Roberto Zucco ce soir au Théâtre de la ville
Koltès a largement bouleversé l’écriture théâtrale française, par la force poétique de sa langue et la dimension narrative de ses fictions. L’auteur est revenu à plusieurs reprises sur sa vision de l’écriture théâtrale.
« Avant, je croyais que notre métier, c’était d’inventer des choses ; maintenant, je crois que c’est de bien les raconter. Une réalité aussi complète, parfaite et cohérente que celle que l’on découvre parfois au hasard des voyages ou de l’existence, aucune imagination ne peut l’inventer. Je n’ai plus le goût d’inventer des lieux abstraits, des situations abstraites. J’ai le sentiment qu’écrire pour le théâtre, « fabriquer du langage », c’est un travail manuel, un métier où la matière est la plus forte, où la matière ne se plie à ce que l’on veut que lorsque l’on devine de quoi elle est faite, comment elle exige d’être maniée. L’imagination, l’intuition, ne servent qu’à bien comprendre ce que l’on veut raconter et ce dont on dispose pour le faire. Après, ce ne sont plus que des contraintes (écrire dans la forme la plus simple, la plus compréhensible, c’est-à-dire la plus conforme à notre époque), des abandons et des frustrations (renoncer à tel détail qui tient à coeur au profit de telle ligne plus importante), de la patience (si je mets deux ans pour écrire une pièce, je ne crois pas que la seule raison en soit la paresse). […]J’aime bien écrire pour le théâtre, j’aime bien les contraintes qu’il impose. On sait, par exemple, qu’on ne peut rien faire dire par un personnage directement, on ne peut jamais décrire comme dans le roman, jamais parler de la situation, mais la faire exister. On ne peut rien dire par les mots, on est forcé de la dire derrière les mots. Vous ne pouvez pas faire dire à quelqu’un : « Je suis triste », vous êtes obligé de lui faire dire : « Je vais faire un tour ». […]Pour ma part, j’ai seulement envie de raconter bien, un jour, avec les mots les plus simples, la chose la plus importante que je connaisse et qui soit racontable, un désir, une émotion, un lieu, de la lumière et des bruits, n’importe quoi qui soit un bout de notre monde et qui appartienne à tous. »
Bernard-Marie Koltès, 1983
Roberto Zucco
Lecture-spectacle dirigée pour la radio parGeorges Lavaudant
Avec la complicité, pour la réalisation, deBlandine Masson
Roberto Zucco / Eric Elmosnino
La Mère de Zucco /Marilu Marini
La Gamine / Sarah Forestier
La Mère de la Gamine / Dany Cogan
La Sœur de la gamine / Astrid Bas
Le Frère de la gamine / Pascal Reneric
Le Père de la gamine / Alain Rimoux
Le Vieux Monsieur / Roland Bertin
La Dame élégante / Nicole Garcia
L’Enfant / Manuel Lelièvre
Le Balèze / Marc Bodnard
Le Mac impatient, l’Inspecteur mélancolique, le Deuxième Gardien / André Marcon
La Pute affolée / Irina Dalle
Enregistrement public le 30 octobre à 20h30 au Théâtre de la Ville, à Paris
Diffusion sur France Culture dans Théâtre & Cie le dimanche 8 novembre de 20h à 22h
Le 30 octobre 2009
A 20h30
Tarif unique : 5 euros
Réservation au 01.42.74.22.77
Théâtre de la ville
2 place du Châtelet 75004 Paris
Métro : Châtelet (ligne 4 et 1)
Bus : ligne 38
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