“Rhizome” : découvrez les installations du plasticien et céramiste Rémy Dubibé au 100ecs
Dans le cadre de l’exposition collective Plus claire est la lumière…, le 100ecs présente pour la première fois à Paris des œuvres de Rémy Dubibé, artiste plasticien et céramiste français de 34 ans, installé à Londres. Diplômé du prestigieux Saint Martins College of Art and Design, son œuvre est imprégnée des ambiances de jungle et de plage tropicales de son enfance, en Indonésie. Il les évoque ici avec deux installations organiques et foisonnantes.
Chacune de ces installations est composée de petites sculptures en porcelaine non-émaillée, posées au sol ou suspendues en grappes dans des tissages. Leur profusion et leur apparence végétale évoque l’univers foisonnant de vie des forêts tropicales ou des fonds marins. En contraste, leur blancheur fantomatique fait penser à des ossements et nous plonge dans un monde irréel, évanescent, celui de la trace et de la mémoire. Ces installations donnent forme aux réminiscences d’une nature luxuriante dont le souvenir habite Rémy Dubibé. Il ne cherche pas ici à en restituer fidèlement les contours, mais à évoquer – ou peut-être même à invoquer – l’esprit des lieux. Il nous convie à déambuler au travers de ses paysages de porcelaine comme au jardin de sa mémoire.
Force et délicatesse
L’esprit des lieux ici évoqués vibre dans des jeux mouvants et rythmés d’ombres et de lumières, pareils à ceux des sous-bois, et que fait mieux ressortir la blancheur de la porcelaine. C’est un univers fait de contrastes. Fragilité et délicatesse de chacune des pièces qui composent les installations mais force qui, par effet de masse, se dégage de l’ensemble. Apparente répétition des mêmes formes mais, lorsqu’on y regarde de plus près, singularité de chacun des éléments. Les sculptures en porcelaine de Rémy Dubibé sont toutes uniques, comme le sont les feuilles d’un arbre ou les brins d’herbe qui, au premier abord, paraissent semblables. L’artiste veille à ce que chaque pièce de ses séries soit porteuse d’une histoire singulière. Il se fie pour cela aux hasards du processus de fabrication et, si besoin, organise ce qu’il appelle des “accidents”.
Rhizome
Rémy Dubibé a donné à ces installations le nom de “Rhizome”. En botanique le mot désigne les tiges souterraines ou subaquatiques grâce auxquelles certains végétaux, comme les bambous ou les fougères, se répandent et se multiplient. Chaque plant est interconnecté aux autres dans un réseau ou aucune des parties n’est plus importantes que l’autre et dont il peut se détacher pour former, à son tour, un nouveau réseau. Ces liens, l’artiste les rend visible par les tissages de ses suspensions. On peut aussi les imaginer échappant à notre vue et reliant secrètement, par en-dessous, les pièces éparpillées au sol. Sans intentionnalité de la part de l’artiste mais avec pertinence, le mot rhizome fait aussi écho à l’œuvre de Gilles Deleuze et Félix Guattari, qui opposent la pesanteur des systèmes centralisés et hiérarchiques à la fluidité et à la résilience des systèmes en rhizome, la pensée sédentaire figée dans ses normes à la pensée nomade, toujours en mouvement. C’est résolument du côté nomade que se situe l’œuvre de Rémy Dubibé.
À propos de Rémy Dubibé
Rémy Dubibé est un artiste plasticien et céramiste français actuellement installé à Londres. Né en 1986, son enfance est nomade. Toujours en bord de mer, souvent dans des “compounds” isolés, en lisière de jungle ou de désert, en Asie du Sud-Est et dans le Golfe Persique. Ces expériences ont profondément marqué sa vision du monde. De retour en France, il intègre le lycée de Sèvres où il passe un brevet de technicien en arts appliqués. Admis dans la foulée par le prestigieux Central Saint Martins College of Art and Design (CSM) de Londres, dont il sort diplômé en 2012, il décide de s’installer dans la capitale britannique à la fin de ses études et y ouvre son atelier en 2013.
Ses œuvres sont régulièrement sélectionnées dans de grandes foires et expositions internationales : en 2019 à la Biennale Internationale de la Création Contemporaine et de la Céramique à Vallauris (France), au Ceramics of Europe Westerwald Prize du Musée de Westerwald (Allemagne), à The future of craft à Londres (G-B), en 2018 à la Biennale Internationale de Céramique du Mark Rothko Center (Lettonie) et à la Triennale de Céramique du CODA Museum (Pays-Bas).
Remy Dubibé crée des installations en céramique. Il y exprime des sentiments, des climats intérieurs et des mémoires sous forme d’histoires visuelles ou de “paysages de porcelaine”. Il combine la porcelaine (non-émaillée et cuite à haute température) à d’autres matériaux comme des tiges d’acier ou des cordages qu’il fabrique lui-même.
[Source : communiqué de presse]
Dans le cadre de l’exposition Plus claire est la lumière… vous pourrez également y découvrir des œuvres du peintre Marc Feld et du graveur et plasticien Emmanuel Gatti.
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