Thérèse – Vivre d’Amour
Il témoigne de la rencontre entre un compositeur contemporain et des poèmes écrits à la fin du XIXème siècle par une jeune carmélite. Ce compositeur n’est autre que Grégoire, auteur de succès tels que Toi+Moi ou encore Ta main. Les textes quant à eux, sont ceux de Sainte Thérèse de Lisieux.
Que peut-il y avoir de commun entre un artiste moderne et une religieuse emportée par la tuberculose en 1897, alors âgée de 24 ans ? Il aura suffi que Grégoire se penche sur ces écrits, baignés d’amour et de spiritualité, pour que cela lui inspire aussitôt des mélodies. « Le cadre était tellement précis, la poésie si forte, que les deux premiers thèmes me sont venus en à peine dix minutes » explique t-il. « J’ai fait en sorte de tout composer au piano, pour mettre en valeur la beauté des sentiments exprimés ». Il est touché par tant de grâce, de justesse et de fragilité, par ces vers d’une surprenante maturité qui révèlent une vie consacrée à « faire de manière extraordinaire des choses tout ordinaires ».
Car le destin de Marie-Françoise Thérèse Martin, canonisée en 1925 par le Pape Pie XI est loin d’être ordinaire ! Née en 1873, dans une fratrie de neuf enfants dont seules cinq filles atteindront l’âge adulte, Thérèse perd sa mère alors qu’elle n’est âgée que de 4 ans. Elle choisit alors sa soeur Pauline comme seconde maman. Mais l’entrée au Carmel de cette dernière, suivie de ses soeurs, la plonge dans une profonde affliction. Fragilisée par ces abandons successifs, elle tombe gravement malade. Thérèse décide alors d’entrer à son tour au Carmel, en quête d’amour, d’apaisement et de dévotion. Son père l’accompagne à Rome où elle plaidera sa cause devant le Pape Léon XIII pour obtenir une dérogation, du fait de son jeune âge. Elle n’a que 14 ans. Elle disparaîtra 10 ans plus tard.
Parue un an après sa mort, son autobiographie, constituée en partie de ses souvenirs d’enfance, connaîtra un immense rayonnement dans le monde (on évoque des traductions en plus de 60 langues) et fera d’elle « la plus grande Sainte des Temps Modernes » d’après le Pape Pie XI. Le message de Sainte Thérèse, plein d’humilité et d’attachement aux petites choses, dépasse le cadre des religions : grâce à ses écrits, elle a réussi à toucher le coeur de millions de personnes à travers le monde, toutes croyances confondues. La Basilique de Lisieux, édifiée en son honneur pour accueillir les fidèles de plus en plus nombreux, est aujourd’hui le plus grand lieu de pèlerinage en France, après Lourdes.
La force de l’album Thérèse « Vivre d’amour » réside dans l’intensité, la portée universelle et intemporelle des poèmes de Sainte Thérèse de Lisieux. Mais cette force provient également de la rencontre entre le timbre cristallin et prenant de Natasha St-Pier et les mélodies bouleversantes de Grégoire. La voix de Natasha se fond dans ces chansons comme si ces textes avaient été écrits pour qu’elle puisse les porter de sa voix délicate et puissante. Pour Natasha, cette rencontre avec Grégoire et les mots qu’il a mis en musique, sera le début d’une nouvelle aventure, qui va bien au-delà de la musique. « J’ai été touchée par ces messages d’amour qui proposent de croire en quelque chose, sans jamais être moralisateurs. Je dois avouer que j’ai changé depuis que je me suis impliquée dans ce projet. J’ai trouvé le courage d’assumer mes choix et le regard des autres. J’accorde plus d’importance aux petits gestes de tous les jours » confesse Natasha.
Thérèse, « Vivre d’Amour » est aussi un projet atypique de par sa dimension collective. Plusieurs artistes accompagnent en effet Natasha St-Pier sur cet album. Le premier extrait de l’album est un duo saisissant d’émotions entre Natasha St-Pier et Anggun. Il s’agit de « Vivre d’amour », titre éponyme de l’album. Sur certains morceaux comme « Mes armes », interprété en duo par Natasha St-Pier et Sonia Lacen, ou encore « Jeter des Fleurs », les nappes de violons viennent souligner le lyrisme et la ferveur d’une passion déclinée en une magnifique palette de couleurs. Le titre « Rappelle-toi », interprété par le trio féminin Natasha St-Pier, Sonia Lacen et Elisa Tovati, évoque la pureté et l’innocence de l’enfance. « Petit Papa », porté par Natasha, parle avec délicatesse de l’amour qu’une petite fille peut porter à son père.
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Parmi les autres artistes qui ont rejoints Natasha sur cet album, on trouve Les Stentors et leurs voix exceptionnelles sur le titre « Ma Joie ». Le comédien Michaël Lonsdale et l’Evêque de Gap et d’Embrun Monseigneur Jean-Michel di Falco Léandri ont souhaité prêter leur voix pour la lecture de prières. Grégory Turpin se joint enfin à Natasha sur le titre « Ma seule paix » et aux célèbres Petits Chanteurs à la Croix de Bois sur le titre « A mes petits frères ».
A l’écoute des titres de l’album on est subjugué par la vérité et la précision de ces mots qui décrivent un quotidien tout entier tourné vers le don de soi.
« Vivre d’amour, quelle étrange folie ! » écrivait Sainte Thérèse de Lisieux. Une voix qui s’est éteinte il y a plus d’un siècle mais qui résonne encore avec une rare intensité dans le coeur des gens. Et c’est bien cet amour, qui donne à ce projet singulier une dimension particulière. Comme une évidence, une déclinaison à l’infini de ce que symbolise l’amour universel.
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