Robert Barry – Something in a Box – galerie Michele Didier
Robert Barry – Something in a Box Du 10 janvier au 22 février 2014 Vernissage le 9 janvier 2014 de 18h à 21h Galerie Michele Didier |
Du 10 janvier au 22 février 2014
Robert Barry est l’un des quatre artistes reconnus par l’histoire de l’art comme fondateurs de l’art conceptuel. Le critique Gabriel Guerci va jusqu’à utiliser le sigle BHKW* pour rassembler d’un seul nom les quatre artistes (Robert Barry, Douglas Huebler, Joseph Kosuth et Lawrence Weiner), à la manière de BMPT. Peut-être davantage que la singularité de leurs travaux, c’est leur mode de présentation qui va les distinguer de leurs contemporains, notamment à travers les expositions-catalogues organisées par Seth Siegelaub tel que le January Show en 1969: la dématérialisation de l’exposition et donc de l’art est au cœur des préoccupations de ces protagonistes. Ainsi, Robert Barry utilise exclusivement le langage pour rendre public son travail psychique. — Toutes les choses que je sais mais auxquelles je ne suis pas en train de penser en ce moment — Voici donc l’un des plus fameux statements énoncé par Robert Barry le 15 juin 1969 à 13h36. Cette œuvre existe par sa formulation, son cadre temporel est d’ailleurs retranscrit dans l’énoncé même et atteste de son existence; elle sera ensuite présentée sur les murs d’une galerie et ainsi matérialisée par des lettres vinyles. L’exposition « Live in your Head: When Attitudes Become Forms** », apparait rapidement comme décisive et permet à la problématique majeure de l’art conceptuel de se révéler. (cf. Jack Burnham, Alice’s head. Réflexions sur l’art contemporain. ***) « Something in a Box » permet de rejouer à son échelle — 10,2 x 15,2 cm — les cartes — ici 62 — distribuées il y a quelques quarante années. Nous avons affaire à une boite en bois de noyer recueillant 62 fiches. Chaque fiche contenue dans « Something in a Box » propose un statement différent de Robert Barry — 62 statements. Le premier énoncé introduit les 61 qui suivent : SOMETHING THAT … puis 61 statements pour définir quelque chose — SOMETHING — dont nous ignorons la nature, irrémédiablement. La lecture de ce nouveau texte de Robert Barry contenu dans la boite n’y change rien. À l’occasion de la présentation de « Something in a Box » à la galerie mfc-michèle didier, les 62 fiches sont présentées hors de leur boîte, formant une frise déposée sur le haut des cimaises de la galerie. Cette frise rappelle le premier studio de Robert Barry à New York, utilisé avant son installation par une communauté religieuse; cette dernière avait peint une enfilade de versets bibliques sur les murs. Présentés de cette même manière, les statements de l’artiste ne sont pas lisibles. Une présence assurée mais invisible. Quelque chose dans une boîte reste quelque chose sur les murs … rien de plus, rien de moins. Notes : * Gabriel Guerci, « Formés dans la résistance: Barry, Huebler, Kosuth et Weiner contre la presse américaine », L’art conceptuel, une perspective, catalogue d’exposition, Musée d’art moderne de la Ville de Paris, 1989, p. 65-73. ** Exposition culte pensée par Harald Szeemann et présentée en 1969 à Berne puis reconstituée à la Fondation Prada de Venise en 2013 à l’occasion de la Biennale internationale d’art contemporain. *** Jack Burnham, «Alice’s head, Réflexions sur l’Art Conceptuel», traduction de l’américain par Claude Portail, VH101, n°5, printemps 1971, p. 49. mfc-michèle didier compte déjà à son actif la publication de quelques boîtes d’artistes dont celle de Robert Barry nouvellement éditée. L’exposition « Something in a Box » est l’occasion pour la maison d’édition de présenter quatre de ces boîtes et par conséquent leurs «choses» respectives : Philippe Cazal, Factice, 1995 Factice est une boîte conçue pour contenir un assortiment de médias « vierges » : une K7 vidéo vierge, un CD vierge, une K7 audio vierge, un ektachrome vierge, une disquette vierge. Ce prélèvement de médias factices – aujourd’hui quasiment tous obsolètes – apparaît comme une archéologie programmée de l’agence de communication 90’s. L’œuvre Parc Event / P.P. Rubens – Gerda Bollen est contenue dans un étui recouvert de papier et doublé de soie rouge. Il contient deux plaques de cuivre mentionnant les noms de P.P. Rubens et Gerda Bollen. À l’intérieur de la partie supérieure de l’étui, une photographie est intégrée sous la doublure de soie, montrant un vieil homme assis sur un banc dans le Parc Royal à Bruxelles. Sur le dossier du banc, l’on peut voir les deux cartels, comme un rappel de la présence de P.P. Rubens et de Gerda Bollen, qui se sont réunis à l’occasion d’un événement fictif dont les circonstances restent mystérieuses. Paul-Armand Gette, Nympha Nocturna ssp.Rosea P.-A. G., 1995 Une culotte sexy rose et noire a été déposée dans une boîte à insectes et nommée Nympha Nocturna comme un exemple d’une espèce naturelle. Cette œuvre exprime tant l’intérêt de l’artiste pour la nature, que sa fascination pour les motifs érotiques. Durant l’exposition seront également présentées trois boîtes de sa série de collections d’insectes de 1960, notamment deux pièces uniques contenant un scarabée en bronze. UNTEL (Albinet, Cazal, Snyers), LA BOÎTE UNTEL, 2013 LA BOÎTE UNTEL compile plusieurs prélèvements des actions menées la seconde moitié de la décennie 1970 par le groupe. Y sont soigneusement présentés des fiches, des articles historiques et critiques, des tracts, des courriers, le fameux tampon « PLUS RIEN A VENDRE TOUT A ECHANGER » ou encore l’ironique badge «touriste», un de leurs accessoires fétiches. A découvrir sur Artistik Rezo : |
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