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Trois grands classiques par la Compagnie Chouchenko – au Vingtième Théâtre

30 janvier 2016
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Trois grands classiques par la Compagnie Chouchenko - au Vingtième Théâtre

Trois grands classiques par la Compagnie Chouchenko

Mise en scène et adaptation de Manon Montel

Le Cid de Corneille

Chorégraphie de Claire Faurot

Avec Louise Bouvet, Dov Cohen, Bruno Degrines, Nathan Metral, Manon Montel, Léo
Paget, Thomas Willaime.

Du Jusqu’au 3 mars 2016

Les jeudis à 19h30
Jeudi 11 et 18 février à 14h30

Dom Juan de Molière

Chorégraphie de Claire Faurot
Combat Simon Gleizes

Avec  Stéphane Dauch, Jean-Christophe Freche, Franck Jouglas, Manon Montel, Léo
Paget, Charlotte Ruby (violoncelle)

Jusqu’au 4 mars 2016

Tous les vendredis à 19h30

Les Misérables de Victor Hugo

Chorégraphie Claire Faurot

Avec  Dov Cohen, Stéphane Dauch, Claire Faurot, Jean-Christophe Freche, Cécile
Genovèse, Manon Montel, Léo Paget, François Pérache

Jusqu’au 6 mars 2016

Tous les samedi à 19h30
Tous les dimanches à 15h
Matinée supplémentaire le 4 février à 14h30

Vingtième Théâtre
7, rue des Plâtrières
75020 Paris
M°Ménilmontant

www.vingtiemetheatre.com
www.chouchenko.com

Jusqu’au 6 mars 2016

Trois classiques revisités par la Compagnie Chouchenko ! Le Cid de Corneille, Dom Juan de Molière et Les Misérables de Victor Hugo en coréalisation avec le Vingtième Théâtre.

Depuis 2009, la Compagnie Chouchenko se passionne pour les grands classiques, avec une seule et unique quête : faire voyager le spectateur par le Théâtre, le Chant, la Danse et la Musique…

Trois grands classiques par la Compagnie Chouchenko - au Vingtieme Theatre
Le CID de Pierre Corneille

Comme pour Roméo et Juliette, la vendetta familiale s’impose à Rodrigue et Chimène : leur amour doit être impossible. Autour d’eux triomphent la Cour du Roi, la mort, la démesure…

L’alexandrin de Corneille simple, direct et efficace se mêle ici aux autres arts …autant de façon de laisser s’exprimer la passion des corps.

Note de mise en scène

« Que de maux et de pleurs nous coûteront nos pères ». Comme pour Roméo et Juliette, la vendetta familiale s’impose à Rodrigue et Chimène : leur amour doit être impossible. Le Cid dessine le parcours initiatique d’un homme et l’émancipation d’une femme qui, dans la fougue de la jeunesse, affirment leur individualité contre les règles d’honneur. La pièce est avant tout un éloge de la vie et de la subversion (« désobéir un peu n’est pas un si grand crime ») où les héros cornéliens remettent en cause l’autorité des pères mais aussi celle de l’Etat politique.

A la difference des grandes tragédies classiques, le Cid est une tragi-comédie dont l’auteur assume la part de comédie. La mise en scène a choisi de valoriser celle-ci à travers la figure du roi. Interprété par un comédien jeune, il est loin de la figure royale classique. Infantile, capricieux, futile, le roi cherche l’amusement. Face à lui, seul le Comte se rebelle. « Pour grands que soient les rois, ils sont ceux que nous sommes / Ils peuvent se tromper comme les autres hommes ».

Pour tenir le spectateur en haleine et lui transmettre la puissance d’une écriture réputée difficile, la mise en scène a réaménagé le texte en préservant sa substantifique moelle.

Repris en choeur par les comédiens, certains alexandrins ressortent pour témoigner de la folie qui s’empare des personnages, dans un rythme de plus en plus soutenu et déchirant.

L’esthétique du spectacle participe à cette dynamique. Les costumes stylisés suggèrent subtilement l’époque, alliant éléments historiques et contemporains. L’absence délibérée d’accessoire et notamment de l’épée accentue la présence des corps. La scénographie centre l’image sur l’indispensable : le trône royal et l’onirisme (grâce à la construction d’un rideau lumineux, symbole de la voie lactée et de la domination du divin sur les protagonistes). L’espace s’ouvre ainsi, laissant place à l’expression de la violence des passions.

[embedyt] https://www.youtube.com/watch?v=WBAGP_5j5fI[/embedyt]

Trois grands classiques par la Compagnie Chouchenko - au Vingtième ThéâtreDom Juan de Molière

Détruisant les règles de la morale, l’insatiable Dom Juan parcourt le pays à la recherche de nouvelles conquêtes amoureuses, accompagné de son fidèle serviteur Sganarelle. Tour à tour, comédie et tragédie se frôlent et se confondent. Ce spectacle tout public mêlant différents arts – danse, clown, musique, combats – emporte les spectateurs dans l’univers débridé de Dom Juan.

Note de mise en scène

Le mythe de Dom Juan, voluptueux et subversif, est l’un des plus grands de la littérature universelle. Qui est ce Dom Juan ? Un héros impie qui séduit les femmes, défie la société, la famille, la religion, Dieu, jusque dans sa mort ? Comment représenter un personnage condamné aux flammes de l’Enfer dans le contexte actuel du 21ème siècle où la religion n’a plus la même importance ?
La mise en scène a choisi de placer Dom Juan dans l’univers des années 1920, ère des « brigands », de la prohibition, d’Al Capone, « ces méchants » qui exercent encore une certaine fascination. Dom Juan est à la fois ombre et lumière. D’un côté ombre par son côté destructeur. Dès qu’il touche une femme, elle est perdue pour toujours. Et de l’autre, lumière, il refuse de croire à la sorcellerie, aux rituels mystiques et même à la religion. « Je crois que deux et deux sont quatre, Sganarelle, et que quatre et quatre sont huit ». Face à son crédule valet Sganarelle, l’athéisme de Dom Juan est, au 17ème siècle, révolutionnaire.

L’innovation de cette version est d’avoir créée un personnage supplémentaire : celui du double de Dom Juan. Interprété par une comédienne violoncelliste, costumé comme lui, il représente son prolongement, une autre partie de lui-même. Muet, il ne s’exprime qu’en musique. Fantomatique, seul Dom Juan peut le voir. Deux corps pour un personnage, telle est la schizophrénie du personnage éponyme. Il ne fuit pas les flammes de l’Enfer mais l’autre partie de lui-même. Toujours en quête de liberté, assoiffé de sensations fortes, il brûle la vie par les deux bouts.

Malgré cet aspect dramatique, Dom Juan reste une comédie. « Instruire et divertir », voilà le leit-motiv de Molière que la mise en scène reprend. A la manière des oeuvres shakespeariennes, la pièce alterne les scènes de tragédie et de comédie. En plus de la musique, de la danse, des chants et des combats, la mise en scène a sollicité un autre art, « le clown », pas le clown de cirque, mais celui du théâtre, de Beckett et Ionesco. Face à la cruauté de Dom Juan, à la toute-puissance du Commandeur, au désespoir d’Elvire, les personnages « naïfs » comme les petites paysannes Charlotte et Mathurine s’affublent de leur nez. De là tout le contraste entre les castes sociales, les dominants et les dominés, prend son sens.

Amusé et ému, le public les suit, emporté dans l’univers débridé de Dom Juan.

Dom Juan

Assoiffé de sensations fortes, détruisant les règles de la morale, l’insatiable Dom Juan parcourt le pays à la recherche de nouvelles conquêtes amoureuses, accompagné de son fidèle serviteur Sganarelle. Pour relever la bipolarité du personnage éponyme, mi ombre mi lumière, la mise en scène imagine un nouveau personnage : un double féminin, violoncelliste.

Tragédie, fantastique, mais aussi comédie : tous les registres se mêlent à cette pièce, sans doute la plus shakespearienne de son auteur. Aussi pour les personnages naïfs, le spectacle sollicite l’art insolite du clown, pas celui du cirque, mais celui du théâtre, de Beckett et Ionesco. Face à la cruauté de Dom Juan, ce décalage esthétique crée de la jubilation tout en illustrant les jeux de pouvoir entre dominants et dominés. Terriblement contemporaine, la pièce interroge sur les injustices sociales, avec comme principale arme le rire.

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Trois grands classiques par la Compagnie Chouchenko - au Vingtième Théâtre
Les Misérables de Victor Hugo

Jean Valjean, Cosette, Javert, Gavroche, Thénardier, tous ces personnages mythiques sont réunis pour faire renaître cette oeuvre magistrale. Une véritable Saga inscrite dans un XIXème siècle riche en bouleversements politiques et sociaux.

Le parcours des personnages, jalonné de douleurs et d’espérances, se fait dans un univers coloré, rempli de contrastes, et ponctué de refrains populaires.

Note de mise en scène

« Tant qu’il existera, par le fait des lois et des moeurs, une damnation sociale ; tant que les trois problèmes du siècle, la dégradation de l’homme par le prolétariat, la déchéance de la
femme par la faim, l’atrophie de l’enfant par la nuit, ne seront pas résolus ; des livres de la nature de celui-ci pourront ne pas être inutiles. » Préface des Misérables de Victor Hugo.

Adapter les Misérables, oeuvre colossale, quelle belle gageure pour un metteur en scène. Comment réussir à donner à vie à 1800 pages, en 1h30 ? Comment représenter à leur juste valeur les scènes des barricades, de l’auberge, de l’usine, de Montreuil-sur-Mer… ? Le tout en respectant et en faisant honneur au génie hugolien ?

Depuis plusieurs années, tel a été le travail en profondeur de la Compagnie Chouchenko : écrire et mettre en scène cette épopée mythique, cette saga jalonnée de douleur et d’espérance, ces différents chemins de la vie si bouleversés et bouleversants.

Après les différents films, et la fameuse comédie musicale, il fallait trouver une marque, une empreinte particulière à ce spectacle. Le choix s’est porté sur le personnage de Madame Thénardier. Interprété par une comédienne accordéoniste, elle devient la narratrice de la pièce. Sa gouaille populaire apostrophe directement le public, cassant ainsi le quatrième mur.

La mise en scène s’est construite à partir du paradoxe hugolien : confronter le grotesque et le sublime, balancer entre le bas et le haut, suivre le parcours individuel et le destin d’une nation. Grâce à la faculté de travestissement des huit artistes de la distribution, la totalité des personnages clés est incarnée sur scène et avec eux le microsome de leur société : le peuple victime sous les traits de Fantine, le peuple bourreau avec le couple des Thénardier, l’impitoyable justice des hommes avec l’Inspecteur Javert, la justice clémente, rêvée et idéalisée par Hugo en Monseigneur Bienvenue, la bourgeoisie déchue de l’avant Révolution Française en Gillenormand, l’avenir de la patrie avec les étudiants révolutionnaires Enjolras, Courfeyrac, Jean Prouvaire…et le mythique gamin de Paris, Gavroche, symbole de la misère et de la lumière, qui aspire à deux choses « renverser le gouvernement et faire recoudre son pantalon ». Au centre de cette tourmente, l’amour de Cosette et de Marius reste  inébranlable.

Les spectateurs assistent à cette fresque titanesque et suivent Jean Valjean à la fois emblème universel d’un homme en quête de rédemption et figure intime d’un père déboussolé face à sa fille.

La scénographie reprend cette dualité en délimitant deux espaces modulables. L’histoire passe d’un monde à un autre, d’un appartement bourgeois à une auberge, de la rue Plumet
à la prison… Par cette simplicité dynamique, la trame se déroule de manière cinématographique en fondu enchaîné. La mise en scène illustre le langage d’Hugo et glisse d’un registre à un autre : des envolées lyriques du café de l’ABC, à la saveur des joutes entre Marius et son grand-père, le tout saupoudré des refrains et complaintes populaires.

« … Avec quelle sûreté et aussi quelle légèreté de main ce peintre robuste, ce créateur de colosses, colore les joues de l’enfance…» Charles Baudelaire.

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Crédit d’images: Pierre Colletti 
Source de textes: Communiqué de Presse

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