Smoking Addiction – Les 50 ans de la maison Renoma
Véritable emblème de la branchitude parisienne des années 60/70, pièce iconique des minets de la bande du drugstore, de Gainsbarre et consorts : rééditer le smoking Renoma s’est imposé à Stéfanie comme une évidence.
L’époque est indéniablement au look « boyfriend » : chemises de mecs, pantalons de mecs, smokings de mecs. Mais ce qui est aujourd’hui question de style uniquement, fut un temps question de lifestyle. C’est tout du moins ce que suggère Stéfanie Renoma en revisitant ce symbole du chic parisien.
Reste que lorsqu’elle rend hommage au smoking, c’est à son père que Stéfanie fait référence.
Car si l’on ne cesse de ressasser que le smoking – Celui des femmes tout du moins – est né de la proustienne pensée de Saint-Laurent, eh bien on a raison… A moitié. Saint-Laurent le penseur mode des intellos Rive-Gauche, dégingandés un brin coincés, moquant avec distance la bourgeoisie dépravé de la (dé)Rive-Droite.
Et s’il serait malvenu de renier l’héritage du fils prodigue de la mode française, il serait plutôt bienvenu de rendre hommage à son pendant prodige, Maurice Renoma, le grand maître du Smoking qu’on porte, pour de vrai… Celui des bourgeois léchés du 16ème, qui trouvent dans cette proposition l’avatar «vestible » de leur hédonisme libertaire. On les appelle les minets, et ils portent des choses tellement cintrées que les minettes en ont envie, que Stéfanie en a envie… Et la canopée arty, aussi. De Dali à Picasso, de Dylan à Lennon, mais aussi Andy Warhol, Jacques Dutronc, Françoise Hardy, Jean Seberg, David Bowie, Elton John et Yul Brynner, Karl Lagerfeld ainsi que Gianni Versace trainent les basques talonnées de leurs envies de mode dans la mythique boutique sise rue de la Pompe.
Mais c’est surtout à Serge Gainsbourg – acolyte de Maurice devant l’éternel, qui au même titre que ses légendaires Zizi aux Panards, portait toujours un Smok’ Renoma pour faire office de costard – que l’on doit le mythe du Smoking Renoma. Le chic indéniable du lascar, le porté féminin, l’attitude ambigüe de l’homme à la tête de chou… Une image d’Epinal qui marque Stéfanie.
Et puis il y a aussi les campagnes Renoma de l’époque, celles que l’on doit à Dominique Issermann, David Bailey, Guy Bourdin et surtout Helmut Newton dont les images d’une sensualité torride un brin borderline, au goût d’interdit, construisent son esthétique. Une esthétique très 70’s, celle des années ou Renoma et le Showbizz, Serge of course, Dutronc, Warhol et j’en passe, battaient le pavé des nuits parisiennes, arpentant les travées dionysiaques de l’Elysée Matignon, de chez Castel , ou du Golf Drouot.
Une folie Interlope, où la fusion des, styles donnait naissance à une confusion des genres. Une ère de l’absolu où les silhouettes proto-manorexiques des hommes, donnait la réplique aux powerful women en smoking et talons hauts.
Un look auquel Stéfanie Renoma a voulu rendre hommage… en images forcément… à l’occasion d’une séance photo très particulière, série shootée par l’artiste Neo Tony Lee dans les sous-sols de la boutique Renoma, là où tout a commencé, il y a 50 ans, le 23 octobre 1963.
Une histoire visuelle en chiaroscuro où, fatalement, l’androgynie est de mise. Incarnée par ce mannequin asexué, Alex Wetter, aux attitudes classieusement lascives.
Sobres clichés aussi, en noir et blanc, avec pour seule touche de couleur un smoking rouge, rouge comme le fond de scène de la campagne de David Bailey pour… les smokings Renoma…
Le résultat ?
Une collection capsule de smokings androgynes et un fashion film à découvrir dès septembre en boutique et sur stefanie-renoma.com.
Mais surtout, à partir du 23 octobre 2013, Stéfanie Renoma présente, en même temps que la rétrospective des 50 ans de Renoma, sa vision de ces années Smoking dans sa boutique Parisienne.
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A voir aussi sur Artistik Rezo:
– Renoma, 50 ans de création
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