Trois spectacles musicaux de Alfredo Arias au Théâtre du Rond-Point
Un projet, trois spectacles
L’origine de Trois tangos se trouve dans la musique d’Axel Krygier. Dès que j’ai écouté sa composition pour le ballet Secreto y Malibu, j’ai su que je voulais travailler avec lui.
C’est avec la complicité du dramaturge Gonzalo Demaria que nous avons abordé ce projet.
Nous nous sommes inspirés d’un dictionnaire du film policier en Argentine. Nous avons cherché à comprendre quels thèmes se répétaient dans les différents scénarios.
On a pu vérifier que le triangle amoureux, mari-femme-amant, était une situation d’une grande richesse criminelle. Nous avons aussi constaté que le cinéma des années 40-50 brisait avec insolence les frontières. A Buenos Aires, on tournait dans des décors figurant l’Europe ou les Etats-Unis. Nous avons imaginé alors les déplacements de ce triangle infernal à travers l’espace et le temps.
Pour colorer le tout d’une brillance surréelle, nous avons choisi les photographies des interprétations psychanalytiques de rêves de Greta Stern qui illustraient un journal féminin.
Les personnages de Trois tangos changent d’identité et d’époque selon les décors qu’ils traversent. Ils commencent leur histoire dans un faubourg sordide de Buenos Aires, poursuivent l’intrigue sur un paquebot italien entre Gênes et Rio. Ils finissent autour de la place de la Contrescarpe dans le 5ème arrondissement, quartier de mon arrivée à Paris.
Ces trois épisodes sont entièrement chantés : successivement, en espagnol, italien et en français, comme s’il s’agissait de trois brefs opéras pop. Au cours de leur voyage, les personnages sèment quelques joyeux cadavres…
Tatouage. C’est en lisant les Mémoires de Miguel de Molina, chanteur espagnol né à Malaga en 1908 et décédé en Argentine en 1993, que j’ai ressenti l’urgence de faire connaître la vie tortueuse de cet artiste qui fut la bête noire du franquisme. Ce régime ne lui laissa aucun répit et le poursuivit avec hargne. Une figure de taille s’est interposée entre la victime et son persécuteur : Eva Perón. Elle reconnut dans l’artiste espagnol un double d’elle-même : Elle aussi avait connu la fascination des studios de cinéma et ce passé lui avait valu par la suite le mépris de l’oligarchie de son pays. Eva offrit à Miguel de Molina une terre d’asile. Le destin fit qu’il triompha tandis qu’elle agonisait.
Cette narration théâtrale s’inspire librement de l’histoire réelle en la ponctuant d’une série de numéros de music-hall qui permettent aux personnages d’accéder à leur dimension mythologique.
Quant à Cabaret Brecht Tango Broadway, c’est surtout lié aux interprètes, Sandra Guida et Alejandra Radano. Le spectacle s’inspire de leur culture musicale et de leurs personnalités. Elles ont déjà triomphé dans Chicago de Bob Fosse. Elles explorent un répertoire qu’elles connaissent bien tantôt sur un mode humoristique, tantôt de façon plus dramatique.
Alfredo Arias
Trois tangos
Du tango, des airs de mandoline, des mélodies à la Bee Gees mâtinés des Beatles traversent ce monde ou les personnages sont possédés par la vengeance amoureuse.
Tatouage
Cette pièce musicale retrace les épisodes rocambolesques et douloureux de la vie de Miguel de Molina, né dans une famille modeste en Espagne. Miguelito va quitter le foyer maternel pour devenir boniche de bordels. Entre les prostituées et les toreros, il apprendra l’art de divertir et de chanter. Ce qui le conduira tout naturellement sous les projecteurs.
Cabaret Brecht Tango Broadway
« Ce cabaret réunit une série de styles contrastés passant de l’académisme froid de l’art déco, aux saveurs de champagne de l’art nouveau et au néogothique moderne, pour atterrir sur la terrasse d’un gratte-ciel d’où l’on peut apprécier le collier de bidonvilles qui entourent Buenos Aires. Cabaret Brecht, Tango, Broadway déploie ses perles : les chansons de Bertolt Brecht et Kurt Weill, les accents d’un tango nomade et les Broadway Songs, encadrés par des classiques du rock revisités par le groupe français Nouvelle Vague. » Alejandra Radano
Trois spectacles musicaux – Alfredo Arias
Trois tangos
Livret : Alfredo Arias et Gonzalo Demaria
Mise en scène : Alfredo Arias
Création musicale : Axel Krygier
Arrangements musicaux : Pedro Onetto
Avec : Carlos Casella, Maria Filali, Larry Hager, Marcos Montes, Alejandra Radano, Jorge Rodriguez
Chorégraphie : Jorge Rodriguez
Tatouage
Ecrit et mis en scène par : Alfredo Arias
Traduit de l’espagnol par : René de Ceccatty
Avec : Alfredo Arias, Carlos Casella, Sandra Guida, Alejandra Radano, Marcos Montes
Arrangements musicaux : Diego Vila
Accessoires : Larry Hager
Cabaret Brecht Tango Broadway
Chanteuses interprètes : Alejandra Radano et Sandra Guida
Au piano : Ezequiel Spucches
Mise en scène : Alfredo Arias
Et pour les trois créations
Costumes : Pablo Ramirez
Son : Julius Tessarech
Lumières : Patrick Debarbat
Coproduction Groupe TSE, Théâtre du Rond-Point
Jusqu’au 16 janvier 2010
Trois tangos du mardi au samedi à 18h30 (sauf le 31 décembre à 15h30, relâche les dimanches et lundis, le 11 novembre et le 25 décembre)
Tatouages du mardi au samedi à 21h (sauf le 31 décembre à 18h30, relâche les dimanches et lundis, le 11 novembre et le 25 décembre)
Cabaret Brecht Tango Broadway le dimanche à 18h30 (uniquement les dimanche)
Jusqu’au 10 janvier. Cinq représentations supplémentaires les dimanches à 16h à partir du 29 novembre
Plein tarif salle Jean Tardieu 28 euros
Tarifs réduits : groupe (8 personnes minimum) 20 euros / plus de 60 ans 24 euros
Demandeurs d’emploi 16 euros / moins de 30 ans 14 euros / carte imagine R 10 euros
Réservations au 01 44 95 98 21, au 0 892 701603 et sur www.theatredurondpoint.fr
Théâtre du Rond-Point – salle Jean Tardieu (176 places)
2 bis, avenue Franklin D. Roosevelt
75008 Paris
Métro : Franklin D. Roosevelt (ligne 1 et 9) ou Champs-Élysées Clemenceau (ligne 1 et 13)
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