0 Shares 1131 Views

“De Profundis” d’Oscar Wilde au Théâtre des Déchargeurs

15 avril 2009
1131 Vues
de_profundis_327
Le De Profundis est une longue lettre que Wilde écrivit à son amant Bosie lors de son incarcération. Il y relate les circonstances qui ont précédé sa chute, ses conditions de détention, et les espoirs qu’il nourrit pour sa libération. C’est un cri d’amour et de tolérance qu’il lance dans le silence pour rester un homme.

 

C’est un homme qui a tout perdu, cela aurait pu être vous, cela aurait pu être moi… Mais c’était Wilde. Alors, pour échapper à la folie, à l’isolement et au silence, il écrit une longue lettre avec cette plume qu’on lui connaît. Il est devenu, comme lui-même l’a dit, un « bouffon de la douleur, un clown au coeur brisé », quelque chose de fragile et émouvant, un peu comme ces autoportraits d’Egon Schiele. Le jeu est intérieur, pudique, contenu, naturellement porté par le souffle. C’est le retour sur lui-même d’un homme qui n’a plus de contacts avec le monde extérieur, excepté quelques sons étouffés par les murs de la prison et le souvenir des mélodies irlandaises de son enfance. Wilde découvre qu’à vouloir bousculer les préjugés et l’hypocrisie d’une société moralisante, on peut finir laminé au fond d’un cachot, si cette société décide de « faire un exemple pour l’édification d’un monde philistin ». A travers ses conditions de détention, le spectateur, à son tour, découvre que les châtiments infligés par une société sont parfois pires que les crimes pour lesquels les condamnés sont punis.
Ce spectacle nous présente le dénuement, dans une mise en scène dépouillée, presque une épure. A partir de rien, un univers poétique est créé : un mouchoir devient une fleur dans le désert, la couverture du prisonnier devient la cape du « Roi de l’Art, » un carré de poussière, les murs d’une cellule… tous deviennent les vestiges d’une vie ruinée.
Grégoire Couette

Une pièce adaptée et mise en scène par Grégoire Couette.
Interprété par Jean-Paul Audrain.

Musique
Alain Jamot
Lumières
Vincent Lemoine
Costume
Louisette Pierret

 

 

Jusqu’au 2 mai 2009

Du mardi au samedi à 21h30

 

Infos et résa au théâtre : 0892 70 12 28 ou www.lesdechargeurs.fr

 

Théâtre Les Déchargeurs (Salle Vicky Messica)
3 rue des Déchargeurs

75001 Paris

Métro Châtelet

Articles liés

“Tant pis c’est moi” à La Scala
Agenda
90 vues

“Tant pis c’est moi” à La Scala

Une vie dessinée par un secret de famille Écrire un récit théâtral relatant l’histoire d’un homme, ce n’est pas seulement organiser les faits et anecdotes qu’il vous transmet en une dramaturgie efficace, c’est aussi faire remonter à la surface...

“Un siècle, vie et mort de Galia Libertad” à découvrir au Théâtre de la Tempête
Agenda
101 vues

“Un siècle, vie et mort de Galia Libertad” à découvrir au Théâtre de la Tempête

C’est Galia Libertad – leur amie, leur mère, leur grand-mère, leur amante – qui les a réunis pour leur faire ses adieux. Ce petit groupe d’amis et de proches, trois générations traversées par un siècle de notre histoire, se retrouvent...

“Chaque vie est une histoire” : une double exposition événement au Palais de la Porte Dorée
Agenda
124 vues

“Chaque vie est une histoire” : une double exposition événement au Palais de la Porte Dorée

Depuis le 8 novembre, le Palais de la Porte Dorée accueille une double exposition inédite, “Chaque vie est une histoire”, qui investit pour la première fois l’ensemble du Palais, de ses espaces historiques au Musée national de l’histoire de...