Festival Faits d’Hiver : l’homme, la femme et la danse
Festival Faits d’Hiver Du 13 janvier au 11 février 2016 |
Du 13 janvier au 11 février 2016 Faits d’Hiver est, depuis 18 ans, un festival majeur du paysage parisien et se déploie cette année sur 7 lieux qui comptent parmi les fiefs de l’art chorégraphique à Paname, du Théâtre de la Bastille à celui de la Cité Internationale, du Tarmac à l’Atelier Carolyn Carlson, pour 10 créations sur un total de 13 propositions. Parmi les artistes invités, on retrouve des identités fortes et très confirmées, de Daniel Léveillé à Kataline Patkaï, de Fattoumi/Lamoureux à Daniel Dobbels, mais aussi, parmi les auteurs, des scéniques, des esprits libres et en mutation permanente, comme Arthur Pérole, Nans Martin ou (La) Horde. Masculin vs féminin Les concepts de docilité et de soumission se retournent violemment en leur contraire, et les sept Barbie se transforment en amazones de notre temps, en furies à la guitare électrique, à l’usine ou en kickboxing… Car nous ne serions pas chez Fattoumi/Lamoureux si les interprètes ne s’appropriaient pas leur corps, leur environnement, leur statut et leurs désirs. Masculines est une pièce tumultueuse pour sept tueuses qui osent, une tempête portée par la fabuleuse énergie de ces sept interprètes internationales, où convergent les préoccupations dominantes du couple directeur du CCN de Belfort. 13-16 janvier, Le Tarmac, www.letarmac.fr On passe à un quatuor, avec Scarlett d’Arthur Pérole. Mais la question reste la même si on la regarde ici sous un rayon plus harmonieux : comment la femme inspire-t-elle l’homme ? Cette première de dix créations programmées à Faits d’Hiver 2016 aborde directement l’idée de la muse et de la fabrication de son image, jusque dans la perception de celle-ci. Mais le chorégraphe entend aussi donner sa vision du rôle que joue l’interprète dans le processus de création. 18-19 janvier, Théâtre de la Cité Internationale, www.theatredelacite.com Le regard sur la femme peut s’exprimer à travers un orchestre symphonique. Daniel Dobbels met deux danseuses à l’épreuve de deux œuvres de Stravinsky. Marine Chesnais affrontera L’Oiseau de feu dans L’Effroi et Carole Quettier, également soliste, assumera Le Sacre dans L’Autre éveil. Le chorégraphe voudrait l’amener vers un “éveil hors des temps, des rythmes…” Le défi n’est pas moindre face à L’Oiseau de feu, où “une flamme brûle obscurément chaque note vivante”, ce qui fait qu’il faut trouver un “corps de lucidité conjurant l’acidité du temps”. 21-22 janvier, Micadanses, www.micadanses.com Duos féminins, masculins ou mixtes 25-26 janvier, Théâtre de la Cité Internationale, www.theatredelacite.com Avec Nans Martin, on passe à une idée plus neutre du duo, autour de l’individualité dans son rapport à une culture de groupe. Sa création Parcelles sera composée de trois duos distincts qui interrogent la singularité de chaque interprète, à partir d’un questionnement à la fois plus abstrait et plus centré sur le geste dans tout contexte social. 27-28 janvier, Micadanses, www.micadanses.com Rencontrer l’autre, même en soi-même 29 janvier-1er février, Théâtre de la Bastille, www.theatre-bastille.com Le collectif (La) Horde se penche, dans sa création pour Faits d’Hiver, sur le vivre-ensemble entre personnes “valides” et “handicapées” et invite sur le plateau des non-voyants, “parfois accompagnés de leur chien guide au plateau”. 3 et 4 février, MPAA Saint-Germain, www.mpaa.fr Maxence Rey propose Le Moulin des tentations pour cinq interprètes : “Que se passe-t-il quand nos démons et monstres intérieurs affluent et se mettent à danser ?” Le but, “un joyeux jeu de formes et délires”, dans la rencontre avec soi-même et les surprises qu’elle nous réserve : Je est un autre, et cet “autre” peut nous paraître drôlement étranger. 5 et 6 février, Atelier de Paris – Carolyn Carlson, www.atelierdeparis.org Pas tout à fait soi-même, pas tout à fait un autre : Kataline Patkaï met en scène une drôle de rencontre entre une mère et son enfant. Elle vient donc avec son propre fils, Ernesto. HS (tel est le titre de ce duo intergénérationnel) part d’un scénario où le sort de l’humanité est entre les mains des enfants puisque “une catastrophe a anéanti tous les adultes”. Comment évolue le rapport à l’autre, quand cet autre disparaît ? 8 et 9 février, Le Générateur, www.legenerateur.com Thomas Hahn [Photos © Laurent Philippe / Nina-Flore Hernandez / Laurent Philippe / Denis Farley / Nina Flore Hernandez / Ian Douglas / Delphine Micheli / Le Générateur] |
Articles liés
“Moins que rien” : l’histoire de Johann Christian Woyzeck adaptée au Théâtre 14
L’histoire est inspirée de l’affaire de Johann Christian Woyzeck (1780-1824) à Leipzig, ancien soldat, accusé d’avoir poignardé par jalousie sa maîtresse, Johanna Christiane Woost, le 21 juin 1821. Condamné à mort, il a été exécuté le 27 août 1824....
La Scala présente “Les Parallèles”
Un soir, dans une ville sans nom, Elle et Lui se croisent sur le pas d’une porte. Elle est piquante et sexy. Lui est hypersensible et timide. Il se pourrait bien que ce soit une rencontre… Mais rien n’est moins sûr, tant ces deux-là sont maladroits dans leurs...
“Tant pis c’est moi” à La Scala
Une vie dessinée par un secret de famille Écrire un récit théâtral relatant l’histoire d’un homme, ce n’est pas seulement organiser les faits et anecdotes qu’il vous transmet en une dramaturgie efficace, c’est aussi faire remonter à la surface...