Stabat Mater Furiosa
Une femme, tour à tour mère, fille, sœur et amante se dresse devant l’homme de guerre pour dire l’horreur, pour clamer le désir d’aimer, pour chanter la vie.
Stabat Mater Furiosa est un cri libérateur et salvateur, un furieux cri d’amour. L’espoir est formidablement présent dans ces paroles violentes, caressantes, crues ou sensuelles qui claquent comme la promesse de jours heureux.
Stabat Mater Furiosa, c’est la beauté implacable d’une écriture musicale et métallique qui raconte un monde en guerre si lointain… si proche… Seule en scène, une comédienne livre un texte essentiel dans une adresse directe aux spectateurs. Elle incarne une parole qui dépasse l’anecdote, les frontières et les époques.
Ce Stabat Mater Furiosa, texte écrit à Saïda (Liban) le 19 août 1997, se fait naturellement l’écho du Stabat Mater Dolorosa, hymne catholique sur la souffrance de Marie lors de la crucifixion de Jésus, qui a inspiré de nombreux compositeurs, de Haydn à Verdi.
Mais ce Stabat Mater Furiosa est fait de chair et de sang, sa langue est à la fois rocailleuse et précieuse, paradoxalement poétique et réaliste, ancrée dans le monde et pourtant en rupture avec lui.
Stabat Mater Furiosa utilise le langage comme une arme, une arme contre la misère et le crime. Il ne s’agit pas de geindre ou de se plaindre, mais de revendiquer la haine de la haine, de crier contre les armes qui jamais ne se taisent et ravagent avec une obscénité tranquille les cœurs et les corps.
Membres arrachés, cous brisés, têtes éclatées, électricité dans la bouche, viol des plis des chairs : le texte crache le récit des horreurs de la guerre, de sa bêtise intarissable et de sa folie permanente.
L’écriture de Siméon est écriture d’urgence et de rage. Pas de pause dans l’invective, pas de silence dans le fracas du récit des combats. Si ce n’est, comme en contrepoint, l’évocation de ce que pourrait être la paix et de ce que devrait être la vie des hommes: parfum des oliviers, douceur sur la peau des collines, caresses sur le front des enfants, course amoureuse effrénée, corps qui ploient sous la nécessité du plaisir et non celle de la douleur…
Mais l’homme de guerre est là, toujours.
Stabat Mater furiosa
De Jean-Pierre Siméon
Mise en scène, Jean-Philippe Azéma
Avec Sylvie Dorliat
Scénographie Farshad Hama
Lumières Jeff Millasseau
Silhouette Isabelle Chauvois
À La Folie Théâtre
6 rue de la Folie Méricourt 11ème
Métro : Saint -Ambroise
Du 18 septembre au 6 décembre 2009 : Les vendredis et samedis à 21h15 et les dimanches à 14h30.
Prix : 18 et 13 euros
Réservations : 01 43 55 14 80
www.folietheatre.com
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