Présentation de l'ébauche Déclaration Droits de l'Homme et du Citoyen 1793 au musée des Lettres et Manuscrits

Les visiteurs pourront également se pencher sur l’un des trésors de la collection du Musée des lettres et manuscrits : le Testament politique de Louis XVI, dernier Roi de France de droit divin…

L’ébauche de la « Déclaration des Droits de l’homme et du Citoyen de 1793

Ce document présenté est très probablement la seule ébauche connue de la Déclaration des Droits de l’Homme proclamée par la Convention nationale. Elle constitue le préambule à la Constitution de l’An I, promulguée le 24 juin 1793 ; première constitution républicaine jamais appliquée du fait de l’instauration de la Terreur, en octobre de la même année.

Cet extraordinaire manuscrit autographe de 9 pages, largement annoté par Charles-Gilbert Romme, député de Riom, constitue une référence importante pour la gauche française qui l’invoquera en 1848 puis, en 1946, à la Libération. Cette ébauche reprend en grande partie les droits politiques et garanties juridiques de l’homme déjà présents dans la très célèbre Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen accepté par le Roi le 5 octobre 1789 tout en leur donnant un contenu démocratique et social plus précis. Elle reconnaît ainsi toute une série de droits économiques et sociaux tels que le droit au travail et aux secours publics, le droit à l’instruction et introduit la droit à l’insurrection face à l’oppression, reconnaît et protège le droit de propriété et la liberté économique.

Le manuscrit exposé consiste en une mise au propre de l’ébauche élaborée le 15 février 1793 par une commission de 6 membres. Le document est amplement recouvert d’annotations autographes de Charles-Gilbert Romme qui commente, précise, développe, corrige certains articles en vue de la présentation d’un texte discuté par l’Assemblée Constituante du 17 au 22 avril 1793. Adopté à l’unanimité le 29 mai, le texte sera une nouvelle fois modifié puis définitivement adopté le 24 juin 1793. À la suite des émeutes populaires dites Journées de Prairial, Charles-Gilbert Romme, révolutionnaire modéré et sincère, fut condamné à mort le 17 juin 1795. Il se suicida avant de monter dans la charrette qui le menait à la guillotine.

Le manuscrit a été acquis le 7 juin 2013 à Los Angeles par Valérie Lhéritier, Directrice des Achats d’Aristophil, lors d’une vente aux enchères. Personne n’avait jamais entendu parler de ce manuscrit autographe disparu depuis de très nombreuses années.

Le Testament politique de Louis XVI, dernier Roi de France de droit divin

Ce document autographe de 16 pages in quarto, doublement signé par Louis XVI, a été écrit dans les semaines qui précédèrent l’épisode dit de « la fuite du Roi à Varennes » dans la nuit du 20 au 21 juin 1791. Il s’agit d’une œuvre politique majeure qui prouve que la fuite à Varennes n’est pas une fuite et dans laquelle le Roi tente d’exprimer sa conception politique la plus profonde à la suite des différents événements révolutionnaires survenus depuis Juillet 1789. Louis XVI y expose son idéal politique, une monarchie constitutionnelle à la tête de laquelle se trouverait un monarque puissant doté de vrais pouvoirs ; il accepte et prend acte des profondes transformations de la société comme l’abolition des ordres, l’égalité civile et fiscale… Le ton est assez libre car le Roi a travaillé seul, à l’insu de ses ministres, et l’on peut parler véritablement d’un Testament politique conciliant, loin d’être un brûlot contre-révolutionnaire même s’il dénonce toutes les dérives qui ont porté gravement atteinte à la dignité de la Couronne de France. Cette déclaration, qui se retrouva sur le bureau du Président de l’Assemblée nationale dès le 22 juin 1791, ne lui fut d’aucun secours lors de son procès de décembre 1792. Louis XVI monta à l’échafaud le 21 janvier 1793.

Le manuscrit a été acheté en mai 2009 aux Etats-Unis, chez un collectionneur par Gérard Lhéritier, Président d’Aristophil.

Sa trace avait été perdue depuis la fin du XVIIIème siècle. Personne ne sait comment ce manuscrit d’une portée historique exceptionnelle a pu disparaître, quitter le territoire français et réapparaitre en Amérique du Nord.

Depuis son acquisition, le testament politique de Louis XVI est régulièrement exposé au sein du Musée des lettres et manuscrits dont il est l’un des fleurons.

Musée des lettres et manuscrits
222, boulevard Saint-Germain
75007 Paris

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