Rencontre avec Kaori, duo de musiciens néo-calédonien, pour la sortie de leur 3e album !
Kaori, le duo de musiciens néo-calédonien, qui s’identifie à l’arbre tutélaire des Mers du Sud, revient avec son 3e album intitulé “Dans l’attente d’un signe” conçu sous les Tropiques, réalisé à Colombes. 11 plages ensoleillées où miroitent, portés par les molles ondulations et le ressac heurté d’un folk reggae revisité, les reflets d’une poésie solaire.
Comment vous êtes-vous rencontrés ?
Comme la plupart des rencontres, elle est fortuite, entre musiciens. Dans le cas présent, elle a généré une synergie qui ne s’est pas démentie depuis longtemps, dans une collaboration qui dure et semble porter ses fruits.
Le nom du groupe a-t-il une signification particulière ?
Nous avons choisi le nom de l’arbre emblématique “kaori” qui pousse dans nos forêts tropicales auquel se réfèrent les généalogies et les coutumes locales. Par ce choix, nous avons voulu illustrer l’enracinement qui nous caractérise et l’ouverture au monde qui nous motive.
Quels sont vos artistes de référence ? Ceux qui vous ont influencés ?
Les genres qui nous inspirent sont le blues du Mississipi et des Cajuns, la bossa nova, les rythmes latins, le reggae et un rythme océanien, le kaneka. En fait, tout ce qu’on a écouté depuis les Beatles jusqu’à Neil Young, en passant par Clapton, Knopfler, etc… À partir de cet inventaire à la Prévert, nous avons, au fil du temps, réalisé notre synthèse personnelle que les mots ne peuvent résumer, sauf à écouter le résultat.
Votre musique est un véritable melting pot. Êtes-vous plutôt folk ou blues ou pop ou “chansons à textes” ou autre chose ?
À travers notre creuset musical, nous pensons avoir trouvé un son et défini une atmosphère à la fois poétique et réaliste qui fait notre originalité. Nous attachons beaucoup d’importance à la mélodie et à la qualité des textes, au mariage des mots et des notes, insistant sur le fait que la chanson est un art populaire où le travail littéraire a toute sa place.
Comment composez-vous vos morceaux ?
La recette pour composer n’existe pas. L’inspiration ressemble à un oiseau timide qui viendrait se poser sur notre épaule durant un moment de grâce. Le travail vient après.
Votre musique a une énergie très spontanée. Est-ce que l’improvisation a une place importante dans votre manière de travailler ?
L’enthousiasme est l’élan premier qui nous pousse à traduire et véhiculer impressions, émotions, réflexions dans une chanson ou une musique originale. Tout acte créateur contient sa part de mystère et d’incertitude donc d’improvisation sans se réduire à cette dimension pour autant. L’écriture et la composition obéissent à certaines règles assouplies mais incontournables. (“Les gênes exquises”).
Est-ce que votre complémentarité musicale est le fruit de vos parcours respectifs ?
Effectivement, l’un de nous a une formation et une expérience vers le jazz-blues et le jeu au médiator (Alexis Diawari), l’autre (Thierry Folcher) est issu du picking et du jeu aux doigts (fingerstyle). Cela produit des interactions intéressantes dans les interprétations où se mêlent deux styles, les rendant plus vivantes.
Vous avez une grande expérience de la scène. Quelle est la clef pour transcender sa musique devant son public ?
Sur la scène, nous pouvons jouer en duo grâce à notre expérience commune et à nos styles complémentaires. Nous pouvons nous contenter d’un batteur/percu pour davantage de relief rythmique et il nous arrive d’être six par l’ajout d’un harmoniciste et d’un cuivre pour des effets plus complexes et plus proches de l’enregistrement. Notre public nous dit souvent aimer autant le duo que les formations complètes.
Pour partager sa musique face à un public, il est essentiel d’établir un lien physique et émotionnel en étant tout simplement soi-même. Les gens sont très sensibles à la sincérité et à la vérité des artistes. S’instaure alors ce qu’on pourrait qualifier de “pacte de vérité” qui favorise un climat de bienveillance, permettant l’échange et même le sublimant. Alors la magie opère et le temps est suspendu.
Pouvez-nous parler de la scène musicale en Nouvelle-Calédonie ?
Elle est durement impactée à cause du COVID dont les effets perdurent et des émeutes récentes qui ont détruit une grande partie du tissu économique. Mais la difficulté majeure se trouve dans la distance tyrannique (plus de 20 heures de vol pour atteindre l’Europe) qui nous sépare des opportunités. Nous sommes très isolés au sein de l’Océan Pacifique, les voyages coûtent très cher et une fois arrivés, fatigués, personne ne nous connaît.
Avec ce nouvel album quelles sont vos ambitions ?
Dans notre cas, notre campagne de promotion portant sur un troisième album vise donc à obtenir une notoriété suffisante pour intéresser un tourneur ou une structure organisatrice de concerts, afin de créer des perspectives de développement en rencontrant d’autres publics et s’ouvrir au monde.
À cet effet, notre promotion à Paris se terminera par un concert au Sunset/Sunside, rue des Lombards le jeudi 14 novembre à partir de 20h30, auquel nous convions ceux qui nous connaissent déjà et ceux qui souhaitent nous découvrir ! Toutes les infos ici
Kaori est avant tout une belle histoire d’amitié et de nouveau mode à inventer. Cet album intemporel au style inimitable nimbé de réel et de mythe s’écoute d’un trait en surfant d’une plage à l’autre comme par enchantement.
Interview réalisée par Juliette Labati
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