Trenet, le revenant – Un hommage au “fou chantant” au Hall de la chanson
“J’n’ai pas aimé ma mère, j’n’ai pas aimé mon sort. J’n’ai pas aimé la guerre, j’n’ai pas aimé la mort”- Charles Trenet, La folle complainte, 1945. 20 ans après sa mort, comment invoquer Charles Trenet, le fameux « Fou chantant », obsédé par les figures du vagabond, du fantôme ou du revenant ?
Cet immense artiste natif d’Occitanie quittera sa ville, fuyant la honte d’une petite délinquance adolescente, pour se réaliser à Paris, la généreuse. En ces temps d’épidémie et de désarroi de la jeunesse, Trenet, le revenant porte une véritable philosophie : celle de la joie de vivre courageusement sa vérité et d’affronter les épreuves.
Le Hall de la chanson, qui est l’unique centre national du patri- moine de la chanson comprenant depuis 2018 une école supérieure (le Théâtre-École des répertoires de la chanson – TÉC), a pour mission de redonner vie aux répertoires de la chanson en les élevant à leur nature d’œuvres d’art. Cette fois-ci, Serge Hureau & Olivier Hussenet proposent de rappeler les répertoires de Trenet et de Brassens à nos admirations. Toutes les générations seront- elles, un jour ou l’autre, en mesure d’estimer à sa juste valeur la poésie faussement naïve de Trenet, qui cache plus profond qu’on ne croie entendre ? Seront-elles assez curieuses et courageuses pour ad- mettre la virulence des messages de Brassens ? Telle est la question.
Le Hall de la chanson veut aussi faire voir ces deux très grands artistes sans les désamorcer, sous les traits des jeunes voyous qu’ils ont été et qui choqueraient encore nos bien pensants conforts. Vagabond pour Trenet, anarchiste pour Brassens, ils ont tous deux porté avec conscience, et souffrance parfois, leur respectives singularités et le rejet qu’elles ont occasionné durant leurs adolescences et sur le cours de leur vie. Leurs désirs et leurs regards sur la mort, le temps, les guerres, leurs styles à oser dire le lien d’Eros et Thanatos, nous soutiennent tout particulièrement en ces temps d’épidémie où nous semblons tous enfin réaliser que vieillir et mourir relèvent de notre sort. Plus que nous faire oublier le monde et notre temps, l’un et l’autre nous donnent le courage de le regarder. N’ayons pas peur des mots : deux poètes philosophes qui, loin de nous faire planer, oublier le monde, nous rappellent ses merveilles.
[Source : communiqué de presse]
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