Rita, on l’aime ou on la quitte au Théâtre le Funambule
Rita était juste sur le point d’être heureuse. Avec Jean, ils avaient quasiment terminé de monter l’armoire qu’elle avait repérée dans le catalogue. Il ne manquait plus que les portes coulissantes à poser et ils allaient enfin pouvoir ressembler… à un couple.
Mais face à cette armoire trop grande à monter soi-même avec des outils trop petits, Jean sent ses doigts gonfler et sa colère aussi. Devant le squelette du meuble désossé par terre, Rita tente de recoller les morceaux de l’armoire et de sa vie, sous le regard ahuri de Suzie, son amie qui venait une fois de plus ramasser le moral de Rita à la petite cuillère. Peut-on monter une armoire sans démonter son couple ?
Note d’auteur
Peut-on parler de couple sans parler d’armoire ? La vie à deux, ça passe forcément un dimanche par Ikea. Les tâches sont généralement bien réparties : Elle choisit le modèle, Il se bousille Les doigts ! Un meuble en morceaux, même le plus simple, nécessite, pour le couple qui le monte, non pas qu’ils s’aiment, mais qu’ils regardent dans la même direction. Lire une notice est toujours une affaire de point de vue et d’interprétation. L’armoire à monter soi-même devient alors un formidable espace de jeu, chargé d’affect et de mauvaise foi.
Ici, cette séance de bricolage expose les personnages, les fragilise, révèle leur personnalité jusqu’à les rendre fous, tandis que la notice prend des airs de tragédie grecque.
S’agit-il de bouts de bois à assembler ou de bouts de soi à encastrer ?
Intentions
Rita est une pièce dont l’écriture est résolument moderne et dans laquelle les personnages font face à de vrais problématiques générationnelles.
Les personnages ont la trentaine et évoluent dans une structure de vie contemporaine (internet, IKEA… Et même s’ils font face aux éternels conflits de couple, rapports d’amitié et d’inimitié… L’originalité de Rita réside dans son actualité.
De plus, cette pièce se lit aussi comme au travers d’un microscope dont on augmenterait la précision au fur et à mesure des scènes. D’une situation de départ déjà intime, le spectateur se promènera dans Les canaux psychiques et physiques des protagonistes, L’entraînant dans un monde de souvenirs, de fantasmes et de rêves.
Note de mise en scène
La modernité de l’écriture de Rita et L’intention de l’aborder de manière médicale, se traduit par une mise en scène sobre et marquée par les codes du cinéma (gros plan / travelling / ralentis…) et de la performance. L’espace de jeu est dépouillé et la suggestion visuelle et sonore remplace les décors ; un musicien et un créateur lumière participeront à la narration de la pièce à chaque représentation.
Cette sobriété scénique renvoie en outre à la neutralité du décors hospitalier. De plus, une partie de la pièce se situe au sein même des souvenirs et des fantasmes d’un personnage et la nudité de la scène permettra par différents procédés d’amener plus facilement le spectateur dans l’abstrait et le surréalisme du songe.
La Compagnie
La compagnie En Route Simone! association Loi 1901, fondée en Mai 2008 par Thomas Walch et Magali Lefoul, s’est créée autour du projet Rita, on l’aime ou on la quitte, sur une volonté de recherche artistique, tant sur le propos que sur la forme de ses spectacles et un désir de mêler des parcours, des expériences…
En Route Simone! est d’abord, comme toute initiative artistique, un regard posé sur notre temps et le monde qui l’entoure, et qui fonctionne comme un véhicule toujours en mouvement.
L’envie et le besoin d’abord d’utiliser le son, la musique, la lumière et l’image comme moyen supplémentaire de narration et pas comme un simple accompagnement de texte. L’envie et le besoin ensuite de continuer à se mettre en danger soir après soir et de garder dans le cadre du spectacle une part importante d’improvisation. Les fondateurs de la compagnie partagent le goût de l’absurde, des petites choses qui nous entourent et s’emploient à traiter des sujets les plus divers avec un objectif : en rire !
Le metteur en scène
Formé aux cours René Simon à Paris, Samuel Forst-Lefevre jouera successivement à sa sortie les rôles d’Octave dans Les Caprices de Marianne, d’Orso dans Colomba au Darius Milhaud, de Dorian Gray dans Le Procès de Dorian Gray au Clavel, et d’Alby dans Le Lait, Les Amphètes et Alby la Famine à la Manufacture des Abbesses. Il participe en 2008 au Festival D’avignon dans Juliette ou la Clé des Songes au Théâtre Roi René. En 2005, un rôle de figuration dans le Jules Caesar mis en scène par Deborah Warner à Chaillot le met au contact avec l’envie de mise en scène. Plusieurs réalisations de courts-métrages l’amène en 2008 à sa première mise en scène, Marisol de José Rivera, au Théâtre de Verre.
Rita, on l’aime ou on la quitte
Dès le 12 novembre 2009
Avec : Caroline Anglade, Inès Guiollot, Thomas Walch
Mise en scène : Samuel Forst-Lefèvre
Décors : Magali Lefoul
Accompagnement musical et sonore : Olivier Lasson
Accompagnement Lumières et images : Thomas Jacuemart
Graphisme (affiche et tract) : PIGLAB
Photos : Jonathan Lefèvre
Production : Compagnie En Route Simone !
Théâtre le Funambule
53 rue des Saules
75018 Paris
Tel : 01.42.23.88.83
Métro : Lamarck-Caulaincourt
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