait la vie quotidienne des Japonais, avec ses bannières et ses kimonos de fête, avant de disparaître progressivement à la fin de la Seconde guerre mondiale.
Une sélection des plus belles pièces de cette collection privée sera complétée d’un superbe tsutsugaki qui a appartenu à Léonard Foujita. Mis en regard avec des oeuvres de la fameuse collection Riboud conservée au musée Guimet, l’ensemble témoigne de l’audace de leurs décors et de la vivacité des couleurs, qui font de ces textiles d’authentiques oeuvres d’art, empreintes de puissance et de sérénité.
Tsutsugaki, Textiles indigo du Japon
Du 10 juillet au 7 octobre 2013
Tous les jours sauf le mardi, de 10h à 18h
Plein tarif : 8€ // Tarif réduit : 6€
Musée Guimet
6, place d’Iéna
75116 Paris
M° Iena
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