Coiffure et confidences au Théâtre Michel, où les sentiments vont à tout va
Coiffure et confidences De Robert Harling Mise en scène de Dominique Guillo Avec Marie-Hélène Lentini, Isabelle Tanakil, Léa François, Sandrine Le Berre, Brigitte Faure et Élisabeth Vitali Jusqu’au 8 mai 2016 Du mercredi au vendredi à 21h et le samedi à 17h Tarifs : Réservation en ligne Durée : 1h30 Théâtre Michel M° Havre-Caumartin
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Jusqu’au 8 mai 2016
Tout se passe dans un salon de coiffure au fond d’un bout de province, à Paimpol. Un salon de coiffure comme les autres, lieu de rencontres somme toute assez banal, avec bigoudis et dernier coup de peigne, un salon de coiffure où frise la tragicomédie. On a beau dire, on a beau faire, on vient pour rire un bon coup, on rigole qu’on n’en peut plus et… patatras ! On ressort échevelé, les larmes aux yeux. Vous n’y échapperez pas. C’est fluide et ce n’est pas tiré par les cheveux !Dans ce jeu du chacun pour soi, du moment qu’on ne ramène les choses qu’à soi, résisterez-vous à la candeur d’une jeune apprentie sainte nitouche (Sandrine Le Berre) ? On rira de sa patronne (Marie-Hélène Lentini), la coiffeuse au grand bon sens. On ricane de l’épouse de l’ancien maire venue en direct du Ploukistan (Isabelle Ferron) qui se la joue femme du monde et militante. On explose de rire avec la tonitruante Groseille de service (Brigitte Faure), voisine harpie, une ébouriffée qui coupe les cheveux en quatre pour un oui ou pour un non. On est emporté par la grâce de cette jeune fille (Léa François) qu’accompagne une mère touchante (Anne Richard). Elles sont volubiles les femmes de Coiffure et confidences. Nulle n’est laissée pour compte dans le texte de Robert Harling adapté par Didier Caron. On se retrouve dans un papotage ébouriffé qui nous ramène après 81, aux années Giscard. L’habile mise en espace de Dominique Guillo, assisté d’Aryane Raynaud, servie par l’ingénieux décor d’Olivier Prost, tresse le relief qu’il fallait à cette boutique où les sentiments vont à tout va. Deux parties distinctes se dégagent de la pièce. D’abord, les pépiements de ces six femmes qui vont et viennent dans cette arène-salon de coiffure, où, entre deux rires, on en perdrait son latin. Ensuite, c’est comme une douche froide, un secret qui n’en est plus un, un secret qui se révèle jusqu’à un aboutissement auquel le spectateur ne s’attend pas. Pas davantage que ne l’attendaient les protagonistes de ce jeu permanent de la détestation et de l’amour et de la fraternité entre les femmes. Car c’est bien un puissant exemple de la solidarité entre ces femmes dont il faudra bien parler. En cela, cette pièce possède la force qu’elle aurait perdue en se cantonnant à une simple comédie du genre. C’est à ce moment que l’argument prend de la hauteur ! Dans Un Chapeau de paille d’Italie, Eugène Labiche nous le disait : “Le dévouement est la plus belle coiffure d’une femme !” La solidarité aussi ! Patrick DuCome [embedyt] https://www.youtube.com/watch?v=lPlHUnKQfIw[/embedyt] |
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