Trésor des Médicis – Musée Maillol
Hommes de pouvoir et d’argent, les Médicis ne sont pas seulement des apothicaires florentins enrichis par le commerce et devenus banquiers de l’Europe, avant d’en être les princes. Habiles politiques, ces hommes d’affaires sont avant tout des humanistes fervents. Leur mécénat éclairé révèle une culture aussi profonde qu’étendue du XVe au XVIIIe siècle. Le clan familial, presque toujours uni — qu’il soit au pouvoir ou qu’il en soit chassé —, n’a cessé de s’entourer d’artistes, de peintres, de sculpteurs, d’orfèvres, de musiciens, de poètes et de savants, qu’il protège plus qu’il ne commandite. Désirant remodeler la vie par l’esthétique et la science, la prestigieuse famille florentine n’a pas exactement lancé le mouvement de mécénat fastueux qui saisit Florence à la Renaissance. Mais elle a favorisé l’avant-garde comme personne avant elle, faisant de l’art un extraordinaire instrument de pouvoir, établissant à jamais la figure de mécène magnifique.
Partout où les Médicis se sont imposés, ils ont régné davantage par la splendeur de leur goût que par la puissance de leur banque. Inventeurs au sens archéologique du terme, les Médicis ont « inventé » l’art occidental moderne, en encourageant l’art de la perspective de Fra Angelico et l’humanisme de Botticelli, en donnant ses lettres de noblesse à la littérature en langue italienne, en soutenant le premier classicisme de Michel-Ange et de Raphaël, en déployant le maniérisme florentin de Bronzino, en portant les arts mineurs à leur apothéose, en étant toujours à la pointe des nouvelles découvertes géographiques et scientifiques, en créant les premiers opéras de l’histoire avec les deux Euridice de Peri et de Caccini, ou encore en finançant les découvertes astronomiques de Galilée. Retrouver l’harmonie du monde en feignant d’en être l’organisateur : telle a été l’ambition démesurée des Médicis.
C’est ce goût personnel et moderne pour les nouveaux espaces, ceux du monde comme ceux des arts décoratifs, de la peinture, de la musique, de la science ou de la poésie, que célèbre l’exposition « Trésor des Médicis », en rassemblant près de 150 oeuvres et objets qui tous ont été vus, voulus ou touchés par les Florentins magnifiques, car tous issus des collections médicéennes. L’exposition du musée Maillol invite à pénétrer au coeur même des palais Médicis, en évoquant, autour de ces quelques chefs-d’oeuvre très rarement prêtés, une histoire du goût médicéen, qui se décline avec le temps et les différents chefs de famille Médicis, en plusieurs pièces d’apparat ou d’intimité : salle des fêtes, studiolo, ou cabinet des merveilles, atelier de pierres dures, bibliothèque, théâtre médicéen, salle des mathématiques et chapelle.
A lire sur Artistik Rezo :
– la critique de l’exposition
Trésor des Médicis
Du 29 septembre 2010 au 31 janvier 2011
Tous les jours de 10h30 à 19h sauf les 1er novembre, 25 décembre et 1er janvier.
Tarifs : 11 euros, réduit : 9 euros
Gratuit pour les moins de 11 ans
Musée Maillol
59-61, rue de Grenelle
75007 Paris
M° Rue du Bac
[Visuel : Agnolo Bronzino Portait d’Eléonore de Tolède, 1543 Huile sur bois, 59 x 46 cm Prague, Narodni Galerie Photo:XIR176269 / Narodni Galerie, Prague, Czech Republic/ Giraudon/ The Bridgeman Art Library Nationality / copyright status: Italian / out of copyright]
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