Steven Marc – Le pouvoir est-il une drogue dure ? – galerie Lazarew
Le pouvoir y apparaît dans sa dimension d’addiction, dans sa quête d’une forme de jouissance sans doute destinée à panser les blessures de ceux qui s’y adonnent sans retenue. Plane sur eux la terrible menace du manque, d’une sorte d’anéantissement, si jamais ce plus d’être venait à disparaitre avec la perte du pouvoir.
Dans sa « figuration déconstructiviste » l’artiste cherche à saisir les mouvements qui viennent constituer les apparences du pouvoir, mais aussi leur décomposition.
Les figures présentées par Steven Marc conjoignent rêves de puissance et hantise de la chute. Sa figuration déconstructiviste laisse cœxister la présentation manifeste des personnages et ce qu’elle cherche à occulter. Dans son processus de création l’artiste cherche à saisir les mouvements qui viennent constituer les apparences du pouvoir, mais aussi leur décomposition. Les fluctuations présentes dans tous ses compositions correspondent à ce qui n’était peut-être qu’une construction de bric et de broc. Entre rêve d’emprise et tragique du discrédit. Ainsi l’obscure jouissance du pouvoir se trouve saisie en même temps que le dévouement au bien (La Sauveuse). La volonté de puissance, à force d’être sans limites, ne finit-elle pas en une folle course vers l’autodestruction (Le Destroy)?
Si le sourire est une marque d’humanité, il peut aussi se figer en un rictus à pouvoir générer la terreur (Ce soir on fait la bombe) Qu’en est-il aussi de l’hallucinante quête d’une fin du manque (More)? Steven Marc s’efforce de capter la complexité résultant de processus opposés et cependant associés. Tout le processus de création de l’artiste va dans ce sens, la création numérique fonctionnant comme un accélérateur de cette complexité. La figuration déconstructiviste tient à l’ouverture d’un espace de création, de transformation permettant à l’artiste de jouer aussi avec une part d’aléatoire qui contribue à la non linéarité de ses productions.
Ce parti pris s’oppose ici à la traditionnelle volonté de maîtrise de la création. Chaque composition s’efforce de témoigner d’un processus, d’une émergence de formes. Comment achever une œuvre dans ce contexte ? C’est un certain équilibre entre ordre et désordre qui ponctue ici la fin de chaque travail. Les critères traditionnels du beau s’étant délités , le moment est peut-être venu d’interroger nos émotions esthétiques ? Ne peuvent-elles résulter d’une nouvelle rencontre avec le créateur, fondée sur le partage d’un certain nombre d’équilibres, contenus dans ses travaux.
Dans la logique de cette démarche déconstructiviste, le plaisir partageable ne tient-il pas à la possibilité d’un tel accordage? Toujours relatif, contingent, il se substitue aux anciens canons d’un art soutenant l’ordre dominant, participant à le fonder sur des valeurs artistiques supposées intemporelles.
Steven Marc – Le pouvoir est-il une drogue dure ?
Du 3 mai au 2 juin 2012
Du mardi au vendredi de 14h à 19h
Le samedi de 11h à 20h
Vernissage le 3 mai à partir de 18h30
Galerie Lazarew
14 rue du Perche
75003 Paris
M° République
A découvrir sur Artistik Rezo :
– les vernissages à Paris en mai 2012
[Courtesy : Steven Marc, L’irritable, 104 x 153 cm, 2011. Courtesy galerie Lazarew]
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