Then and Now – Galerie Brugier-Rigail
Then and Now Du 14 au 31 octobre 2015 Un livre catalogue spécial sera édité à cette occasion Galerie Brugier-Rigail |
Double expositions, Solo show à Paris à la Galerie Brugier-Rigail et une exposition hors les murs à la villa Tamaris à la Seyne sur mer. Nous parlons de John Matos Crash, tel qu’en lui-même, dans sa force, sa tension, sa rigueur… Sa présence dans le monde de l’art, telle une icône alternative. Un semblant d’oxymore, ou tout au moins le signe d’une ambiguïté féconde. En effet, un artiste du graffiti, (un tagueur, un bombeur) inscrit son travail dans un ailleurs urbain et quotidien comme un acte performatif éphémère supprimant les intermédiaires (galeristes, directeurs de musées ou de centres d’art) entre le créateur et son public. Par là-même, le « street artist » bouscule les hiérarchies, établit des passerelles, élabore des carrefours entre l’affiche, la musique, les institutions, la publicité, pour aller à la rencontre d’un public neuf sinon vierge. Une translation donc des lieux spécifiques, traditionnels, identifiés de l’art vers les quartiers, les banlieues, le cœur des villes qui redéfinit en pratique les rapports entre culture populaire et culture savante. John Matos Crash articule son propos depuis ses premières interventions (à la fin des années soixante-dix de l’autre siècle) sur les trains, voitures, lignes de métro, dans le principe d’une réappropriation d’une ville, de sa ville, New York. Le graffiti, le jeu sur la lettre, déclinent ici une manière de voir et un art de vivre. L’esthétique de John Matos Crash se conjugue dans la complexité des approches et des références : comic-strip, dessin, logos titres, onomatopées…couleur(s), encore et toujours, plus que jamais. Jeux de signes, d’images, autrement dit, l’esprit et la lettre ! Tout cela conduit à tisser de multiples liens avec d’autres mouvements artistiques contemporains. Evoquer ici le Pop Art s’apparente à un truisme. Toutefois, on peut et on doit, surtout à la Villa Tamaris, (centre d’art bien connu pour sa familiarité avec les thématiques liées à l’image), parler des influences et des confluences avec le Salon de la Jeune Peinture autour des années soixante, la Figuration narrative et la Figuration libre. Les références à l’iconographie populaire constituent en effet pour tous ces courants, dans leur diversité, un fonds commun. En 1984, l’exposition 5/5 du Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris consacrera ces filiations rhizomiques. John Matos Crash se retrouvait alors aux côtés de Robert Combas, Hervé et Buddy Di Rosa, Jean-Michel Basquiat, Keith Haring, François Boisrond, Kenny Scharf, Tseng Kwang Chi, Louis Jammes, Rémi Blanchard… Son passage à la toile ne constitue pas un accommodement, encore moins un reniement, mais un prolongement, l’exploration d’un nouveau médium, une contradiction assumée et dépassée… La présence de ses œuvres dans les plus grands musées internationaux (du MoMA de New York au Stedelijk Museum d’Amsterdam) en témoigne. Quarante ans après, John Matos Crash persiste et signe en multipliant et renouvelant ses secteurs d’intervention : la rue, les murs, les guitares (pour Éric Clapton et John Mayer), l’atelier, les évènements, les performances, les fresques (Pop Eye, New York, 2013), pour une œuvre multiforme et singulièrement cohérente. Avec une intégrité et une énergie rares, une lucidité et un humour sans équivalent, John Matos Crash mène à bien une œuvre où se discerne une politique du regard. La présence de l’œil manifeste le point de vue, l’échange, la ligne d’horizon et de partage. Car toute l’œuvre de Crash le démontre, il ne suffit pas de donner à voir ailleurs, il faut aussi montrer autre chose. Something else ! Then and now ! Hic et nunc ! Aujourd’hui à la Villa Tamaris, pour notre plus grand plaisir. |
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