0 Shares 315 Views

“Ravel Boléro” : la nouvelle exposition visuelle et sonore à découvrir à la Philharmonie de Paris

4 décembre 2024
315 Vues

Le Boléro incarne presque toutes les caractéristiques de la production et de la personnalité de Ravel. Sous la forme d’une exposition dédiée à l’étude rayonnante de cette œuvre, la Philharmonie de Paris célèbre le 150e anniversaire de la naissance du compositeur et livre un portrait de l’artiste en forme de kaléidoscope.

Le parcours propose une expérience audiovisuelle saisissante, en même temps qu’il réunit des objets patrimoniaux issus des collections françaises les plus prestigieuses, notamment de la maison-musée Ravel à Montfort-l’Amaury, où fut composé le Boléro.

Hymne à la danse

Monument de l’histoire de la musique, le Boléro est une composition paradoxale, tant pour Ravel que pour le public. “Mon chef-d’œuvre ? Le Boléro, bien sûr ! Malheureusement, il est vide de musique”, écrivait le musicien en 1928. Cette remarque à la fois provocante et espiègle masque un coup de génie : avec une économie extrême de moyens, un ostinato rythmique, deux motifs mélodiques, un crescendo orchestral et une modulation inattendue, Ravel crée un chef-d’œuvre universel, fruit d’une réflexion musicale radicale. Commande de la danseuse et chorégraphe Ida Rubinstein, le Boléro est d’abord pensé pour la danse. Son rythme hypnotique évoquant les castagnettes saisit l’auditeur dès les premières secondes pour ne plus le lâcher. Maquettes de décors et dessins de costumes font revivre différentes productions du Boléro tout en évoquant d’autres partitions chorégraphiques de Ravel : Pavane pour une infante défunte, Daphnis et Chloé, La Valse.

Musique en images

Le visiteur éprouve dès la première salle l’expérience physique de ce crescendo orchestral envoûtant, grâce à un dispositif cinématographique unique dédié à l’interprétation du Boléro par l’Orchestre de Paris et son directeur musical Klaus Mäkelä. Plus loin, les multiples réinterprétations musicales et chorégraphiques de l’œuvre – dont celles de Maurice Béjart, d’Aurél Milloss ou de Thierry Malandain – se déploient en une partition audiovisuelle qui montre que, depuis 1928, le Boléro n’a cessé de fasciner les interprètes.

L’Espagne revisitée

Le Boléro – d’abord intitulé Fandango – s’inscrit dans toute une lignée d’œuvres ravéliennes inspirées par l’Espagne, de la Habanera de sa jeunesse à sa toute dernière pièce, Don Quichotte à Dulcinée, en passant par l’opéra L’Heure espagnole. Né à Ciboure, près de Saint-Jean-de-Luz, Ravel hérite de sa mère le goût de la musique espagnole et s’empare d’un imaginaire fait de sensualité et de rêve qu’il partage avec ses contemporains musiciens. Plusieurs œuvres d’art, comme Lola de Valence de Manet, apportent un écho pictural à ce goût pour une Espagne haute en couleur.

Une mécanique de précision

À la manière d’un enfant, Ravel se passionne pour toutes sortes de mécanismes, comme ceux des jouets et casse-têtes qui peuplent sa maison du Belvédère à Montfort-l’Amaury. Dans une lettre de 1928, le compositeur parle du Boléro comme d’une “machine”. Fils d’un ingénieur-inventeur, soucieux du moindre détail d’écriture et d’orchestration, Ravel excelle dans la production d’œuvres ciselées au mécanisme à la fois implacable et subtil, comme le Boléro. Il partage cette fascination avec de nombreux artistes de son temps, comme František Kupka ou Fernand Léger.

Un parcours sonore pour les familles (Enfants à partir de 8 ans)

Pour les familles avec enfants à partir de 8 ans, un parcours sonore accompagne la visite pour découvrir le fameux compositeur du Boléro de façon ludique et imagée. Un dialogue savoureux et dynamique met en scène Maurice Ravel et Ida Rubinstein, amie du compositeur, commanditaire et première interprète chorégraphique du Boléro. Grâce à un plan-dépliant, les jeunes peuvent se repérer dans l’exposition. Audioguide et plan gratuits avec le billet d’entrée de l’exposition.

À écouter :

Ravel, le Boléro de la vie, un podcast à retrouver sur France Musique

Commissaire : Pierre Korzilius

Conseillère musicale : Lucie Kayas

[Source : communiqué de presse]

Articles liés

« Le Soulier de satin » : le défi éclatant d’une pièce-monde à la Comédie Française
Spectacle
145 vues

« Le Soulier de satin » : le défi éclatant d’une pièce-monde à la Comédie Française

Pour la dernière création de son mandat à la tête de la Comédie Française, Eric Ruf signe la mise en scène et l’adaptation du chef-d’œuvre de Paul Claudel, « Le Soulier de satin », sept heures de représentation portée...

“LeNOISE – Tribute to Neil Young” arrive à Paris le 23 janvier
Agenda
157 vues

“LeNOISE – Tribute to Neil Young” arrive à Paris le 23 janvier

Après le succès sans précédent de leurs spectacles à travers toute l’Europe, « LeNOISE  » arrive enfin en France grâce au CONCERT EXTRAORDINAIRE, afin de combler les fans de Neil Young qui pourront revivre sur scène les versions originales plus...

“Le quatrième mur” l’adaptation du roman de Sorj Chalandon au cinéma le 15 janvier
Agenda
140 vues

“Le quatrième mur” l’adaptation du roman de Sorj Chalandon au cinéma le 15 janvier

Liban, 1982. Pour respecter la promesse faite à un vieil ami, Georges se rend à Beyrouth pour un projet aussi utopique que risqué : mettre en scène Antigone afin de voler un moment de paix au cœur d’un conflit...