Sortie du livre « Spomeniks » par Jonathan « Jonk » Jimenez
Le photographe Jonathan « Jonk » Jimenez a sorti cet été son deuxième ouvrage : « Spomenik». Ce mot signifie monument, ou mémorial, dans la langue de l’ancienne Yougoslavie.
Ces monuments ou mémoriaux sont commémoratifs de la seconde guerre mondiale et ont pour la plupart été construits dans les années 1960/70 sous le régime de Tito qui en a d’ailleurs inauguré un certain nombre lui-même. Ils ont souvent été érigés sur les lieux d’importantes batailles, de massacres ou de camps de concentration.
Aujourd’hui, une trentaine d’années après l’éclatement de la Yougoslavie, la plupart ont été démolis. Parmi ceux encore visibles, certains sont en parfait état et font partie de complexes officiels, certains sont plus ou moins entretenus, d’autres sont clairement abandonnés voire même à l’état de ruine.
Je suis photographe passionné par les lieux abandonnés et je parcours le monde à leur recherche. J’ai découvert les Spomeniks en préparant un voyage dans les Balkans. Comme certains d’entre eux sont abandonnés, ils sont apparus dans mes recherches. J’en suis tombé amoureux instantanément. J’ai donc continué à chercher des lieux abandonnés mais aussi des Spomeniks, abandonnés ou pas. J’en ai trouvé énormément et ils ont représenté au final presque la moitié des lieux que j’ai visités lors de mon premier voyage de 2016. Lors de ce voyage, j’ai parcouru 5500 kilomètres à travers ce qui est aujourd’hui la Bosnie-Herzégovine, la Serbie, la Croatie, le Kosovo, le Monténégro, la Macédoine et la Slovénie et j’ai photographié 21 Spomeniks. Ce voyage a été une révélation. J’avais pressenti la puissance des monuments lors de mes recherches mais les voir de mes propres yeux a été bien plus intense. En effet, j’ai toujours été attiré par l’abstraction en architecture et ces monuments en sont la quintessence. Certains d’entre eux au design futuriste sont tout simplement incroyables. En y ajoutant un aspect brutaliste, bétonné, avec parfois des structures immenses, quelque chose de vraiment très fort est créé. Avec un arrière-plan historique lourd, le résultat n’est plus juste fort mais absolument unique.
Les voir en vrai m’a confirmé que je devais creuser le sujet et retourner dans les Balkans. J’ai donc fait d’autres recherches et y suis retourné en 2017 où j’ai parcouru 4500 kilomètres à travers les mêmes pays ainsi que l’Albanie. J’ai visité 29 Spomeniks lors de ce voyage ainsi que de nombreux lieux abandonnés.
Je suis un aventurier et ces deux road trips se sont révélés pour moi être de véritables chasses aux trésors. Certains ont été durs à trouver même avec les coordonnées GPS.
Les voyages ne se limitaient pas à conduire, photographier, conduire, photographier. Certains monuments étant situés dans des zones très reculées, la conduite a été parfois une aventure à part entière. J’ai ainsi parcouru des dizaines de kilomètres de pistes. Parfois même, après la piste, il a fallu finir a pied un certain temps, voire même quasiment faire une randonnée. D’autres sont même situés dans des zones où des mines anti personnelles sont encore présentes.
Mon but avec ce livre était de finaliser un projet photographique, mais il aurait été dommage de se limiter à une succession de photos. J’ai donc souhaité donner un contexte historique aux monuments, en les accompagnant d’informations. Donc, autant que possible, chaque monument est présenté avec son nom, sa localisation, le nom de l’architecte, l’année de fin de construction et des détails historiques. En plus des vues générales, des photos de détails sont également incluses.
Le résultat est un livre qui est le premier du genre.
Bon voyage dans les Balkans, bon voyage dans le passé mais aussi dans le futur.
Sortie du livre aux éditions Carpet Bombing Culture le 21 Août 2018.
Et toujours à découvrir son livre « Naturalia » sorti en mars 2018.
A découvrir également sur Artistik Rezo : Wastelands, l’art en friches – Jonk – Editions Alternative.
[Source : communiqué de presse]
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