Rock En Seine 2011
Vendredi 26 août : Foo Fighters et Kills ok, sans briller
Arrivés en fin d’après-midi, c’est du côté de la grande scène que nous nous dirigeons pour voir les brésiliens de CSS. Légitimes dans leur capacité à faire bouger les foules, ils livrent un set plaisant à voir, mais en-deçà des espérances. Une mise en bouche mitigée donc, en attendant The Kills. Si bien huilée depuis le début des années 2000, la mécanique du duo new-yorkais s’enraye quelque peu sur les planches parisiennes devant un public — déjà — venu en masse pour cette première grosse affiche. Malgré une entente palpable et la forte représentation de l’excellent « Blood Pressures », Alison Mosshart et Jamie Hince n’arrivent à convaincre que sur les anciens titres (Fried My Little Brains, Kissy Kissy). Une petite déception pour une immense attente. L’attente, on la retrouve chez les fans des Foo Fighters qui clôturent ce vendredi sur la grande scène. Il se murmure que les américains auraient consommé pour 700 euros de pizzas en loges, une somme déraisonnable et proportionnelle au cachet empoché pour la prestation du soir. C’est donc le ventre plein que Dave Grohl et ses sbires martèlent leurs instruments et jouent un (metal ?) rock à faire pâlir Motörhead. Une prestation spectaculaire de deux heures dix, quelque peu gâchée par un son apocalyptique.
Samedi 27 août : « Je suis une rock star »
Toujours tributaires d’un temps aléatoire, les festivaliers profitent d’un début d’après-midiclément pour aller voir les très bons Hushpuppies et leur pop/rock façonnée pour ouvrir les hostilités de cette deuxième journée. Du côté de la Cascade, le groupe Cage The Elephant fait office de détonateur avec son chanteur chevelu — du Kentucky — qui finira le concert dans le public. Une bonne dose d’énergie punk qu’on ne retrouve pas chez des BB Brunes timides, peu aidés par la pluie tombante. Menée par un Mike Skinner jovial, la prestation de The Streets n’est pas plus passionnante, exception faite du final « Fit But You Know It ». En début de soirée, les New-Yorkais d’Interpol plongentl’auditoire dans un délicieux malaise en reprenant plusieurs titres des albums « Turn On The Bright Lights » et « Antics ». Un show rondement mené, commencé par Success et ponctué par le classique Obstacle 1. La nuit tombante, la pelouse se remplit petit à petit sur plusieurs hectomètres pour la venue des Arctic Monkeys. Il est 22h quand le quatuor arrive sur scène, accompagné d’immenses clameurs. Alex Turner, nouvelle coupe rétro bien ajustée, s’annonce sobrement: je suis une rock star avant d’entamer le génial Library Pictures. Titulaires d’un répertoire bien garni, les Arctic de Sheffield se baladent à travers leurs quatre disques et livrent un set égal, fait de ballades et d’hymnes rock impeccables. Entre les géniaux Brianstorm et I Bet You Look Good…, les titres de « Suck It And See » font bonne impression (le sarcastique Don’t Sit Down…). Quatre-vingt minutes conclues par l’épique 505. Un concert exceptionnel mené à la baguette par un Turner éblouissant.
Dimanche 28 août : Les Horrors haut la main
14h30: Premier concert de la journée sur la scène de la cascade avec des Crocodiles en forme qui préparent bien les fans de The Vaccines qui se chargent de l’ouverture de la grande scène. Les Anglais ne mettent pas longtemps à s’attirer les faveurs du public avec le titre Post Break Up Sex. De l’autre côté du site, les protections auditives sont de rigueur devant les très bons Cat’s Eyes qui poussent le vice du psychédélisme au saignement des tympans. Curieux, on se dirige au concert des La’s pour vérifier si la légende du groupe de Liverpool perdure. Le constat est alarmant. Privé de batteur, Lee Mavers se présente en duo et n’est que l’ombre de lui même, laissant planer le doute sur sa légitimité à revenir sur scène. Pour palier à l’ennui, les Cherri Bomb balancent toutes leurs hormones dans une musique crétine mais débordante d’énergie pour leur « première visite à Paris ».
Dans un autre registre, on s’attarde sur Miles Kane qui présente « Colour Of The Trap » sur une scène de l’industrie débordante. Actif et flexible sur ses jambes, le jeune prodige se démène mais la copie rendue est assez soporifique, contrairement à The Horrors qui impressionnent. Dès l’ouverture (Changing The Rain), les anglais sont au top et n’en bougeront pas.
Sous le soleil ou sous la pluie, cette neuvième édition du festival Rock En Seine s’est bien déroulée et une fois n’est pas coutume, tous les groupes ont pu honorer leurs prestations respectives. Une bouffée d’oxygène pour un festival grandissant. La malédiction elle, n’est pas éternelle.
Olivier Cougot
Photos par Marion Ruszniewski
www.marion-photographie.com
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