Mais n’te promène donc pas toute nue ! – Théâtre de la Reine Blanche
Mais va donc t’habiller ! s’inscrit dans la continuité de la première pièce pour en faire durer le plaisir.
Le « pack Feydeau » est une proposition singulière qui s’applique à relever le goût d’une des plus célèbres pièces de Feydeau, en lui procurant, par sa prolongation, deux fois plus de piquant ! On retrouve en effet dans Mais va donc t’habiller ! les mêmes jeux de rebondissements, quiproquos, sous-entendus et autres situations coquasses, que dans la pièce Mais n’te promène donc pas toute nue ! Celle-ci est l’une des dernières de Feydeau, écrite alors qu’il s’est déjà affranchi des codes du vaudeville pour renouveler le genre par de courtes farces conjugales en un acte. D’emblée, Feydeau y pose le décor bourgeois dont il va se moquer.
Cet univers bourgeois est celui du député Ventroux, qui veille à ce que tout soit parfait, étriqué, ordonné. Tout serait mis en place pour le respect des convenances, si ne surgissait pas dès la première scène… Clarisse, sa femme ! Elle est l’élément perturbateur de cette cage dorée, dans laquelle elle étouffe et provoque, par son insolente candeur, le désordre. Les péripéties s’enchaînent sur un rythme endiablé, qui ne va qu’en augmentant dès le commencement de la suite proposée.
Mais va donc t’habiller ! surenchérit, et l’on est entraîné dans le tourbillon des rebondissements catastrophes provoqués par la folie joyeuse et débridée de Clarisse. Cette deuxième partie nous plonge dans l’euphorie la plus complète, et, quand s’achève la représentation, l’excitation est à son comble : la frénésie des comédiens a su gagner les spectateurs… C’est une lente immersion dans le chaos social qui est proposée par ce « pack Feydeau », mais un chaos salutaire !
Le spectacle est porté par une équipe de comédiens qui soutiennent par leur vivacité la pétulance du texte. Ils tiennent le rythme endiablé des deux pièces : les répliques fusent, et le public n’a pas le temps de reprendre sa respiration d’une surprise à l’autre. La candeur désarmante de Clarisse ressort par le brin de folie du jeu : elle est un tourbillon qui entraîne les autres comédiens dans une chorégraphie vertigineuse autour d’elle. Le tout est dynamique et joyeux à souhait !
Mais n’te promène donc pas toute nue !
De Georges Feydeau
Mise en scène de Claude Bataille
Suivie de Mais va donc t’habiller !
Écrite et mise en scène par Delo
Vendredi 28 et samedi 29 décembre 2012 à 21h
Théâtre de la Reine Blanche
2bis, Passage Ruelle
75018 Paris
M° La Chapelle ou Max Dormoy
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