0 Shares 1074 Views

Robert Lucander – China Ink

24 avril 2009
1074 Vues
rl_chinaink

Au premier coup d’œil, les peintures de Robert Lucander se situent dans la lignée du Pop et en particulier des premières oeuvres d’Andy Warhol. Comme ces dernières, elles tirent leur sujet d’illustrations publicitaires ou, plus généralement, d’images empruntées aux médias. Leur apparence correspond tout à fait à une telle esthétique : le graphisme net, les couleurs appliquées de manière plate, les effets de symétrie, les éléments lacunaires qui donnent l’impression que les motifs ont été réalisés au pochoir, les parties simplement dessinées au crayon. Parfois le fond est visible, détachant ainsi particulièrement les formes. Le support de bois, qui accentue la sécheresse de la peinture, ôte à celle-ci toute caractéristique émotionnelle superflue.
Les oeuvres présentent chaque fois un ou plusieurs personnages dont les caractéristiques (vêtements, attitude) suggèrent qu’ils sont issus d’un contexte médiatique que le peintre aurait effacé (photos de mode, homme politique en plein discours …). Leur situation est parfois moins marquée : adolescente boudeuse, couple dirigé vers le spectateur, personnage regardant sur un côté. Leur posture ne se veut pas spécialement énigmatique : pourtant, comme on n’en connaît pas les raisons, elle suscite l’interrogation.

C’est justement par cette distance par rapport à leur contexte d’origine que ces images se distinguent du Pop Art. Cet écart permet en effet aux personnages représentés de se défaire du stéréotype que leur a imposé leur nature publicitaire ou médiatique et de rendre sensible leur qualité émotionnelle. Il arrive aussi que le traitement particulier du fond de l’œuvre ou encore l’emploi de l’aquarelle sur papier (à la place de l’acrylique et du panneau de bois) accentuent la composante dramatique de l’œuvre.
D’où viennent ces personnages ? qu’est-ce qui les fait ainsi se mouvoir ? Le mystère qui se dégage finalement des compositions est celui de la peinture, capable d’arracher ces figures à leur statut d’images et de faire des oeuvres le théâtre d’un drame intime.

 

Du 25 avril au 20 juin 2009
Du samedi au mardi, de 11 h à 19 h.
Informations : 01 45 86 02 02
Galerie Suzanne Tarasiève
171 rue du Chevaleret, Paris 13e
Metro Chevaleret (ligne 6) ou Bibliothèque François Mitterrand  (ligne 14)

Articles liés

« Les Misérables », une nouvelle production brillante au Théâtre du Châtelet
Spectacle
436 vues

« Les Misérables », une nouvelle production brillante au Théâtre du Châtelet

Plus de quarante ans après la première création en français, l’opéra d’Alain Boublil et de Claude-Michel Schönberg revient au Théâtre du Châtelet dans une nouvelle version et une mise en scène de Ladislas Chollat. Quarante interprètes dont des enfants...

“Moins que rien” : l’histoire de Johann Christian Woyzeck adaptée au Théâtre 14
Agenda
117 vues

“Moins que rien” : l’histoire de Johann Christian Woyzeck adaptée au Théâtre 14

L’histoire est inspirée de l’affaire de Johann Christian Woyzeck (1780-1824) à Leipzig, ancien soldat, accusé d’avoir poignardé par jalousie sa maîtresse, Johanna Christiane Woost, le 21 juin 1821. Condamné à mort, il a été exécuté le 27 août 1824....

La Scala présente “Les Parallèles”
Agenda
111 vues

La Scala présente “Les Parallèles”

Un soir, dans une ville sans nom, Elle et Lui se croisent sur le pas d’une porte. Elle est piquante et sexy. Lui est hypersensible et timide. Il se pourrait bien que ce soit une rencontre… Mais rien n’est moins sûr, tant ces deux-là sont maladroits dans leurs...