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Stella, femme libre – drame de Michael Cacoyannis

12 juillet 2012
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Stella, femme libre - drame de Michael Cacoyannis

A sa sortie en 1955, la quasi totalité de la presse nationale rejette le film : « La vulgarité et le libertinage sont élevés au rang d’héroisme. Cacoyannis, qui reste étranger à notre pays, devrait mieux étudier la réalité grecque ». « Un grossier mélodrame qui célèbre ce que la Grèce a de plus bas, de plus vulgaire et d’arriéré ». « Stella, le rôle d’une prostituée provocante, vulgaire et perverse ». Rares sont les critiques qui défendent l’audace du film et la qualité de la mise en scène ou qui admirent le naturel et la présence physique de Mélina Mercouri.

En revanche, la présentation du film en compétition officielle au 8ème Festival de Cannes (1955) ainsi que le Golden Globe du meilleur film étranger attribué au film valent une reconnais-sance internationale immédiate à son réalisateur et à sa comédienne. Aujourd’hui, Stella s’impose comme l’un des meilleurs films de l’histoire du cinéma grec. Ecrites par Cacoyannis lui-même, ses chansons (Amour devenu une lame à double tranchant), ses répliques (« Stella, va-t-en ! je tiens un couteau ») sont devenues cultes et le film occupe une place inégalée dans le coeur de la population grecque. A sa sortie en 1955, Stella attire plus de 135’000 spectateurs grecs. « Une année exceptionnelle » déclare Michel Demopoulos dans Le Cinéma grec (livre publié pour la rétrospective du Centre Georges Pompidou en 1995). Il continue : « C’est l’année de la mythique Stella de Cacoyannis avec Mélina Mercouri. C’est également l’année de La Fausse livre d’or de Tzavellas, qui est en tête du box-office et de trois adaptations au cinéma la même année de L’Amoureux et la bergère, (…) et c’est aussi l’année de la création à Thessalonique du premier ciné-club ».

Pour tourner Stella, Cacoyannis s’est entouré de quelques uns des plus grands noms de la culture grecque d’après-guerre. Le film est adapté d’une pièce de Iakovos Kambanellis, le “père” du théâtre grec contemporain. Yannis Tsarouchis, chargé des décors, est considéré comme le plus grand peintre grec du XXème siècle. Manos Hadjidakis est le célèbre compositeur de chansons et de musique « sérieuse » (sa célébrité est l’égale de celle de Mikis Theodorakis), il écrira quelques années plus tard la fameuse musique du film Jamais le dimanche de Jules Dassin où Mélina Mercouri chante « Les enfants du Pirée ». Vassilis Tsitsanis, célèbre compositeur et joueur de bouzouki, est une légende du « rebetiko » style de chansons populaires que chante Stella dans le film. Enfin, la chanteuse Sophia Vembo est une grande figure de la chanson, l’égale d’une Edith Piaf, ici dans un de ses rares rôles au cinéma, la propriétaire du cabaret Paradis. Le film entièrement tourné en décors naturels à Athènes offre également un témoignage émouvant d’une ville encore épargnée par l’exode rurale et la fièvre de constructions anarchiques. Excepté le centre ville, la place Syntagma devant le Parlement où défile la parade militaire lors de la scène finale, la capitale semble encore un village aux modestes maisons traditionnelles néoclassiques. C’est dans les quartiers populaires de la ville, à Plaka, au Pirée ou la plage de Saint Andreas qu’évolue fièrement Stella, les préférant aux quartiers petit-bourgeois de Patissia où habite Aleko, le riche amant qu’elle éconduit et de Chalandri où veut l’emmener vivre Milto, son autre amant, footballeur qu’elle encourage lors d’un match au stade Olympiakos du Pirée.

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Festival International du film de La Rochelle 2012 (du 29 juin au 8 juillet)

  • D’hier à aujourd’hui

Stella, femme libre 

De Michael Cacoyannis

Avec Melina Mercouri (Stella), George Foundas (Miltos), Alekos Alexandrakis (Alekos), Voula Zouboulaki (Anetta), Sophia Vembo (Maria), Dionyssis Papayannopoulos (Mitsos), Tasso Kavadia (la sœur d’Aleko) et Christina Kalogerikou (la mère de Miltos)

Durée : 100 min.

Sortie le 11 juillet 2012 

A découvrir sur Artistik Rezo :
– les films à voir en 2012

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