Richard Stipl – Remembering Disasters – galerie Dukan Hourdequin
L’exposition de Richard Stipl, « Remembering Disasters », revient sur le travail sculptural de l’artiste lors de ces dix dernières années. Il ne s’agit pas cependant d’une rétrospective, l’artiste reprend et regroupe régulièrement d’anciennes installations dans de nouvelles configurations avec leur singularité propre pour chaque lieu d’exposition.
Les œuvres se transforment en fonction de leur rapport au lieu mais aussi des nouvelles intentions de l’artiste déjà présentes dans les premières séries, Labyrinth of the World and Paradise of the Heart (le titre faisant référence à un ouvrage du philosophe et théologien Jan Amos Comenius, 1631) réalisées en 2002. Sans cesse, il place et étudie son travail dans des conditions différentes. Cet aspect est d’autant plus souligné par le thème personnel et introspectif de son travail en général, l’autoportrait. Les grimaces font référence à une ancienne tradition de l’art européen, non seulement aux célèbres têtes du sculpteur autrichien Franz-Xaver Messerschmidt (1736-1783) mais aussi aux caricatures de l’artiste français Charles Le Brun (1619-1690).
Les sculptures sont réalisées à partir de cire d’abeille, matériau qui a ses propriétés spécifiques, comme par exemple le reflet caractéristique de la lumière, si apparent à première vue. La polychromie naturaliste donne au résultat créatif un autre niveau de lecture. Ces dernières années, les œuvres de Richard Stipl ont été signalées dans le contexte plus général de la sculpture contemporaine, souvent mis en relation avec le travail de Ron Mueck. Elles sont cependant fréquemment reliées au travail de Jake et Dinos Chapman. Le naturalisme et les références à la culture populaire (en l’occurrence l’épouvante) constituent également des composantes de leur travail.
(…) Une culmination du récent travail de Richard Stipl est à voir dans l’installation The Fall (2011). Des corps émergent du mur avec pour ultime destination de se fracasser sur le sol alors que leur matérialisation est enfin complète. A travers la reconnaissance du tout, la matière et l’âme perdent leur mystère, leur sens jusqu’à se perdre dans le néant. Récemment, le travail de Richard Stipl propose de nouvelles significations, s’ouvre, l’iconographie s’affine, les points de vues de l’artiste se densifient et à partir de thèmes propres à son individu, il parvient à des questionnements universels sur le monde, habité par lui mais aussi par nous.
Otto M. Urban, Prague, Mai 2011
Otto M. Urban (1967) est un commissaire indépendant tchèque et professeur associé au School of the Art Institute Chicago. Titulaire d’un doctorat en Histoire de l’Art, il étudie depuis le début des années 1990 le symbolisme en Europe Centrale et en particulier la question de la décadence. Organisateur de multiples expositions en République Tchèque et à l’étranger, il est le commissaire de l’exposition Decadence Now ! Visions of Excess (Galerie Rudolfinum, Prague, 2010).
Richard Stipl – Remembering Disasters
Du 9 septembre au 15 octobre 2011
Vernissage le jeudi 8 septembre 2011, de 18h à 21h
Interruption du mercredi 28 septembre au vendredi 7 octobre (fashion week)
Galerie Dukan Hourdequin
24, rue Pastourelle
75003 Paris
[Visuel : Richard Stipl, Derision, 2011. Clay. 33 x 80 x 25 cm. Courtesy Galerie Dukan Hourdequin. Paris]
Articles liés
MINIATURE : l’expo événement pour les 10 ans de la Galerie Artistik Rezo
La galerie Artistik Rezo et FIGURE s’associent pour présenter la troisième édition de l’exposition MINIATURE : un événement unique en son genre à l’occasion des 10 ans de la galerie. Cette édition réunit plus de 80 artistes français et...
Justice livre un show explosif et festif à l’Accor Arena de Paris Bercy
Ce mardi 17 novembre 2024, après une première partie orchestrée par Pedro Winter, boss du label Ed Banger, Justice a électrisé une salle pleine à craquer, première date des deux soirées prévues à Paris, chez eux, à domicile. La...
Marion Mezadorian pète les plombs au Théâtre Victor Hugo
Avec son précédent “one woman show”, Pépites, Marion Mezadorian a défrayé la chronique. Dans la même veine, celle d’une performance scénique où l’humour le dispute à l’émotion, cette nouvelle création donne la parole à celles et ceux qui craquent...